La réédition de l’ouvrage de Jérôme Fourquet La France d’après (Points, octobre 2024) nous incite à nous replonger dans cette masse d’informations. Par exemple, le chapitre consacré au vote des militaires permet de se faire une idée sur les bureaux de vote situés à proximité d’une caserne. Et de constater un survote en faveur de Marine Le Pen. C’est le cas de Lanvéoc dans le Léon où est localisée une base aéronavale. Au second tour de l’élection présidentielle de 2022, Mme le Pen y réalise le score de 44,7 % (465 voix) contre une moyenne départementale de seulement 32,5 %, tandis que Emmanuel Macron termine en tête (575 voix, 55,29 %). Certes, dans la même commune, au premier tour, Emmanuel Macron (335 voix, 28,90 %) devançait déjà Marine Le Pen (289 voix, 24,94 %), mais cette dernière fait mieux que son score départemental (18,58 %).
L’effet “caserne“
Mais l’effet “caserne“ est encore plus net lorsque l’on a affaire à un bureau de vote situé près d’un escadron de gendarmes mobiles. « Lors de l’élection présidentielle de 2012, les bureaux de vote auxquels sont rattachés les gendarmes mobiles et leurs familles se sont clairement distingués de leur environnement urbain En effet, tous les bureaux abritant une caserne de gendarmerie mobile affichèrent un vote en faveur de Marine Le Pen très nettement supérieur à la moyenne de leur ville », écrit Jérôme Fourquet. C’est le cas à Rennes : 19,8 % en faveur de Marine Le Pen dans le bureau de vote dépendant de la caserne, contre une moyenne de la ville de seulement 7,3 %.
B. Morvan
Illustration : Flickr (cc)
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