Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 21 Novembre, c’est la Saint Koulman
Colomban, né en 543 et mort le 21 novembre 615 à Bobbio en Lombardie, fut un moine irlandais qui sillonna la Gaule, l’Helvétie et la Lombardie pour évangéliser les populations campagnardes. Fête reportée au 23 novembre car il est mort le jour de la Présentation de Marie au Temple.
Saint Colomban est un moine irlandais qui aurait débarqué en Bretagne, à Saint-Coulomb près de Saint-Malo, dans les années 570, entre 570 et 575, pour évangéliser l’Europe.
Ainsi, après avoir quitté l’Irlande, il a sillonné la Cornouailles anglaise, la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Autriche et l’Italie, il est mort à Bobbio, en Italie du nord, en l’an 615. Après les troubles apportés par les invasions germaniques, son œuvre évangélique en Europe occidentale fut capitale pour la conversion des populations germaniques, et la rechristianisation des campagnes.
Ce « messager de Dieu » fascine encore certains de nos contemporains qui voient en lui un vecteur pour la promotion d’une Europe unie, aujourd’hui porteuse d’espoirs de paix et de fraternité entre les peuples. Des institutions religieuses se réclament de l’esprit de saint Colomban. Un réseau européen d’échanges, regroupant des hameaux et des villes, se tisse sur les traces de saint Colomban.
- L’an 587 – Annegray et 590 – Luxeuil
Ils arrivent dans les Vosges et se fixent sur le site d’Annegray au pied de la montagne Saint-Martin, sur la commune de La Voivre en Haute-Saône. Les moines entreprennent le défrichement des bois, la construction de bâtisses de chaumes. En même temps, ils accueillent les malades et commencent la formation de nouveaux moines. Colomban effectue une première retraite dans une grotte de la montagne.
Devant le succès des vocations, Colomban décide de créer un nouveau monastère à Luxeuil, lieu plus accessible et pourvu de sources aux vertus thermales. Lui et ses moines y pratiquent une vie contemplative équilibrée par un fort travail manuel. Ils se consacrent à l’éducation, aux œuvres charitables, à l’évangélisation.
Saint-Coulomb, en Ille-et-Vilaine, porte son nom. Du latin « columba » qui signifie colombe.
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