Alors que l’Europe se débat face aux défis migratoires, l’Espagne semble avoir choisi de s’engager sur la voie du laxisme, sous l’impulsion de son gouvernement de gauche. Mardi 19 novembre, la ministre de l’Inclusion et des Migrations, Elma Saiz, a annoncé une réforme irresponsables visant à régulariser chaque année jusqu’à 300 000 migrants illégaux. Une politique qui, loin de résoudre les problèmes, pourrait précipiter le pays dans une crise identitaire et économique majeure.
Une régularisation massive déguisée en mesure humanitaire
La réforme, adoptée cette semaine, prétend offrir une « vie pleine » aux migrants illégaux en élargissant les possibilités de régularisation. Réduction des délais pour l’obtention des titres de séjour, prolongation de la durée des visas de recherche d’emploi, et création de nouveaux statuts juridiques : tout est fait pour simplifier l’intégration de centaines de milliers de migrants, souvent arrivés clandestinement.
Un peu comme les négriers à l’époque qui devaient justifier les besoins en main d’oeuvre, Elma Saiz justifie cette réforme en avançant des arguments économiques : selon elle, l’Espagne aurait besoin de 250 000 à 300 000 travailleurs étrangers par an pour maintenir son niveau de vie. Ce raisonnement fait écho à celui du Premier ministre Pedro Sánchez, qui a récemment affirmé que le pays devait choisir entre prospérité et fermeture. Un choix manichéen, qui ignore volontairement les conséquences à long terme de ces politiques sur la cohésion sociale et la sécurité.
Une pression migratoire déjà insoutenable
L’Espagne, rappelons-le, est l’une des principales portes d’entrée de l’immigration en Europe, aux côtés de l’Italie et de la Grèce. L’archipel des Canaries, en particulier, subit une pression croissante. En 2024, plus de 32 000 migrants irréguliers y ont débarqué, une hausse de près de 40 % par rapport à l’année précédente. Cette situation est le reflet d’un manque criant de contrôle aux frontières et d’une politique migratoire perçue comme permissive par les passeurs.
En choisissant de régulariser massivement des migrants, l’Espagne envoie un signal clair : les routes clandestines mènent à des papiers. Ce message risque d’accentuer encore davantage les flux migratoires, mettant à rude épreuve les capacités d’accueil du pays et exacerber les tensions sociales.
Le mirage économique et le précédent français
Le gouvernement espagnol défend cette réforme en mettant en avant l’apport économique des migrants : 2,9 millions d’étrangers cotisent déjà à la sécurité sociale, soit 13,6 % des affiliés, affirme la ministre. Mais cet argument masque une réalité plus complexe. L’intégration économique des migrants est loin d’être systématique, surtout lorsque les flux sont mal contrôlés. Chômage, précarité, et marginalisation sont souvent les conséquences directes d’une régularisation massive mal planifiée.
L’exemple français devrait pourtant servir de mise en garde. Les politiques de régularisation à grande échelle menées dans les années 1980 ont conduit à une explosion des tensions sociales et à l’émergence de véritables fractures identitaires. Aujourd’hui, la France peine encore à gérer les conséquences de ces choix, entre ghettos urbains, criminalité en hausse et pression insoutenable sur les services publics.
Un choix idéologique aux conséquences désastreuses
En adoptant cette réforme, l’Espagne se place en opposition frontale avec la tendance observée dans d’autres pays européens, où les politiques migratoires se durcissent. Plutôt que de sécuriser ses frontières et de réguler les flux, Madrid choisit de multiplier les incitations à l’immigration clandestine, sous prétexte d’humanisme.
Cette posture idéologique, typique des gouvernements de gauche, pourrait bien s’apparenter à un suicide national. Car derrière les bons sentiments affichés, c’est l’identité même du pays qui est mise en danger. Comment préserver la culture, les traditions et la stabilité d’une nation si celle-ci ouvre grand ses portes sans se soucier des capacités d’intégration ?
L’Espagne, avec cette réforme, semble prendre le chemin d’une « francisation » de sa politique migratoire. Mais à vouloir imiter un modèle déjà défaillant, elle court à sa perte. Si rien n’est fait pour endiguer cette dérive, les Canaries et les quartiers populaires de Madrid ou Barcelone pourraient bientôt ressembler aux banlieues en crise que la France connaît si bien.
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