La ville de Nantes a été le théâtre d’une vague d’agressions d’une rare violence entre les mois de juillet et octobre 2024. Huit attaques, souvent marquées par l’usage de couteaux, ont profondément marqué les quartiers du Clos-Toreau et de Malakoff. Après plusieurs mois d’enquête, cinq jeunes hommes âgés de 14 à 18 ans ont été interpellés le 12 novembre grâce à une vaste opération de police. Retour sur une affaire qui a semé la peur dans la cité des Ducs de Bretagne.
Une série d’agressions brutales
La première attaque recensée remonte au 25 juillet dernier. Un habitant du Clos-Toreau, importuné par trois individus inhalant du protoxyde d’azote devant son domicile, a reçu un coup de couteau au front après avoir tenté de les faire partir. Cet acte était le prélude à une série d’agressions d’une violence croissante.
Le 28 août, un mineur a été attaqué dans le quartier de Malakoff, devant une boulangerie. Frappé à plusieurs reprises avec un couteau, il a dû subir une intervention chirurgicale à la main, accompagnée de 15 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Moins d’une semaine plus tard, un autre mineur a été conduit de force dans un box du Clos-Toreau où il a été dépouillé et battu jusqu’à perdre connaissance. Ce mode opératoire, souvent en surnombre et accompagné de menaces armées, s’est répété jusqu’à la mi-octobre.
Des indices clés pour remonter à la bande
Les enquêteurs ont identifié plusieurs éléments récurrents reliant ces attaques : l’utilisation d’un couteau Opinel 13, d’une massette, et des agressions autour des stations de bus. Des caméras de vidéosurveillance du centre commercial Beaulieu ont permis de mettre un visage sur quatre des suspects. Ces indices, associés à des témoignages, ont conduit à l’interpellation de cinq jeunes hommes habitant le quartier du Clos-Toreau.
Déférés le 14 novembre au parquet de Nantes, trois des suspects, dont un majeur de 18 ans, ont été placés en détention provisoire. Deux autres, jugés moins impliqués, sont sous contrôle judiciaire. L’information judiciaire ouverte pour violences aggravées, séquestration, vol avec arme en bande organisée, et diffusion d’images violentes vise à identifier d’éventuels complices encore en fuite.
Les autorités cherchent désormais à consolider les charges pour que les auteurs soient jugés à la hauteur de la gravité de leurs actes.
Une inquiétude persistante
Cette affaire souligne une fois de plus les problèmes de sécurité qui gangrènent certains quartiers nantais. Si l’arrestation des membres de cette bande apporte un répit bienvenu, la violence extrême et l’âge des suspects, pour la plupart mineurs, interrogent. Comment prévenir de tels comportements ? Pourquoi des jeunes de 14 ou 15 ans s’arment-ils de couteaux pour attaquer sans retenue leurs contemporains ? Les autorités ont la réponse, mais bien souvent, se refusent à mettre les mots sur les maux, par trouille, et par aveuglement idéologique.
Photo : DR
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