La santé, autrefois pilier de la société française, est en train de devenir un luxe inaccessible pour une partie croissante de la population. Une enquête menée par ROSALY auprès de 3 101 personnes révèle des chiffres alarmants : 49 % des Français redoutent de devoir renoncer à des soins de santé en 2025 pour des raisons financières. Une réalité qui illustre la lente mais certaine dégradation du système de santé en France, laissant craindre une tiers-mondisation inquiétante.
La santé, priorité numéro un pour 2025
Interrogés sur leurs principales préoccupations pour l’année à venir, les Français placent la santé en tête avec 38 % des votes, loin devant le pouvoir d’achat (15 %) et l’emploi (13 %). Ce classement reflète l’angoisse croissante face à un système de santé qui montre des signes de fragilité accrue.
La récente annonce du gouvernement visant à réduire les dépenses de santé et à diminuer les remboursements des consultations de médecins généralistes n’a fait qu’accentuer cette inquiétude. Pour 61 % des Français, cette décision est jugée inadmissible, malgré les justifications budgétaires avancées par les autorités. Ces mesures, perçues comme une atteinte directe au droit fondamental à la santé, risquent d’aggraver les inégalités d’accès aux soins.
Renoncement aux soins : un mal grandissant
Près d’un Français sur deux (49 %) craint de devoir renoncer à des soins en 2025 faute de moyens financiers. Cette réalité, qui touche particulièrement les plus précaires, met en lumière les limites d’un système censé garantir l’accès universel aux soins. En 2023 déjà, une étude de l’IFOP indiquait qu’un quart des Français avait renoncé à des soins pour des raisons financières. Cette tendance, loin de s’inverser, semble s’aggraver.
L’insuffisance des remboursements de la Sécurité sociale, conjuguée à une inflation galopante et à une baisse du pouvoir d’achat, fragilise davantage les ménages. Les populations les plus vulnérables se retrouvent prises au piège, contraintes de choisir entre santé et dépenses essentielles comme le logement ou l’alimentation.
Pendant ce temps, ne jamais oublié que des pays étrangers ont des dettes importantes vis à vis de la sécurité sociale française (l’encours des créances de la France à des pays étrangers s’établi à 54,8 milliards d’euros fin 2023, et spécifiquement pour les soins, on peut souligner qu’en 2015 déjà, les pays étrangers cumulaient une dette proche des 120 millions d’euros. Par ailleurs, même le site de « fact-checking » les Surligneurs le concède, les frais d’un changement de sexe sont en partie pris en charge en France (pour un coût au contribuable de 50 000 euros), alors qu’on vous fait payer 400 euros de votre poche pour une couronne dentaire. Cherchez l’erreur.
Une santé à deux vitesses en gestation ?
Face à cette situation, des solutions émergent, mais elles révèlent une évolution préoccupante vers une médecine à deux vitesses. Ainsi, 87 % des salariés se disent intéressés par une carte santé proposée par leur employeur, permettant d’avancer les frais de santé. Bien que ce type d’initiative apporte un soutien ponctuel, il traduit aussi une privatisation rampante de la prise en charge des soins.
Le rôle croissant des entreprises dans le financement de la santé souligne l’érosion du modèle solidaire français. Ce glissement pourrait accentuer les inégalités, en offrant une meilleure couverture aux salariés des grandes entreprises, tout en laissant les indépendants, chômeurs et retraités à la merci d’un système public de plus en plus défaillant.
En parallèle, les perspectives économiques des Français ne laissent guère place à l’optimisme. Selon l’enquête, 41 % des répondants estiment que leur situation financière va se détériorer en 2025, tandis que seulement 26 % anticipent une amélioration. Cette morosité économique s’ajoute aux défis déjà colossaux posés par les dépenses de santé.
Cette insécurité financière, couplée à une méfiance croissante envers les institutions, pousse de nombreux citoyens à redouter un effondrement progressif des services publics. Le sentiment de « tiers-mondisation » évoqué par certains experts semble trouver écho dans ces préoccupations.
Le gouvernement face à un dilemme majeur
Les décisions gouvernementales visant à réduire les dépenses de santé s’inscrivent dans un contexte de pression budgétaire intense. Toutefois, ces choix stratégiques risquent d’éroder davantage la confiance des citoyens envers les autorités. Les critiques fusent contre une gestion jugée incohérente et injuste, où l’effort budgétaire semble se faire au détriment des plus fragiles.
Pour redresser la situation, il apparaît urgent de réinvestir dans la santé publique, tout en combattant le gaspillage et les dysfonctionnements systémiques (ce qui signifie hausse du personnel de santé et baisse de l’administration et de la bureaucratie). Un retour aux fondamentaux, garantissant un accès universel et équitable aux soins, pourrait enrayer cette spirale descendante.
Avec 54 % des Français se déclarant pessimistes pour l’année à venir, la santé illustre à elle seule les tensions sociales et économiques croissantes. Le modèle français, autrefois envié, se heurte désormais à des limites structurelles, exacerbées par des choix politiques contestés.
La question n’est plus seulement de soigner, mais de repenser un système en crise. Si des mesures radicales ne sont pas prises rapidement, la France risque de basculer définitivement vers un système de santé à deux vitesses, où seuls les plus aisés pourront se permettre de vieillir et de vivre en bonne santé.
La tiers-mondisation de la santé en France n’est plus un spectre lointain, mais une réalité qui se dessine à travers des choix politiques et économiques discutables.