Le projet d’éoliennes flottantes Bretagne Sud AO5, attribué en mai dernier au consortium PENNAVEL, est aujourd’hui au cœur d’une tempête financière et organisationnelle. Composé de l’Allemand BayWa r.e. et du Belge Elicio, le consortium vient de se scinder, un divorce qui soulève des questions majeures sur l’avenir de ce projet emblématique, notamment sur sa viabilité économique et sa capacité à répondre aux exigences du développement durable.
Un consortium qui implose : BayWa r.e. et Elicio prennent des chemins séparés
Le ministère de la Transition énergétique a récemment publié la liste des candidats sélectionnés pour l’appel d’offres AO9, englobant l’extension du projet AO5. Ce qui frappe, c’est que BayWa r.e. et Elicio, initialement associés sous le nom de PENNAVEL, ont décidé de participer séparément : BayWa r.e. en solo, et Elicio en partenariat avec Q Energy et Kansas Electric. Une séparation qui, selon les opposants à ce projet réunis sous l’appellation les Gardiens du Large, trouve sa source dans les graves difficultés financières de BayWa r.e., filiale du géant allemand BayWa AG.
BayWa AG, pilier de l’industrie agricole et de la construction en Allemagne, fait face à une crise sans précédent. Avec une dette colossale de 5,5 milliards d’euros, en grande partie due à sa filiale renouvelable, le groupe est en proie à une chute libre de sa valeur boursière. L’action, qui valait 20 euros en juillet, est désormais tombée sous les 10 euros. Les autorités financières allemandes, via la BaFin, ont ordonné un audit des comptes consolidés de 2023, et la récente démission du vice-président du conseil de surveillance, Wolfgang Altmüller, aggrave l’incertitude entourant le groupe.
Dans ce contexte, on peut s’interroger sur le choix du gouvernement français d’autoriser BayWa r.e. à concourir pour AO9. Sa fragilité financière et son manque de références techniques en matière d’éolien marin posent question. Le communiqué des Gardiens du Large souligne cette incohérence, en évoquant les doutes sur la crédibilité de l’entreprise comme partenaire d’un projet industriel d’une telle envergure.
De son côté, Elicio semble vouloir tourner la page BayWa en s’associant à Q Energy et Kansas Electric, deux entreprises aux profils divers. Ce repositionnement stratégique pourrait renforcer les chances du consortium belge de remporter la confiance des décideurs, mais il n’en demeure pas moins que la division interne de PENNAVEL fragilise l’ensemble du projet AO5 et son extension dans le cadre d’AO9.
Quelles conséquences pour le projet Bretagne Sud ?
Le projet AO5, présenté comme une avancée majeure pour l’éolien flottant en France, se retrouve désormais dans une situation délicate. La scission entre BayWa r.e. et Elicio soulève des interrogations sur la continuité des opérations. Les défis techniques et financiers liés à l’installation des éoliennes en mer nécessitent une coordination sans faille entre les partenaires, une condition mise à mal par le départ de BayWa r.e.
De plus, les doutes sur la capacité de BayWa à tenir ses engagements financiers risquent d’entacher la crédibilité globale du projet. Une extension dans le cadre d’AO9, pourtant cruciale pour pérenniser l’ambition française en matière d’énergies renouvelables, pourrait se heurter à des obstacles insurmontables si les partenaires impliqués ne sont pas à la hauteur.
Ce désaccord interne et la situation de BayWa mettent en lumière une problématique plus large : les fragilités financières et organisationnelles des entreprises impliquées dans l’économie autour de la transition énergétique. Alors que l’éolien offshore est présenté comme un pilier des politiques climatiques européennes, ces projets ambitieux semblent souvent reposer sur des bases économiques fragiles.
Il est également légitime de s’interroger sur la stratégie gouvernementale dans l’attribution de ces appels d’offres. Pourquoi sélectionner des partenaires manifestement en difficulté financière, au risque de compromettre l’avancement des projets ? La transition énergétique, déjà critiquée pour son coût et son impact sur les paysages côtiers, ne peut se permettre de multiplier les échecs.
Enfin, cet épisode soulève une réflexion plus large sur le modèle économique des énergies renouvelables, un modèle qui semble beaucoup trop flou, beaucoup trop imprécis, beaucoup trop à la merci de lobbys, pour être viable.
Illustration : DR
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8 réponses à “Éoliennes flottantes en Bretagne : un projet en pleine tourmente avec la chute en bourse de BayWa AG ?”
Personnellement, c’est une bonne nouvelle. Il n’y a que pastèques pour croire à ce genre d’énergie grassement subventionnée et improductive. 25 % de facteur de charge pour l’éolien à terre et environ 35 % pour l’éolien en mer (facteur de charge rapport entre l’énergie produite sur l’énergie potentielle voir exemples Wikipédia) Le nucléaire 66 %, le solaire 14 % (voir https://eolise.fr/vos-questions/comprendre-leolien/le-fonctionnement-de-lenergie-eolienne/quel-est-le-facteur-de-charge-par-type-denergie/).
il va bien y avoir un pays, la chine ou l’Amérique qui va reprendre le flambeau, c’est trop juteux, c’est nous qui payons avec les hausses et les taxes !! alors que nous avons le nucléaire !! ou est l’horreur ! à quand l’interdiction de nous chauffer à plus de 15 degrés!!
La Suède vient de nous prouver que cette mode de l’éolien massif en mer est réversible. La Suède vient de stopper l’essentiel de son programme (15 parcs offshore, pour 32 GW) à l’injonction de son armée qui y voit une menace pour la détection des radars ou des capteurs sous-marins, dans un contexte géographique de proximité avec la Russie. Le programme éolien offshore français (50 parcs pour 18 GW en 2035) va placer en situation avancée exposée une partie conséquente du mix de production électrique, à la merci de forces hostiles, étatiques ou terroristes, ayant des capacités de plongée… Les éoliennes de Bretagne-Sud sont un cas d’école face à la base de Lann Bihoué et d’immenses zones d’exercice de la Marine.
Présenter les éoliennes quelles soit flottantes, scellées au fond ou terrestre comme une transition énergétique est un mensonge pur et dur. Leur intermittence et leur raccordements aux réseaux en font un gouffre financier pour la France. Quand elles ne tournent pas, si le vent n’est pas assez fort ou assez régulier, si le vent est trop fort ou quelles sont en panne ou en maintenance c’est les centrales thermiques au charbon ou au gaz qui prennent le relais. Le problème c’est qu’on ne produit ni gaz ni charbon et que cella nous met à la merci des ceux qui nous le vendent. Le sabotage de l’énergie nucléaire par les écolos est la pire des trahison pour notre industrie.
CONTRE les éoliennes en Sud Bretagne, association PIEBÎEM : https://piebiem.webnode.fr
Les éoliennes sont intermittentes et ne servent à rien.
Je ne comprends pas que le gouvernement français continue à privilégier l’éolien. Le rendement est ridicule les nuisances énormes et le coût pour la France est faramineux.
Un gouvernement à la tête d’un État ruiné ne décide plus de rien, il est à la solde des fonds de pension et la finance privée (étrangère).