À l’approche des élections municipales de 2026, les maires de droite semblent mieux armés pour conserver leur siège que leurs homologues de gauche, selon une étude menée par l’Ifop pour Politicae, rendue publique lors du Salon des Maires en novembre 2024. Si la popularité des équipes municipales est en hausse, les perspectives de réélection des maires sortants sont néanmoins plus incertaines, notamment dans les grandes agglomérations et dans les communes dirigées par des maires de gauche.
Une popularité en hausse, mais des défis à surmonter
L’enquête Ifop révèle que 52% des Français souhaitent la réélection de leur maire actuel, un chiffre similaire à celui observé avant les élections de 2020 (53%). Cependant, les résultats sont loin d’être homogènes : 56% des électeurs des maires de droite souhaitent leur reconduction, contre seulement 47% pour ceux de gauche et du centre. Cette disparité révèle les défis spécifiques auxquels les maires de gauche sont confrontés à l’heure où la campagne de 2026 se profile.
La différence de soutien entre les partis politiques est d’autant plus marquée dans les grandes villes et les banlieues populaires, où les maires de gauche, souvent perçus comme plus proches des préoccupations sociales, voient leur popularité chuter face à des électeurs de plus en plus préoccupés par la sécurité, la gestion des finances locales et les incivilités. En revanche, les maires de droite, particulièrement implantés dans les communes rurales et les banlieues plus aisées, bénéficient d’un capital électoral plus solide. Ces zones sont en effet plus enclines à soutenir des politiques de sécurité renforcée et de maîtrise des finances locales, des enjeux qui dominent actuellement les préoccupations des Français.
Les enjeux de sécurité et d’économie favorables à la droite
L’étude Ifop souligne que les électeurs privilégient des thèmes qui résonnent particulièrement avec les forces politiques de droite. Parmi les priorités des Français, la sécurité arrive en tête (64% des personnes interrogées la considèrent comme un sujet prioritaire), suivie de près par la gestion des finances locales et la lutte contre les incivilités. Ces préoccupations sont d’autant plus vives dans les grandes agglomérations et les banlieues populaires, où les tensions sociales et les problèmes de sécurité sont palpables.
En matière de gestion des finances, la droite est également perçue comme plus compétente pour gérer la dette des communes et maîtriser les hausses d’impôts locaux. La gestion rigoureuse des finances publiques semble être un atout majeur pour les maires de droite, qui s’imposent comme des acteurs plus fiables dans un contexte de crise budgétaire à l’échelle nationale. En revanche, les maires de gauche, souvent confrontés à des difficultés budgétaires et à une image ternie par des années de politique économique moins rigoureuse, risquent de se voir mis en difficulté face à ces enjeux.
Le « dégagisme » : un risque plus élevé pour la gauche
Un autre facteur qui pourrait affecter la réélection des maires de gauche est le phénomène du « dégagisme », particulièrement en vogue dans les communes où le mécontentement populaire est le plus fort. Les électeurs semblent de plus en plus frustrés par l’incapacité perçue des maires de gauche à résoudre les problèmes d’incivilités, de sécurité et de gestion des finances. Dans ces contextes, les maires de droite pourraient bénéficier de cette dynamique, notamment dans les villes où les résultats des dernières élections législatives ont montré une nette préférence pour des candidats prônant l’ordre et la sécurité.
Les maires de droite, en particulier ceux de plus de 50 ans et avec une expérience de plusieurs mandats, bénéficient d’une plus grande stabilité politique. Les résultats de l’enquête montrent que ces maires obtiennent un taux de satisfaction de 69%, bien supérieur à celui des maires de gauche (64%). Cette prime à l’expérience et à la stabilité est d’autant plus importante dans les communes rurales et les banlieues aisées, où l’attachement à la figure du maire reste fort.
Une campagne serrée à venir
Alors que les élections municipales de 2026 s’annoncent plus serrées que celles de 2020, les maires de gauche devront faire face à des défis importants. Leur faible capital électoral dans les grandes villes et les banlieues populaires, combiné à un contexte national où les préoccupations des électeurs sont de plus en plus tournées vers la sécurité et la gestion des finances locales, les place dans une position délicate.
Les maires de droite, quant à eux, partent avec un avantage stratégique, soutenus par des électeurs qui privilégient les politiques de sécurité, d’ordre et de maîtrise des finances. Mais rien n’est joué : dans un environnement politique volatile, la droite ne doit pas sous-estimer la possibilité d’une « nationalisation » du scrutin, où les enjeux nationaux pourraient jouer contre elle, notamment dans les grandes métropoles
À l’aube des élections municipales de 2026, les maires de droite semblent donc mieux placés, mais l’enjeu sera de réussir à conserver la confiance des électeurs tout en répondant aux défis économiques et sécuritaires qui prévalent.
Le sondage complet est disponible ici
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