La pêche au saumon sera suspendue en 2025 en Bretagne administrative. La décision a été prise le 15 novembre dernier lors d’une réunion du Cogepomi Bretagne (le comité de gestion des poissons migrateurs). Un rendez-vous qui était, comme l’a indiqué le journal Ouest-France, présidé par le préfet de Bretagne, Amaury de Saint-Quentin.
Cette suspension de la pêche au saumon va concerner tous les types de pêche : professionnelle, de loisir et plaisancière. Et elle va également s’appliquer dans tous les milieux, à savoir maritime, fluvial et estuarien.
Une décision qui intervient après un « effondrement » de la population de saumons en 2024, tandis que les trois années précédentes avaient déjà vu cette population de saumons diminuer dans la région. La suspension de cette pêche est particulièrement symbolique puisque la Bretagne est la région fournissant plus de la moitié des quantités de captures en eau douce dans l’Hexagone.
Cette suspension de la pêche au saumon n’a pas toujours été bien accueillie par certaines fédérations bretonnes de pêche. Comme l’a indiqué Robin Holder, président de la Fédération de pêche du Morbihan cité par le quotidien régional, bien que toutes les parties réunies le 15 novembre se soient accordées sur le constat d’une population de saumons en déclin, « cette suspension ne fait pas l’unanimité. En particulier dans les fédérations de pêche comme la nôtre, ou celle d’Ille-et-Vilaine. C’est pourquoi nous avons voté contre ».
En effet, pour certains pêcheurs amateurs, cette interdiction de la pêche de loisir n’aura pas d’impact tandis qu’en parallèle, « les chalutiers continueront de prendre des saumons dans leurs filets », a ajouté Robin Holder. En lieu et place de cette décision radicale, la Fédération de pêche du Morbihan aurait par exemple préféré l’instauration de totaux admissibles de capture à zéro. Ce qui aurait conduit, en pratique, les pécheurs plaisanciers et de loisir à relâcher les poissons capturés.
À l’inverse, l’association de défense de l’environnement Eau et rivières de Bretagne a qualifié le 15 novembre cette suspension de la pêche d’« indispensable, mais pas suffisante », en évoquant notamment les « remontées d’adultes (369) comptabilisées en 2024 dans les trappes installées sur le Scorff, l’Elorn et l’Aulne », qui seront « les plus faibles enregistrées depuis trente ans ».
Eau et rivières de Bretagne réclame la mise en œuvre de trois mesures dans la région : « le renforcement de la prévention des rejets dits accidentels de lisier qui tuent chaque année des dizaines de km de nos cours d’eau, la suppression des points noirs de blocage à la remontée des géniteurs vers les zones de frayères, et une politique de contrôle de la règlementation en rivière et en mer ».
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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