Un cas judiciaire provoque l’indignation au Royaume-Uni : un pédophile, condamné pour avoir agressé sexuellement sa belle-fille et deux autres jeunes filles de la famille, a échappé à une expulsion vers la République démocratique du Congo (RDC). La décision, fondée sur la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH), a suscité un vif débat sur l’impact de cette convention sur la sécurité publique et la souveraineté britannique.
Une condamnation pour des crimes « particulièrement graves »
Arrivé en 2008 au Royaume-Uni, l’homme, désigné sous le pseudonyme MD pour protéger l’identité des victimes, avait initialement vu sa demande d’asile rejetée. Toutefois, il obtient un permis de séjour en 2014 après s’être marié et avoir eu un enfant, les autorités estimant qu’une expulsion violerait son « droit à la vie de famille ». Entre 2016 et 2018, MD a eu deux autres enfants avec sa femme.
En 2020, il est condamné à trois ans de prison pour des agressions sexuelles sur sa belle-fille et deux de ses cousines. Le juge chargé de l’affaire a qualifié ses actes de « graves et révoltants », soulignant les séquelles psychologiques durables infligées aux jeunes victimes. Une fois sa peine purgée, un ordre d’expulsion est émis en 2022.
Une décision controversée au nom de la famille
Malgré la gravité de ses actes, MD a fait appel de l’ordre d’expulsion. Son argument principal ? Une expulsion nuirait au bien-être de ses trois enfants biologiques, en particulier le plus jeune, diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique. Le tribunal a donné raison à MD, statuant que son départ priverait son épouse de « soutien émotionnel » et aurait un impact négatif sur la famille.
Cette décision a été rendue malgré le constat du tribunal selon lequel MD continue de représenter un risque pour la communauté, notamment pour les enfants. Pire encore, son maintien au Royaume-Uni implique qu’il puisse réintégrer un foyer où réside l’une de ses victimes.
Un nouveau procès à venir
Face à l’indignation publique et aux critiques politiques, le ministère de l’Intérieur britannique a remporté un appel partiel. La Cour a ordonné un nouveau procès, mettant en lumière des failles dans l’évaluation initiale, notamment l’absence de prise en compte des risques encourus par les enfants de MD et les intérêts de la belle-fille victime.
Cette affaire relance le débat sur l’appartenance du Royaume-Uni à la CEDH. Des voix conservatrices appellent à une sortie de cette convention, critiquant son rôle dans l’impossibilité de déporter certains criminels étrangers, même dangereux. Liam Kerr, porte-parole pour la justice des Tories écossais, a déclaré : « Il est incompréhensible que la sécurité publique ne prime pas sur les droits des criminels. »
Pendant ce temps, le dissident Tommy Robinson croupit toujours dans une prison de haute sécurité au Royaume-Uni.
Photo : DR
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