À Saint-Malo, les salariés de la Compagnie des Pêches vont peut-être enfin pouvoir envisager l’avenir plus sereinement. Après l’acquisition d’un nouveau navire (L’Annelies Ilena) battant pavillon polonais afin de remplacer le Joseph Roty II, l’armement malouin attendait l’autorisation du transfert des quotas de merlan bleu du Joseph Roty II, soit environ 53 000 tonnes de merlan bleu par année.
Dans un communiqué en date du 6 mars 2024, la Compagnie des Pêches de Saint-Malo indiquait faire face « à une situation exceptionnelle qui menace sa pérennité et celle de ses 300 emplois ». En effet, l’exploitation de l’Annelies Ilena et les 300 emplois (sur les 350 que compte la société) qui en dépendaient étaient « suspendus à une décision de l’Etat français », selon l’armement malouin.
Les choses se compliquaient lorsque, lors d’un déplacement à Saint-Malo le 24 mai dernier dans le cadre des élections européennes, Hervé Berville, secrétaire d’État en charge de la mer et de la biodiversité, avait indiqué qu’il n’autorisait pas ce transfert de quotas de merlan bleu au nouveau navire battant pavillon polonais. À cette occasion, Hervé Berville avait expliqué que l’on avait « des moyens pour d’autres types de pêche. On n’allait pas donner 10 000 tonnes sans rien en compensation. » La balle était donc dans le camp de la Compagnie des Pêches, à qui il revenait de « nous proposer une solution », concluait alors le ministre.
Après plusieurs mois de statu quo, il y a finalement eu du nouveau ces dernier jours : dans un communiqué publié le 13 novembre, le cabinet du ministre de la Mer et de la Pêche a fait état « d’une autorisation [pour un] échange de quota [de pêche] entre la France et la Pologne » pour le compte de la Compagnie des Pêches de Saint-Malo. Une telle autorisation est donc censée permettre à l’armement malouin de reprendre la pêche au merlan bleu avec son nouveau navire. Après avoir réalisé à bord du navire de 145 m environ 15 millions d’euros d’aménagements pour la production de pâte de surimi.
En réalité, cette annonce du 13 novembre évoque bien un échange (et non un transfert de quotas) entre la France et la Pologne. L’Hexagone détient 54 000 tonnes de quotas pour la pêche du merlan bleu. Comme l’a rapporté le journal Ouest-France le 13 novembre, il s’avère que des échanges de tonnes de merlan contre des volumes de cabillaud « ont déjà bien eu lieu entre la France et la Pologne » en 2024 : un premier au mois de janvier avec 12 000 tonnes de merlan échangées contre 400 tonnes de cabillaud. Avant un nouvel échange de 10 500 tonnes de merlan contre 350 tonnes de cabillaud. Puis un troisième en ce mois de novembre : 12 000 tonnes de merlan contre 500 tonnes de cabillaud.
Si cette décision a été assez peu appréciée par certaines associations environnementalistes, elle tend toutefois à rassurer les 300 salariés de la Compagnie des Pêches. L’armement malouin n’a pour l’instant pas réagi à ces annonces.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Saint-Malo. Un horizon qui se dégage pour la Compagnie des Pêches ?”
Le pillage des fonds détruit la ressource, les chalets détruisent la biodiversité, les amateurs s’enrichissent ainsi que les marqueurs en épuisant une ressource collective qui appartient à tous! Quand va cesser ce système destructeurpour du surimi ou des boulettes pour chat! Scandaleux !