La « malbouffe », caractérisée par des aliments ultra-transformés, riches en sucres, en graisses saturées et en sel, impose une facture de santé exorbitante à l’échelle mondiale. Selon un rapport récent de la Food and Agriculture Organization (FAO), les conséquences de ces mauvaises habitudes alimentaires s’élèvent à près de 8 000 milliards de dollars par an, soit l’équivalent de 7 400 milliards d’euros. Ce chiffre, qui inclut le traitement des maladies chroniques et les pertes de productivité, met en lumière l’ampleur du phénomène et l’urgence d’adopter des politiques plus strictes pour encourager une alimentation plus saine.
Des conséquences sanitaires et économiques alarmantes
Les pathologies associées à la « malbouffe » sont nombreuses et coûtent cher aux systèmes de santé. Les régimes alimentaires déséquilibrés sont des facteurs de risque majeurs pour des maladies chroniques comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, l’obésité, et certains cancers. Ces affections, qui nécessitent des traitements coûteux et souvent à vie, pèsent lourdement sur les dépenses de santé. Selon CNews, l’obésité, en particulier, est un facteur aggravant qui augmente le risque de complications médicales et nécessite des soins prolongés.
Le coût économique ne se limite pas aux traitements médicaux. Les maladies liées à une alimentation de mauvaise qualité entraînent également des pertes de productivité, des congés maladie fréquents, et une espérance de vie réduite, ce qui impacte directement les économies nationales. Ainsi, le coût sanitaire de la « malbouffe » va bien au-delà des individus, en affectant les budgets publics et les économies des pays, en particulier ceux à revenu intermédiaire où la consommation d’aliments transformés est en forte augmentation.
Un problème mondial aux racines complexes
L’essor de la « malbouffe » est un phénomène mondial, qui s’explique par divers facteurs : l’urbanisation rapide, les modes de vie sédentaires, et la montée des grandes chaînes de restauration rapide. La FAO souligne que les produits ultra-transformés, plus abordables et souvent plus pratiques, sont consommés en grandes quantités dans les pays en développement comme dans les pays industrialisés. Cette consommation massive entraîne une dépendance à des aliments pauvres en nutriments essentiels mais riches en calories, favorisant l’apparition de maladies chroniques.
Selon RFI, les pays émergents sont particulièrement touchés, car la transition vers des régimes alimentaires occidentalisés y est rapide. Ces pays n’ont souvent pas encore les infrastructures médicales et les politiques de prévention nécessaires pour faire face à l’explosion des maladies liées à la « malbouffe ». Dans de nombreux cas, des populations qui auparavant étaient en situation de malnutrition sont aujourd’hui confrontées à une autre forme de crise nutritionnelle, marquée par une surabondance de calories et un manque de nutriments.
Des actions urgentes pour limiter les dégâts
Face à cette situation préoccupante, la FAO et les organisations de santé mondiale appellent à des mesures concrètes pour freiner l’expansion de la « malbouffe ». Elles recommandent la mise en place de politiques alimentaires qui encouragent une alimentation équilibrée et luttent contre les effets délétères de la « malbouffe ». Parmi les propositions figurent la taxation des produits sucrés et transformés, la restriction de la publicité pour ces produits, et la sensibilisation du public à l’importance de choisir des aliments sains.
La sensibilisation et l’éducation alimentaire sont également au cœur des recommandations. Informer le grand public sur les risques associés à la consommation excessive de produits transformés est une étape clé pour réduire ces coûts de santé exorbitants. Les campagnes de prévention, déjà en place dans plusieurs pays, montrent des résultats encourageants, même si le chemin reste long. Les écoles jouent également un rôle fondamental en enseignant aux enfants l’importance d’une alimentation variée et en intégrant davantage de produits frais dans les repas scolaires.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine