Donal Trump, 45ème et 47ème président des États-Unis d’Amérique, souvent décrit comme grandiloquent et imprévisible, pourrait être un personnage de bande dessinée humoristique. Mais la plupart des albums ne le ménagent pas…
1- Enorme ! (Hachette Comics, 8 novembre 2017)
Dans Doonesburry, publié dans 1400 journaux, Gary Trudeau commente depuis les années 1970 la politique américaine. Avec ce célèbre comic strip, il reçoit le prix Pulitzer en 1975 puis, en 1986, le prix Reuben décerné par la National Cartoonist Society.
Cela faisait ainsi vingt ans qu’il suivait Trump de sa plume satirique. Ces vingt ans d’observation sont réunis dans cet album. Trump est montré comme vulgaire et arrogant : Donald gosse de riche, promoteur immobilier, gérant de casinos et de restaurants, star de télé-réalité, propriétaire de ligue de football américain, de concours de miss et de compagnie aérienne, figurant dans des films… puis candidat à l’élection présidentielle !
L’ouvrage est sorti aux États-Unis quelques semaines avant la victoire de Trump aux présidentielles américaines de 2016.
2- Trump de A à Z (Casterman, 24 mai 2017)
Hervé Bourhis est scénariste, illustrateur et dessinateur de bandes dessinées. Il a ainsi scénarisé une bande dessinée humoristique sur les vikings : Ingmar. Il a reçu le prix René-Goscinny en 2002 pour son livre Thomas ou le retour du tabou, ainsi que le prix Jacques-Lob en 2010 pour l’ensemble de son œuvre, et le Prix Landerneau BD en 2014 pour Le Teckel. En 2017, il est l’instigateur et le scénariste de l’album Trump de A à Z, réalisé en format à l’italienne, avec le concours de plusieurs dessinateurs.
Cet abécédaire au dessin simple, qui contient un gag toutes les quatre cases, est particulièrement féroce pour Trump. Mais il manque de subtilité… Il commence par A, comme Addictions : « son frère Fred étant mort d’alcoolisme, Trump ne boit pas. Il ne fume pas non plus. Il est juste addict à lui-même ». Puis encore A, comme America first, décrit comme un slogan que Trump aurait repris à un vieux parti américain ultranationaliste. A la lettre B, on trouve Bannon, présenté comme suprémaciste islamophobe, puis Berlusconi, montré comme un grand ami de Trump en raison de leur attirance pour l’argent et les femmes… On continue avec C, comme Capacité d’attention : 3 minutes selon des proches…
3- Trump en 100 tweets (Editions I, 7 mars 2018).
L’auteur de bande dessinée François Boucq a obtenu le Grand prix d’Angoulême en 1998, qui a ainsi récompensé l’ensemble de sa carrière.
Il s’est amusé à « illustrer » certaines des déclarations véridiques de Trump, mais aussi d’autres, fictives, créées à partir de citations parues dans la presse. Il crée ainsi des dessins pour illustrer un recueil de tweets originaux et détournés de Donald Trump, utilisateur compulsif de Twitter, commentés par Vanessa Duhamel. Trump s’en prend à Hillary Clinton, à Meryl Streep, aux Mexicains, au réchauffement climatique (« le concept de réchauffement climatique a été créé par les Chinois dans le but de rendre la main d’œuvre américaine non-compétitive »)…
François Boucq considère qu’avec son « humour premier degré » et son physique « un peu clownesque », Trump « a toutes les caractéristiques d’un personnage de bande dessinée », « il pense un truc, il le dit directement… Il me fait penser à Achille Talon » (cité par lepoint.fr, 07/03/2018).
Cet ouvrage comprend également un jeu permettant de reconnaître les vrais tweets des faux.
4- Trump et l’enquête russe : un président déchaîné (Goutte d’or, 22 oct. 2020).
Publiée aux Etats-Unis en décembre 2019, à quelques mois de l’élection présidentielle américaine de 2020, la BD d’investigation Trump et l’enquête russe entend révéler les dessous de l’enquête sur l’ingérence russe dans les élections américaines de 2016. Selon cet album, le 17 mai 2017, lorsqu’il apprend la nomination d’un procureur pour enquêter sur « l’affaire russe », Donald Trump s’effondre : « C’est la fin de ma présidence. Je suis foutu ». Le lecteur découvre alors au fil des pages un président prêt à tout pour empêcher l’émergence de la vérité.
Cette bande dessinée a été réalisée par une équipe de journalistes d’investigation du Washington Post, journal à l’origine de l’affaire du Watergate, qui entraina la démission de Richard Nixon au cours de son mandat. Elle se base sur l’enquête du procureur Robert S. Mueller, épaulé par 19 procureurs et 40 agents du FBI, qui a cherché à démontrer les manipulations de Moscou en faveur de l’élection de Donald Trump.
Rédactrice en chef des investigations politiques du Washington Post, Matea Gold a piloté la réalisation et la rédaction de cette bande dessinée. Le scénario est de Rosalind S. Helderman, journaliste d’investigation au Washington Post. Elle fait partie de l’équipe qui a remporté le prix Pulitzer en 2018 pour l’enquête sur la collusion entre les équipes de Donald Trump et la Russie. Le dessinateur, Jan Feindt, collabore régulièrement avec The Washington Post, The New York Times, Der Spiegel ou Rolling Stone.
5- Maison Blanche : en coulisses avec Obama, Trump et Biden (Delcourt, 18 septembre 2024).
A la Maison Blanche, le journaliste Jérôme Cartillier a été correspondant de l’Agence France-Presse durant les mandats de trois présidents successifs : Barack Obama, Donal Trump et Joe Biden. Il a ainsi été le témoin d’innombrables anecdotes croustillantes et de rencontres marquantes. Le scenario est du journaliste Karim Lebhour, qui a vécu de 2017 à 2024 à Washington, où il a également travaillé pour l’Agence France-Presse
Le livre fourmille d’informations sur l’exercice quotidien du pouvoir par ces trois présidents si différents. On apprend que, contrairement à l’Elysée, il est assez simple de pénétrer à La Maison Blanche.
En partant d’informations véridiques, ils tournent en dérision les traits de caractère de ces trois présidents. On découvre qu’Obama avait une communication millimétrée et qu’il évitait les rencontres imprévues. On a la confirmation que Biden gaffait… Tandis qu’avec Trump l’imprévisible, il fallait s’attendre à tout… Trump ainsi adore le contact avec les journalistes, tout en les détestant.
Avec un scenario de Karim Lebhour, Aude Massot avait déjà dessiné en 2018 Une saison à l’ONU, au cœur de la diplomatie mondiale (2018). Son dessin dépouillé et expressif crée une certaine tendresse envers ces présidents des États-Unis d’Amérique.
Maison Blanche : En coulisses avec Obama, Trump et Biden, 128 pages, 18,50 euros. Editions Delcourt.
Kristol Séhec.
Photo d’illustration : DR
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3 réponses à “Donald Trump en bande dessinée.”
On peut dire ce que l’on veut, mais le gauchisme qui supplante le monde littéraire, n’aura jamais raison auprès de Trump. C’est un Président qui dispose de ce qu’il faut dans le pantalon, et il est certain que si, en lieu et place de Trump, la Kamala à Risque avait été elue, les Etats-Unis seraient aujourd’hui dans une profonde merde putride. Bien pire que lors du parcours touristique du vieillard Biden.
La bande dessinée aux Etats Unis « trump » énormément décidément… Les éléphants apprécieront ; pour ce weekend en chanson, Pourquoi pas celle de Super-Tramp ? sur Odysee : « https://odysee.com/@HNiCC:1/Goodbye-Stranger-Supertramp:c ». Bon samedi à tous
Super Tramp ou super Trump ? Curieusement, pour des raisons diverses et variées j’aime bien les deux.