André Rougé est député français au Parlement européen, délégué national du RN à l’outre-mer. Il nous adresse une tribune au sujet du procès actuel du RN et de Marine Le Pen, et surtout du traitement judiciaire.
Certains procès résonnent comme des aveux. Ainsi, de celui intenté par le Parlement européen à Marine Le Pen et, à travers elle, n’en doutons pas, aux 11 millions de Français qui, en votant en faveur du Rassemblement national, entendent remettre l’Union européenne à l’endroit. Comprendre : au service des peuples. Tout est décidément mis en œuvre pour les réduire au silence, comme jadis les dissidents dans l’empire soviétique.
Que nous reproche, en effet, l’ancien président socialiste du Parlement européen, Martin Schulz, dont la plainte, déposée en 2015, est à l’origine du procès ouvert le 30 septembre dernier devant le Tribunal correctionnel de Paris ? D’avoir utilisé, en toute transparence, (et non « détourné » comme le prétendent ses amis avec tout ce que ce terme suggère de dissimulation) les crédits alloués par le Parlement aux eurodéputés pour recruter, non des bénis oui-oui de de la cause fédéraliste mais, en l’espèce, des collaborateurs en adéquation avec les valeurs du Rassemblement national. Nul doute que si Marine Le Pen avait puisé dans le vivier du Mouvement européen ou de la Fondation Robert Schumann pour naviguer entre Strasbourg, Bruxelles et Paris, ces derniers ne seraient suspects de rien et ne se verraient pas contraints de justifier jusqu’à leur emploi du temps !
Or nous le revendiquons haut et fort : nos assistants ont été recrutés pour faire de la politique, comme l’attendent nos électeurs. Et c’est bien ce que prétendent leur interdire nos censeurs, au nom d’une lecture antidémocratique des textes qui, si elle avait force de loi, transformerait les collaborateurs de tout eurodéputé en employés purs et simples des institutions européennes ! Que resterait-il alors des droits de l’opposition — dont nous sommes les seuls vrais représentants — si ses membres n’avaient plus la liberté d’affecter leurs collaborateurs aux tâches qu’ils jugent les plus utiles à leur mandat ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Nulle part, de fait, il n’est reproché à quiconque d’avoir profité d’un système d’emplois fictifs sans rapport avec la nature foncièrement politique de leurs fonctions ni a fortiori constitutif d’un enrichissement personnel. Ce qui est scandaleusement mis en cause, c’est la nature du travail effectué et même, si l’on pousse à bout la logique intrusive — et j’ose dire : quasi-policière — de cette procédure : le lieu où il l’exerce !
D’emblée, le Rassemblement national avait pourtant annoncé la couleur : la source de ses ennuis judiciaires n’est rien d’autre qu’un organigramme officiel faisant apparaître qu’un certain nombre de collaborateurs de députés européens occupent des fonctions bénévoles au sein du mouvement. Et c’est là qu’intervient le caractère odieusement unilatéral de cette procédure. Reproche-t-on aux assistants des élus socialistes, PPE, Verts ou LFI de s’investir légitimement dans leurs partis respectifs ? Faut-il, pour être un collaborateur exemplaire aux yeux de l’administration du Parlement européen, renoncer à tout militantisme sur son temps libre et, comme dans certaines sectes, transformer sa vie privée en désert ?
Exiger que l’activité d’un assistant parlementaire s’exerce exclusivement au sein de l’hémicycle, ce n’est pas seulement adopter une logique totalisante — pour ne pas dire totalitaire ; c’est, subrepticement, porter atteinte aux droits fondamentaux de l’opposition, reléguée dans une fonction structurellement subalterne et presque ancillaire. Que serait une démocratie dans laquelle l’activité de ladite opposition se limiterait à proposer des amendements condamnés par l’arithmétique à se voir enterrés, tout en se trouvant privée d’exercer, par les moyens appropriés, sa fonction tribunicienne, autrement dit sa capacité de militer auprès de ses électeurs – donc dans le cadre national – en faveur d’une alternance ?
Si nous faisons de la politique, c’est pour contester le fonctionnement du système communautaire en vigueur, non pour l’enraciner dans ses travers. Il n’appartient pas à ceux dont nous dénonçons la politique de choisir à notre place les voies et les moyens de faire entendre notre voix. Et encore moins d’accuser un assistant de contrevenir à ses obligations parce qu’il milite bénévolement pour son propre parti dans le cadre national, cadre qui, ne l’oublions pas, constitue la circonscription unique du parlementaire pour lequel il travaille !
S’en prendre à Marine Le Pen qui n’a jamais caché sa volonté de recruter des collaborateurs engagés dans notre combat pour une autre Europe n’est donc rien d’autre qu’un authentique procès politique. Et ce doublement. Car ceux qui espèrent sa condamnation ne se contentent pas d’instrumentaliser la justice française au service d’un combat partisan — celui déclenché, voici neuf ans, par les socialistes du Parlement européen contre les élus du Rassemblement national ; ils tentent, aussi et surtout de barrer la route de la magistrature suprême à la seule personnalité politique incarnant une alternative, non seulement française mais européenne, au système qui conduit notre continent à la faillite après l’avoir précipité dans la désindustrialisation et l’immigration de masse.
L’histoire démontre que les systèmes aux abois sont ceux qui se défendent le mieux, jusqu’à ce que l’évidence impose ses sanctions. Mais entre-temps, que de malheurs ! La Quatrième République en est un bel exemple qui, désavouée par une majorité d’électeurs dès son avènement, déploya des trésors d’ingéniosité pour se maintenir douze ans, en mobilisant contre le général de Gaulle et son Rassemblement du Peuple Français toutes les ressources du « régime des partis ». C’est ainsi que, fort de 40% des voix à l’issue des municipales de 1947, le RPF fut tenu à l’écart des responsabilités par l’odieux système dit des « apparentements », ébauche du pseudo « front républicain » actuel permettant à des forces notoirement minoritaires d’accéder au pouvoir dans le seul but d’empêcher une véritable alternance.
Écœuré par ce déni de démocratie, Georges Bernanos, qui allait mourir sans assister au retour au pouvoir de l’Homme du 18 juin, avait alors confié à plusieurs de ses amis : « Ne vous en faites pas, la France a inventé Jeanne d’Arc, elle a inventé Richelieu, elle a inventé Clémenceau, elle en inventera d’autres, c’est son affaire ». Mais pour ajouter aussitôt : « La nôtre, ce serait d’éviter qu’on les brûle » ! Ou qu’on les abatte tels les chênes du « bûcher d’Hercule » chers à Malraux citant le père Hugo…
André Rougé, député européen (RN)
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7 réponses à “Procès RN / Marine Le Pen. Ces chênes qu’on veut abattre [L’agora]”
Honnetement je ne lis que le titre ,,RN ,traitres ,vendus au pouvoir bolchevique europe ,,Bardela qui serre la mein de zelinski l oeil enamouré ,comme manon aubry avec la yene ,,,Les faits ,rien que les faits ,,le RN avec tous les autres traitres preserve la mafia europ ,,,Que la poissoniere ne joue pas les vierges ,,Son pere ,,,un « derapage « a chaque fois que son partit montait « Si un jour on a le pouvoir ,,Dieu preserve !! »sic ,,JMLP ,,,
Bruxelles et la justice française totalement gauchisée sont des institutions complètement pourries. Et que se passe-t-il pour une procureure qui dit qu’elle ne peut rien relever contre un responsable de RN mis en examen, mais que, non, décidément, elle ne peut pas se résoudre à prononcer le non lieu ? Rien. Alors qu’elle aurait dû être le jour même débarquée. Cela finira par la révolte dans la rue de ceux qui n’en peuvent plus de tant de mensonges, de lâcheté, en un mot, d’ignominie.
Quoi qu’on pense de MLP et de ses réelles motivations politiques ou de l’inculture historique de Jordan Bardella, Aucun doute il s’agit d’un procès politique dans la grande tradition des socialistes. Cette tradition a atteint son sommet dans tous les pays communistes , le communisme étant par définition l’aboutissement du socialisme y compris celui de Martin Schulz. A propos de l’Europe Vladimir Boukovsky a justement prophétisé « Notre passé est votre avenir » Nous y sommes.
Je ne l’aime guère cette jument de labours sans aucun mérite sinon d’être la fille de Jean-Marie mais les bidouillages qui ont permis de mettre Fillon out se répètent alors réponse soufflée par une correspondante anglaise diplômée de Cambridge: « Je désapprouve vos opinions mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez les exprimer ».
2012 : Marine Le Pen déplore que M. Juppé n’abandonne pas la vie politique. « Les Français n’en ont pas marre d’entendre parler des affaires, ils en ont marre qu’il y ait des affaires !, s’agace-t-elle sur le plateau de l’émission « Mots croisés ». Ils en ont marre de voir des élus qui détournent de l’argent, c’est scandaleux. (…) Respecter la démocratie, c’est ne pas voler l’argent des Français. »
« L’arme de l’inéligibilité devra être utilisée avec beaucoup plus de rigueur », écrit Marine Le Pen, en 2012, dans son deuxième et dernier livre, Pour que vive la France (éd. Jacques Grancher), dans un chapitre visant à « restaurer la morale publique ».
Pouvez-vous développer ?
procès politique (comme sous staline) deux poids deux mesures, une pour mme lepen une autre pour le président du modem pour les mêmes faits, relaxe pour l’un condamnation pour l’autre, vive l’égalité républicaine!
Le RN s’est clairement fait piéger dans cette affaire. il s’est permis de faire comme les autres !!! monumentale erreur ! C’est de la négligence, tout au plus mais que la dictature en place veut faire payer. tout est bon, à vrai dire, ils ont que ça à se mettre sous la dent ! le RN ferait que 10 % on en entendrait même pas parler, sauf que voila le « monstre » est prêt du pouvoir, tout est bon pour l’empêcher d’y arriver y compris condamner ce parti parce qu’il ose pratiquer des méthodes douteuses pourtant largement éprouvées par tous les partis.
les procureurs rouges sont ainsi dans leur droit malgré une injustice flagrante. le RN n’a pas d’autres choix que d’être irréprochable ! C’est le prix à payer pour battre l’autocratie actuelle.