Le Vendée Globe 2024 tient déjà toutes ses promesses d’intensité et de rebondissements. En ce début de course, les skippers de tête filent vers l’archipel portugais de Madère, chacun jonglant entre performance et imprévus techniques. La compétition ne manque pas de défis et les marins de cette course extrême montrent une résilience exemplaire face aux obstacles. À la veille du passage vers les Canaries, la flotte avance entre records, déboires et quelques moments de répit.
Un record de distance battu par Nicolas Lunven
Dans une performance impressionnante, Nicolas Lunven, à bord de Holcim-PRB, semble avoir battu le record de la distance parcourue en solitaire en 24 heures sur un monocoque, avec un total de 546,6 milles marins (soit plus de 1 012 km), bien qu’une homologation officielle soit encore attendue. Son choix de passer par une route plus à l’ouest lui a permis de rejoindre les skippers de tête, où figurent notamment Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA), nouveau leader de la course, Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance) et Sam Goodchild (VULNERABLE).
Un parcours semé d’embûches pour les skippers
La progression vers Madère n’est cependant pas de tout repos. Yoann Richomme, qui mène actuellement la course, décrit une compétition qui ressemble davantage à « une étape de la Solitaire du Figaro » qu’à une croisière. Avec des conditions de navigation intenses, les skippers doivent gérer de nombreux imprévus. Alors que les plus rapides avancent sans relâche, ils devront veiller aux vents capricieux autour de Madère, où des zones de calme pourraient ralentir leur progression.
Des conditions difficiles pour l’arrière de la flotte
À l’arrière de la flotte, les conditions restent très exigeantes, les skippers devant faire face à des rafales atteignant les 30 nœuds. Certains marins comme Maxime Sorel (V and B – Monbana – Mayenne) et Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence) ont rencontré des difficultés techniques. Sorel, déjà blessé à la cheville, fait face à un problème de hook de grand-voile, une pièce essentielle pour maintenir la voile en place. Conscient de l’importance de résoudre ce problème rapidement, il envisage de se mettre à l’abri près de Madère pour monter au mât et effectuer les réparations nécessaires.
Avaries et adaptation : la réalité du Vendée Globe
Le Vendée Globe, célèbre pour son niveau de défi, expose les skippers à des conditions extrêmes qui mettent à l’épreuve autant le matériel que la détermination humaine. Szabolcs Weöres (New Europe) a dû faire face à une déchirure de ses voiles, compliquant sa progression. Thomas Ruyant (VULNERABLE), lui, continue de gérer une voie d’eau dans sa soute à voiles, pompant régulièrement pour éviter une inondation de son bateau.
Malgré les déboires, le moral reste haut : chacun semble s’accrocher à l’aventure, comme Clarisse Crémer qui, après une « nuit de l’enfer », continue d’avancer avec optimisme. Certains, comme Alan Roura (Hublot), résistent sans dommage pour leur bateau, tandis que d’autres, comme Guirec Soudée (Freelance.com), tirent parti des moments de calme pour effectuer des réparations.
La course continue : entre stratégie et petits plaisirs
Les prochains jours s’annoncent stratégiques alors que les leaders approchent de zones de vents faibles entre les Canaries et le Cap-Vert. Les choix de route pourraient provoquer des écarts significatifs entre les skippers. En dépit de l’adversité, les marins ne manquent pas de savourer des moments simples, comme en témoigne Guirec Soudée, qui, après avoir plaisanté sur une livraison de pizza en mer, a finalement dégusté une pizza froide embarquée avant son départ.
Dans les jours à venir, les défis se multiplieront, mais les skippers garderont le cap, entre stratégie et passion pour le large.
Crédit photo : Vendée globe 2024 (DR)
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