Le YouTuber américain Johnny Somali, de son vrai nom Ramsey Khalid Ismael, risque jusqu’à dix ans de prison en Corée du Sud pour une série de provocations filmées en direct. Connu pour ses vidéos polémiques et ses frasques en Asie, cet homme de 24 ans fait face à de graves accusations liées à son comportement dans des lieux publics et à sa possession présumée de stupéfiants, comme l’a notamment rapporté Radio France Internationale.
Provocations et indignation publique en Corée du Sud
Depuis son arrivée en Corée du Sud il y a environ un mois, Johnny Somali a régulièrement troublé l’ordre public en se filmant dans des situations provocatrices, visant à attirer l’attention des internautes. Selon RFI, l’un des épisodes les plus marquants a été lorsqu’il a embrassé une statue en mémoire des victimes d’esclavage sexuel durant la Seconde Guerre mondiale. Ce geste a suscité une vive indignation au sein de la population coréenne, entraînant même une réaction de l’Assemblée nationale. Cet incident est venu s’ajouter à une liste d’autres provocations, notamment des insultes envers des passants et des comportements déplacés dans des commerces.
Des résidents coréens, outrés par ses actions, ont tenté de se faire justice eux-mêmes. Une véritable traque s’est organisée, menant à une altercation physique dans les rues de Séoul. La police est intervenue pour séparer les parties, arrêtant également des Coréens impliqués dans la confrontation et plaçant Johnny Somali sous protection en attendant que la justice se penche sur son sort. Des tensions qui illustrent le rejet massif des agissements du vidéaste par la population locale.
Accusations officielles et interdiction de quitter le territoire
Suite à ses provocations, Johnny Somali a été mis en examen par le bureau des procureurs du district sud de Séoul. Il est accusé de « trouble à l’ordre public » et d’avoir causé un scandale dans une supérette en octobre, après avoir ignoré les demandes d’une employée de cesser de consommer de l’alcool dans le magasin, explique BFMTV. En plus de cette accusation, les autorités ont ouvert une enquête pour possession de stupéfiants, un délit sévèrement réprimé en Corée du Sud.
Cette mise en examen a entraîné une interdiction de quitter le territoire coréen pour Johnny Somali, une mesure exceptionnelle visant à garantir sa présence en Corée jusqu’à ce que la justice statue. En réponse à la polémique, Johnny Somali a publié une vidéo d’excuses, où il a affirmé être « un jeune faisant des erreurs » et a exprimé ses regrets pour ses actes. Cependant, cette démarche semble loin de convaincre la population coréenne, qui perçoit ces excuses comme une stratégie pour éviter une lourde condamnation.
Kick streamer Johnny Somali is banned from leaving South Korea and now facing over 10 years in jail. pic.twitter.com/U8sJYLdg92
— Z-DRAGON (@IBZDRAGON) November 6, 2024
Un passif de provocations en Asie
Les actions de Johnny Somali ne sont pas un cas isolé : le YouTuber est déjà bien connu des autorités japonaises, ayant précédemment suscité des réactions similaires au Japon. Là-bas, il avait été filmé en perturbant l’ordre dans les trains en évoquant les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, avant d’être finalement arrêté et banni du territoire nippon. Ces antécédents pourraient peser lourdement dans les décisions de la justice sud-coréenne, qui se montre particulièrement stricte en matière de respect culturel et de sécurité publique, selon RFI.
Pour les autorités et une partie de la population sud-coréenne, le cas de Johnny Somali soulève la question des limites de la provocation en ligne, surtout lorsqu’elle touche à des symboles culturels sensibles. En cumulant des accusations de trouble à l’ordre public, d’entrave à l’activité professionnelle et de possession de stupéfiants, Johnny Somali encourt une peine maximale de dix ans de prison en Corée du Sud.
Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)
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