Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 13 Novembre, c’est la Saint Brizh
Correspond au prénom français Brice. Ce saint a donné son nom à Saint-Brice-en-Coglès (35). De « bri » qui signifie estime.
Saint Brice (latin Brictius), successeur et disciple de Saint Martin lui succéda comme évêque de Tours en 397, mort en 444. Des jaloux dirigèrent contre lui des calomnies qui trompèrent le peuple de Tours ; il fut chassé de son siège, obligé de se retirer à Rome : accusé d’avoir eu un enfant avec une religieuse, il dut subir l’Ordalie en marchant sur des charbons ardents . Il réussit l’épreuve sans brûlures et put ainsi se disculper. Il fut rappelé quelques années plus tard. La paroisse de Saint-Brice-en-Coglès, qui dépendait jadis de l’ancien évêché de Rennes, est citée dès 1050 sous le nom de Puiniac ou Puigné (nom d’un ancien village, semble-t-il). En 1050, un seigneur de Coglais fait don de 8 acres de terre, situées sur le bord de La Loisance et non loin de la villa La Branche, à l’abbaye Saint-Florent de Saumur (en Anjou) qui était déjà en possession de l’église de Saint-Brice dans la paroisse de Puiniac (d’origine certainement gallo-romaine) et qui y avait un prieuré. Le prieuré était près de l’église paroissiale de Saint-Brice-en-Coglès. Ses derniers bâtiments font partie de la Communauté des Religieuses Institutrices. Saint-Brice-de-Puiniac change de nom et s’appelle jusqu’au milieu du XIXème siècle Saint-Brice-en-Coglais.
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