Après un début de course relativement calme, la flotte du Vendée Globe a traversé une première épreuve au passage du cap Finisterre, marqué par des vents violents et des conditions maritimes particulièrement éprouvantes. Les skippers ont dû redoubler d’efforts pour maintenir leurs bateaux en bon état, une tâche complexe qui a suscité des moments de tension et de nombreuses avaries.
Un cap Finisterre sous haute tension
Alors que la flotte s’engageait vers le sud en longeant la péninsule ibérique, les conditions météorologiques se sont brusquement dégradées. Avec des vents atteignant 30 nœuds en moyenne et des rafales dépassant les 40 nœuds, les skippers ont affronté une mer agitée qui a rendu la navigation difficile. Charlie Dalin, alors en tête sur MACIF Santé Prévoyance, confiait : « Heureusement qu’on ne vit pas ça tous les jours au Vendée Globe, la mer était courte, ce n’était vraiment pas agréable. » Les autres concurrents, comme Samantha Davies (Initiatives-Cœur) et Alan Roura (Hublot), ont également évoqué une nuit particulièrement rude, marquée par de fortes secousses et un sommeil quasi inexistant.
Des avaries en série pour les skippers
Face à de telles conditions, les avaries n’ont pas tardé à s’accumuler. Thomas Ruyant (VULNERABLE) a signalé une voie d’eau dans la soute à voiles de son bateau et a dû régulièrement pomper pour éviter l’inondation. De son côté, Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) a été contraint de faire demi-tour après que des algues se soient enroulées autour de sa quille, tandis que Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) et Maxime Sorel (V and B – Monbana-Mayenne) ont chacun souffert de blessures à la cheville. Ces incidents rappellent la fragilité de cette aventure et la nécessité pour les skippers de rester vigilants, tant pour leur sécurité que pour la préservation de leur matériel.
Des stratégies divergentes face au DST
Alors que la flotte approchait du dispositif de séparation du trafic (DST) au large des côtes, les stratégies de navigation ont commencé à diverger. Certains skippers, dont Violette Dorange (Devenir) et Tanguy Le Turquais, ont choisi une route à l’ouest pour éviter le trafic maritime intense et les zones de vents instables près des côtes. D’autres, comme Nicolas Lunven (Holcim-PRB), ont préféré cette option pour éviter les manœuvres risquées à l’intérieur du DST, malgré une légère perte de temps.
Sam Goodchild en tête de course
Profitant des conditions difficiles, Sam Goodchild sur VULNERABLE a pris la tête de la course, dépassant ainsi Charlie Dalin. Le skipper britannique, suivi de près par son coéquipier Thomas Ruyant, a su gérer les vents portants et se préparer pour l’approche du Pot-au-Noir, cette zone redoutée pour ses vents imprévisibles. Les prévisions indiquent que le vent devrait faiblir entre les Canaries et le Cap-Vert, ce qui promet un nouveau défi pour les skippers, qui devront maximiser leur placement et gérer les décalages pour conserver leur avance.
Alors que la flotte du Vendée Globe se dirige vers Madère, les skippers s’adaptent progressivement aux conditions éprouvantes de la course, se familiarisant avec leurs bateaux et s’acclimatant aux nuits courtes et agitées. Avec des vitesses réduites prévues dans les prochaines heures, chaque placement sera crucial pour maintenir le rythme dans cette épreuve qui ne fait que commencer. Les premiers skippers sont attendus au large de Madère d’ici demain soir, marquant ainsi une première étape symbolique dans ce tour du monde en solitaire.
Crédit photo : Pierre Bouras
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