Guillaume III d’Orange, connu aussi sous le nom de Guillaume d’Orange (ou de William III outre Manche). est l’une des figures politiques les plus influentes de l’histoire européenne. Né le 4 novembre 1650 à La Haye, il est devenu prince d’Orange dès sa naissance, et a marqué son temps par ses actions politiques, militaires et religieuses. Son règne s’étendit à plusieurs territoires européens, dont les Provinces-Unies, l’Angleterre, l’Écosse et l’Irlande. Il est particulièrement célèbre pour avoir défendu la cause protestante contre les ambitions catholiques de Louis XIV et pour avoir consolidé le pouvoir parlementaire en Angleterre.
Les origines et la jeunesse de Guillaume d’Orange
Guillaume III était le fils unique de Guillaume II d’Orange et de Marie Stuart, fille du roi Charles Iᵉʳ d’Angleterre. Son père étant décédé de la variole huit jours avant sa naissance, Guillaume devint prince d’Orange dès son premier souffle. Sa jeunesse fut marquée par des conflits dynastiques, notamment entre sa mère et sa grand-mère paternelle, Amalia de Solms-Braunfels, concernant son éducation et sa tutelle.
Durant sa jeunesse, il fut instruit par des précepteurs influents, tels que Constantijn Huygens, qui lui enseignèrent la religion réformée et le destin prédestiné de la maison d’Orange-Nassau. Cette formation religieuse et politique fit de Guillaume un fervent défenseur du protestantisme, position qui marquera l’ensemble de sa carrière.
Guillaume III s’est rapidement distingué par son opposition farouche aux ambitions expansionnistes de Louis XIV, roi de France. Allié à des puissances protestantes et même à certaines forces catholiques, il s’est illustré dans des conflits tels que la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697). Sa résistance contre Louis XIV renforça son image de défenseur du protestantisme, notamment lorsqu’il s’opposa aux politiques absolutistes du roi français.
La Glorieuse Révolution : Guillaume, roi d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande
L’un des événements les plus marquants de la vie de Guillaume d’Orange est sans conteste la Glorieuse Révolution de 1688. À cette époque, son oncle et beau-père, Jacques II, catholique convaincu, régnait sur l’Angleterre. Ses politiques pro-catholiques étaient impopulaires auprès des protestants et d’une partie de la noblesse anglaise. Profitant de ce mécontentement, Guillaume fut invité à envahir l’Angleterre par un groupe de nobles influents.
Le 5 novembre 1688, Guillaume débarqua à Brixham, dans le sud-ouest de l’Angleterre, à la tête d’une flotte impressionnante. Cet événement conduisit rapidement à la fuite de Jacques II en France et à l’accession de Guillaume et de son épouse, Marie II, au trône. Ce moment marqua le début de la monarchie conjointe de « Guillaume et Marie » et l’instauration d’une monarchie constitutionnelle en Angleterre, posant ainsi les bases d’un nouvel équilibre des pouvoirs entre la Couronne et le Parlement.
L’action en Irlande et la lutte contre les Jacobites
L’un des événements les plus marquants du règne de Guillaume III fut son intervention en Irlande pour contrer la résistance jacobite menée par le roi déchu Jacques II et ses partisans catholiques. Après son couronnement en 1689, Guillaume devait affronter une opposition déterminée en Irlande, où les forces jacobites tenaient des bastions importants. La situation atteignit son paroxysme lors du siège de Derry, où la ville, défendue par des protestants, résista vaillamment à un siège de plusieurs mois mené par les troupes jacobites jusqu’à l’arrivée des renforts envoyés par Guillaume.
La victoire décisive de Guillaume à la bataille de la Boyne, le 1er juillet 1690, marqua un tournant crucial dans le conflit. Cette bataille, symbole de la lutte entre protestants et catholiques, permit de repousser définitivement Jacques II et de consolider l’autorité de Guillaume sur la couronne britannique. La victoire à la Boyne réaffirma son rôle de défenseur du protestantisme en Europe et renforça son image de leader inflexible.
Relations avec la France
Les relations tendues entre Guillaume d’Orange et Louis XIV, roi de France, jouèrent un rôle central dans la politique européenne de l’époque. Guillaume, déterminé à contenir l’expansionnisme français et à protéger l’équilibre des puissances, mena la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697) contre la France. Bien que la guerre se soit avérée coûteuse et éprouvante, elle permit à Guillaume d’affirmer son influence en tant que pivot des alliances européennes anti-françaises. Le traité de Ryswick en 1697 mit fin au conflit et força Louis XIV à reconnaître Guillaume comme roi légitime d’Angleterre, marquant ainsi un moment clé dans la lutte diplomatique et militaire de Guillaume contre l’hégémonie française.
Réformes et héritage constitutionnel
Le règne de Guillaume d’Orange fut caractérisé par des réformes profondes. En 1689, le Parlement adopta la Déclaration des droits (Bill of Rights), un texte fondamental qui restreignait les pouvoirs royaux et garantissait des droits essentiels aux citoyens, tels que la liberté de parole et la protection contre les peines cruelles et inhabituelles. Cette charte posa les fondements de la monarchie parlementaire moderne au Royaume-Uni.
En outre, l’Acte de Toleration de 1689 promulgué sous son règne garantissait une certaine liberté de culte aux protestants non conformistes. Bien que limité dans sa portée, cet acte marqua une avancée significative dans la protection des minorités religieuses.
Quel héritage ?
Bien que célébré pour ses victoires contre Louis XIV et son rôle dans la protection du protestantisme, Guillaume d’Orange demeure une figure controversée. En Écosse, il est tristement célèbre pour le massacre de Glencoe en 1692, ordonné sous son règne et visant à punir les clans écossais qui avaient tardé à prêter allégeance. Cet épisode a laissé une marque sombre sur son héritage, surtout dans la mémoire collective écossaise. En Irlande du Nord, Guillaume d’Orange est particulièrement célébré par les unionistes et occupe des pans entiers de cet imaginaire historique unioniste.
Enfin, sa politique économique en Angleterre entraîna une hausse des taxes et une crise monétaire qui affecta les plus vulnérables. Cependant, son soutien à la création de la Banque d’Angleterre en 1694 permit de jeter les bases d’un système financier solide, propulsant la puissance économique de l’Angleterre au XVIIIe siècle.
Guillaume III d’Orange incarne une figure historique complexe. Héros pour certains, despote pour d’autres, il a profondément marqué l’Europe par sa lutte contre l’absolutisme catholique et son rôle dans l’établissement de la monarchie parlementaire en Angleterre. Son héritage demeure un sujet de débat, mais son influence sur l’histoire européenne est indéniable.
Photo d’illustration : DR
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3 réponses à “Guillaume d’Orange (William III of England) : un acteur incontournable de l’histoire européenne”
Une historienne italienne (dans son livre Imprimatur) a relevé que le principal financier de Guillaume d’Orange était les banquiers Odelschacchi dont l’un des frères était le pape Innocent XI….
Pas mal Caouissin…je souscris!
Les Voies du Seigneurs sont impénétrables!