À Derry, en Irlande du Nord, une attaque à la bombe artisanale qui visait semble-t-il un ancien responsable de la communication de Sinn Féin, Michael McMonagle, a frappé par erreur un couple de retraités. Cet incident, attribué à la New IRA (Nouvelle IRA), active sur le secteur, a provoqué une onde de choc dans le quartier du Bogside, où des résidents expriment leur indignation face à cette attaque qui a failli coûter la vie à deux innocents.
Un couple de septuagénaires visé par erreur
La police nord-irlandaise (PSNI) suspecte que la bombe artisanale jetée par la fenêtre du salon des retraités Liam et Josephine Cooley, tous deux dans la soixantaine, était en réalité destinée à Michael McMonagle. Cet ancien attaché de presse de Sinn Féin, résidant dans la même rue, attend actuellement son procès pour plusieurs infractions sexuelles sur mineurs. L’explosion, qui a gravement endommagé le domicile des Cooley, a également laissé les victimes dans un état de choc profond, tandis que la communauté locale se mobilise pour leur offrir aide et soutien.
La Nouvelle IRA au cœur des soupçons
Bien que la branche politique de la Nouvelle IRA, Saoradh, n’ait pas revendiqué l’attaque, des sources proches indiquent qu’une « enquête interne » est en cours pour comprendre les raisons de cette erreur. Cet acte raté survient alors que McMonagle doit bientôt se présenter devant la justice pour répondre de ses crimes. Selon des sources locales, le climat de tension autour de cette affaire a provoqué une colère accrue dans le quartier, d’autant plus que le couple visé est connu pour sa gentillesse et son intégrité.
Lors d’une réunion du conseil du district de Derry City et Strabane, les élus ont fermement condamné cette attaque. Gary Donnelly, conseiller républicain indépendant, a qualifié l’attaque de « totalement irresponsable » et a exprimé sa solidarité avec les victimes innocentes de cet acte de violence aveugle. Sandra Duffy, conseillère de Sinn Féin, a ajouté que cette attaque était « absolument déplorable » et qu’elle n’avait « aucune place dans une société civilisée ».
Dans le cadre de l’enquête en cours, les enquêteurs de l’unité antiterroriste de la PSNI ont mené plusieurs perquisitions à Derry, saisissant des objets d’intérêt pour leur investigation. Deux suspects ont été interpellés puis relâchés sous caution en attendant les résultats de nouvelles analyses. Selon un porte-parole de la PSNI, ces opérations visent à perturber les activités criminelles d’une minorité déterminée à exploiter leurs propres communautés pour des objectifs politiques.
Photo d’illustration : DR
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