Le fléau de la drogue gangrène nos sociétés comme un cancer rongeant l’organisme sain de l’Europe. On parle de traquer les barons, de faire tomber les cartels, et on y investit des moyens colossaux (sans trop de succès étant donné le manque de mesures radicales). Mais ce n’est qu’un pan de la solution, une vue partielle qui rate l’essentiel : l’impunité scandaleuse des consommateurs. Ces individus, qui par leur demande alimentent l’offre et enrichissent les criminels, doivent comprendre que leur responsabilité ne peut plus être occultée. L’heure est venue de redéfinir la justice pénale, de reconstruire un système où la peur de la sanction dissuade et la réflexion, même forcée, rééduque.
Il est temps de briser ce tabou : oui, sanctionner pénalement les consommateurs de drogues dures est non seulement légitime, mais vital. On me dira que la répression ne mène à rien, qu’elle est inefficace. À cela, je réponds qu’une société qui accepte l’impunité est une société qui se condamne à périr dans l’anarchie dans le mauvais sens du terme. La solution réside dans la fermeté et l’investissement massif dans la construction de centres de rétention modernes et sécurisés, implantés dans chaque circonscription. Ces infrastructures ne seraient pas de simples lieux de privation de liberté, mais des espaces pensés pour isoler chaque détenu, garantissant ainsi la protection contre toute influence néfaste.
Imaginons un consommateur de cocaïne intercepté, pris en flagrant délit ou contrôlé positivement. Plutôt que de le sermonner mollement ou de l’envoyer suivre des programmes de réhabilitation inefficaces, il serait conduit immédiatement dans la prison de sa circonscription pour y purger une peine d’un mois. Pas de promiscuité, pas de violences internes, pas de hiérarchie mafieuse se créant dans l’ombre des cellules. Chacun, isolé, disposerait de son espace, avec douche et toilette, accès à des ouvrages et à des programmes d’éducation obligatoire. La réflexion se ferait en silence, sans danger ni pour le détenu ni pour autrui, à l’abri des manipulateurs et des prédateurs.
Et pendant ce mois de réclusion, l’éducation forcée prendrait le relais : des films choquants, des documentaires brutaux, des témoignages saisissants d’anciens consommateurs et de victimes directes de la drogue. L’objectif : créer une vaccination psychologique. Faire ressentir la peur, la honte, la prise de conscience. Un électrochoc salutaire qui laisse une marque indélébile. Il faut que chaque consommateur sache que chaque rail, chaque injection, chaque comprimé est une collaboration active avec le crime organisé, une brique ajoutée au mur de la décadence de notre civilisation.
Et pourquoi ne pas appliquer cette stratégie dès le plus jeune âge ? Dans les écoles, les collèges, les lycées, les élèves devraient voir ces témoignages sans fard, crus et directs. Rien de politiquement correct. Montrer la vérité brute, celle qui dérange, celle qui vaccine à vie. Chaque adolescent doit comprendre que la drogue, ce n’est pas un simple « trip », c’est la porte ouverte à la servitude et au chaos. En écoutant les témoignages de ceux qui ont tout perdu – santé, famille, dignité – la peur et le dégoût deviennent les meilleurs anticorps contre cette tentation mortifère.
Bien entendu, cette vision doit s’accompagner d’une chasse implacable aux producteurs et aux trafiquants. Il ne s’agit pas de relâcher l’étreinte sur les criminels qui font commerce de la souffrance, mais de compléter le tableau en intégrant le maillon oublié : le consommateur. Si nous acceptons de frapper là où ça fait mal, de toucher le citoyen complice malgré lui, nous pouvons espérer briser ce cercle vicieux.
Un tel projet créerait par ailleurs des emplois à l’échelle nationale. La construction et la gestion de ces centres pénitentiaires modernes impliqueraient une dynamique de recrutement qui redonnerait vie aux économies locales. Des emplois de surveillance, d’entretien, de gestion des programmes éducatifs, et même d’encadrement psychologique. Une réponse sécuritaire qui contribue à la relance économique et à la réaffirmation de l’ordre.
Il est temps d’arrêter de caresser la misère dans le sens du poil, de comprendre que la compassion aveugle mène à la tolérance du vice et à la chute collective. Une société saine est une société qui sait punir pour mieux rééduquer, qui sait redresser les torts et préserver l’avenir. Loin des pleurnicheries et des demi-mesures, nous devons appeler à un sursaut de lucidité. Parce que demain, ce n’est pas seulement la bataille contre les cartels que nous risquons de perdre, mais celle de notre survie en tant que peuple.
Julien Dir
Photo d’illustration : DR
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