Bilan de la première année de Javier Milei à la tête de l’Argentine : entre défis économiques et transformation culturelle

À l’approche de la fin de la première année de Javier Milei en tant que président de l’Argentine, il est temps de faire un point sur son mandat. Comme l’explique Julien Rochedy, l’expérience menée par Milei est perçue comme un test grandeur nature d’un libéralisme radical. Ses initiatives visent à redonner de la vitalité économique à un pays miné par des décennies de crises. Cependant, le bilan présente des résultats contrastés, tant au niveau économique qu’écologique et social.

Un programme économique libéral mais mesuré

L’objectif principal de Milei est de restaurer les finances de l’Argentine et d’encourager l’initiative privée. Pour cela, il a drastiquement réduit la taille de l’État, supprimant huit ministères et licenciant environ 30 000 fonctionnaires. Cela a permis au pays d’atteindre un excédent budgétaire dès janvier 2024, une avancée notable. De plus, la banque centrale a ralenti la création monétaire, une mesure essentielle pour stabiliser une économie marquée par une inflation galopante.

Cependant, malgré ces efforts, les indicateurs économiques peinent à s’améliorer significativement. Le chômage atteint désormais 7,6 % et l’inflation reste élevée, à 237 % par an. La production industrielle, quant à elle, a baissé de 5,4 % en rythme annuel, et la participation au marché du travail demeure faible, avec seulement 48 % de la population active. La dette extérieure de l’Argentine reste également un lourd fardeau, culminant à 290 milliards de dollars.

Rochedy souligne que ces difficultés ne sont pas toutes imputables à Milei. L’Argentine traîne depuis longtemps des problèmes structurels que même des politiques libérales ne peuvent résoudre instantanément. Néanmoins, la voie empruntée par Milei s’apparente davantage à un libéralisme classique qu’à un anarcho-capitalisme. Selon Julien Rochedy, cette stratégie rappelle celle prônée par le Fonds Monétaire International, qui incite à un retrait de l’État pour laisser le secteur privé stimuler l’économie.

La nécessité d’investissements étrangers, mais à quel prix ?

Le succès de cette politique repose sur la capacité de l’Argentine à attirer des investissements étrangers. Milei bénéficie du soutien de figures influentes comme Elon Musk, qui favorise l’attractivité du pays auprès des investisseurs internationaux. Toutefois, pour séduire ces capitaux, Milei a promulgué la loi « Bases », qui accorde des avantages fiscaux aux entreprises étrangères, notamment dans les secteurs de l’extraction minière, de l’exploitation forestière, et de la construction.

Cette décision, bien que prometteuse économiquement, suscite des préoccupations écologiques. Les écologistes alertent sur les risques de dégradation de l’environnement liés à l’installation massive de grandes entreprises extractrices. Comme le souligne Rochedy, cette stratégie pourrait, à long terme, se retourner contre l’Argentine, puisque les profits réalisés par ces entreprises risquent d’être rapatriés à l’étranger, laissant les Argentins payer le prix écologique. Ce dilemme met en lumière le manque de capitaux locaux pour financer la relance économique sans recourir à des partenaires étrangers.

Une transformation culturelle et un discours fort sur la scène internationale

Sur le plan culturel, Milei a marqué des points, notamment lors de son discours à l’ONU. Son intervention a été saluée pour sa défense des valeurs de liberté individuelle et de limitation de l’intervention étatique. « Nous croyons en la défense de la vie, de la propriété, de la liberté d’expression et de commerce pour tous, » a-t-il déclaré, tout en critiquant fermement l’agenda woke devant une audience médusée.

Julien Rochedy voit dans ce discours un élan de libéralisme audacieux, mais se demande si Milei osera aller plus loin encore. En théorie, l’Argentine pourrait expérimenter des politiques ultra-libérales, en allouant de vastes territoires au secteur privé pour en gérer la sécurité, la justice et la santé, à l’image des idées proposées par l’anarcho-capitaliste Curtis Yarvin. Une telle initiative représenterait un changement radical, mais Rochedy souligne qu’elle pourrait s’avérer un véritable « game changer » pour l’Argentine si elle était mise en place.

Alors que l’Argentine se dirige vers une année 2025 encore pleine d’incertitudes, Milei continue de mener sa politique de rupture en espérant des résultats concrets. Ses choix économiques radicaux et son discours international ambitieux attirent l’attention du monde entier. Cependant, le succès de son mandat dépendra de la capacité des Argentins à s’adapter à cette transformation libérale, ainsi qu’à l’impact des investissements étrangers, tant sur le plan économique qu’écologique.

L’Argentine se trouve à un tournant : si les réformes de Milei s’avèrent efficaces, elles pourraient servir de modèle pour d’autres pays en crise. Mais si elles échouent, elles confirmeront la difficulté de transposer un modèle économique libéral anglo-saxon dans un pays historiquement influencé par des valeurs socialistes.

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5 réponses à “Bilan de la première année de Javier Milei à la tête de l’Argentine : entre défis économiques et transformation culturelle”

  1. Maury dit :

    Milei est un agent des éxités du Doubs sol. L’avenir de l’argentine et le bien être es argentins lui sont indifférents.
    Comme chez nous.

  2. gautier dit :

    même si il pouvait changer les choses en se dirigeant vers les Brics, les Anglais et les ricains ne le voudront pas ! l’argentine leur appartient !

  3. Brun Daniel dit :

    La tronçonneuse qu’il a brandie pendant sa campagne a inwcontestablement eu des effets positifs. Peut on espérer qu’un jour il sera imité chez nous pour supprimer les centaines d’organismes d’utilité nulle mais auteurs d’innombrables normes et d’empêchements d’agir dans le respect des libertés.

  4. CLEMENT dit :

    Un bilan annuel n’a aucun intérêt compte tenu des mesures prises en début de mandat, dont l’effet doit alors être mesuré. Quelles sont les tendances??? Voilà la bonne question. Exemple caractéristique : l’inflation !!! La mesurer sur un an n’a pas de sens mais retracer son évolution en a bien plus. L’inflation a considérablement diminué. Etc…

  5. patphil dit :

    milei a coupé dans les dépenses, comme l’avait fait le gouvernement de l’ontario (canada) fin des années 1990, 30% d’économies et 30% de baisses d’impots!

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