Hongrie : Une île conservatrice dans une Europe libérale, selon Viktor Orbán

Dans une récente interview accordée à la chaîne autrichienne ServusTV, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a décrit la Hongrie comme une « île conservatrice dans l’océan libéral » de l’Europe, soulignant la position unique du pays en matière de migration, de politique familiale et d’orientations économiques. Ces propos traduisent l’engagement de la Hongrie envers des valeurs conservatrices face à ce qu’Orbán considère comme une domination libérale croissante en Europe.

La réponse hongroise aux défis démographiques

Contrairement à de nombreux pays de l’Union européenne qui misent sur l’immigration pour compenser la baisse des taux de natalité, la Hongrie privilégie des politiques visant à encourager la croissance familiale et à renforcer son identité culturelle. Orbán a mis en avant l’approche de pays comme l’Allemagne et l’Autriche qui font appel à l’immigration pour pallier le déclin démographique, alors que la Hongrie cherche à construire une société centrée sur la famille. « Distribuer de l’argent ne suffira pas à augmenter le nombre d’enfants », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’inculquer des valeurs familiales profondes pour assurer la durabilité démographique.

Orbán s’est également montré inquiet face à la situation économique de l’Europe, qu’il a comparée à un malade atteint de « pneumonie ». Il attribue en partie cette fragilité aux politiques énergétiques de l’UE, qui ont entraîné des prix de l’électricité et du gaz beaucoup plus élevés pour les entreprises européennes par rapport à leurs concurrents américains. Selon lui, cette disparité tarifaire nuit gravement à la compétitivité européenne et pourrait causer des effondrements industriels massifs si des réformes ne sont pas menées. Orbán appelle ainsi à une refonte des politiques énergétiques de l’UE pour soutenir les entreprises européennes et préserver la stabilité économique.

Une politique migratoire stricte pour préserver l’identité hongroise

Abordant la question de l’immigration, Orbán a distingué les pays ouverts aux cultures étrangères et ceux, comme la Hongrie, qui cherchent à préserver leur identité. En Hongrie, l’immigration est strictement contrôlée, avec des travailleurs étrangers admis seulement de façon temporaire et selon des critères précis. Orbán a souligné les risques liés à l’immigration illégale, qu’il associe à des problèmes de criminalité et de tensions sociales dans d’autres pays européens. « Les Hongrois pensent que l’immigration illégale ne fera qu’aggraver la situation », a-t-il déclaré, réaffirmant ainsi la politique de migration contrôlée de la Hongrie pour préserver la stabilité nationale et culturelle.

Le Premier ministre n’a pas hésité à critiquer la forte influence libérale au sein des instances européennes, qu’il attribue en partie aux financements de George Soros. Selon Orbán, le libéralisme a acquis un contrôle hégémonique à Bruxelles, où les voix conservatrices sont souvent marginalisées. « Les libéraux européens ont leur place au soleil », a-t-il noté, mais il a appelé à plus de diversité idéologique au sein de la direction de l’UE. Orbán a exprimé son espoir que des gouvernements conservateurs et « patriotes » puissent émerger dans l’UE, suggérant qu’un changement de leadership — peut-être avec des leaders conservateurs en Autriche et en France — pourrait orienter l’UE vers des politiques centrées sur les intérêts nationaux et le bien-être des peuples.

Une position pro-paix sur le conflit en Ukraine

Concernant la politique étrangère, Orbán a réitéré sa position pro-paix face au conflit ukrainien, qu’il qualifie de « guerre fratricide » risquant une escalade mondiale. Il a plaidé pour un cessez-le-feu rapide et des négociations de paix pour prévenir toute aggravation. Orbán a également souligné l’importance de la prochaine élection présidentielle américaine, exprimant sa conviction que l’ancien président Donald Trump pourrait jouer un rôle clé pour instaurer un cessez-le-feu. « S’il y a quelqu’un dans le monde capable d’obtenir un cessez-le-feu, c’est Donald Trump », a-t-il déclaré, espérant que son éventuel retour au pouvoir renforcerait la stabilité et la coopération entre les États-Unis et l’Europe.

En somme, les propos de Viktor Orbán illustrent la volonté de la Hongrie de préserver ses valeurs conservatrices, de défendre sa souveraineté nationale et de promouvoir des politiques économiques et sociales adaptées aux intérêts hongrois. Orbán envisage une Europe où des dirigeants conservateurs pourraient influer sur l’UE pour un modèle de gouvernance qui respecte l’intégrité culturelle et nationale de ses États membres.

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7 réponses à “Hongrie : Une île conservatrice dans une Europe libérale, selon Viktor Orbán”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    Viktor Orbàn c’est, malheureusement, une voix dans le desert !…
    Tant de gouvernants mondiaux, et surtout européens, à commencer par nos demi-hommes de l’Elysée, devraient en prendre exemple !

  2. dude dit :

    Orban c’est juste du bon sens, qualité que nous avons perdue.

  3. Francesco dit :

    J’avais assisté en 1966 à la prestation de serment de la Jeunesse communiste de Hongrie sur la Place des Héros à Budapest. Une foule immense s’y trouvait avec la présence des ambassades des pays du Pacte de Varsovie et même d’une partie du Comecon. Je me demandais alors combien de temps, de sueurs,de peurs et de répression faudrait-il pour que ce peuple puisse retrouver sa liberté et sa joie de vivre. Eh bien, il y avait 3 ans que l’homme providentiel pour les magyars venait de naître…Très solidement et démocratiquement établi, même Soros n’a pas encore pu le dégommer. Merci Viktor!

  4. Pschitt dit :

    Ne faites pas d’Orban un petit saint. Ses positions sont excellentes sur bien des points. Mais parler de « position pro-paix » à propos de l’Ukraine est du pur bourrage de crâne. La position d’Orban est pro-Poutine. C’est Poutine qui attaqué l’Ukraine. Un cessez-le-feu rapide est nécessaire en effet : la saignée humaine parmi deux peuples européens est épouvantable (selon les services britanniques, les Russes, à l’offensive en permanence, voient chaque jour au moins 1.000 hommes mis hors de combat). Mais qu’Orban aille le dire à Poutine, avec qui il s’entend bien : « Tu as raté ton coup, laisse tomber ! »

    Et cette position pro-Poutine conduit Orban à renier les héros de 1956 en prétendant qu’ils se battaient « pour un cessez-le-feu et un accord de paix » — exactement ce qu’il préconise pour l’Ukraine ! Alors que l’insurrection hongroise visait bien sûr à chasser les Soviétiques ! Quel qu’en soit le motif (Orban pourrait avoir peur que la Hongrie ne devienne la prochaine cible du Kremlin, il peut aussi être mu par de purs intérêts économiques), ce révisionnisme indigne condamne le personnage.

  5. Gaï de Ropraz dit :

    Pschitt, tu as tout faux !!!!
    Ce n’est pas la Russie qui a attaqué l’Ukraine, mais le contraire avec l’aide des USA et les Fusees SAM de l’imbecile patenté Biden qui tachait de s’accaparer definitivement des regions limitrophes à l’Ouest de la Russie ! Suis un peu les actualités, Bordel ! Et saches que l’Ukraine a toujours fait partie de la Grande Russie !!! De ce fait, arrête de nous bassiner avec tes idees gauchistes : Cela ne mène à rien, d’autant plus que cela éloigne la réalité légitime !!!

  6. mouchet dit :

    Pschitt fait encore des bulles. Mais des commentaires intelligents rattrapent bien la réalité comme un média alternatif indépendant « Stratpol » de Xavier Moreau Saint-Cyrien établi à Moscou et Paris. Mais la réalité de cette guerre est toute simple et bêtement financière comme le fut 1914 1918 et 1939-1945. Tout le reste sont des attrape nigauds et l’Ukraine a mordu à l’hameçon dollars dédollarisés et la fin des petrodollars.
    Cela à commencé en 2008 lors de l’effondrement du dollars par ses dettes 10’200 milliards à l’époque 4 fois plus maintenant. Le tout caché par les « subprimes » dollars appelé système de Ponzi d’une monnaie guerrière toxique dollars, subventionné par les dettes américaines de plus de 50’000 milliards.
    Et plus les engagements hors bilan des USA de 3 fois plus comme en France le tout irremboursable. Russie et Chine puis les BRICS ont fondé leurs propres banques et transfert financiers pour ne plus être payé en monnaie de singe mais en monnaie compensée réciproques.
    Ce qui diminue la masse financière du dollars en gênant les USA dans la virtualité du dollars. Le monde est en phase de se scinder en deux financièrement 60% et commercialement à 100% comme la guerre des mondes de l’occident contre le sud global les BRICS 5/6eme de l’humanité. Ce qui n’empêche pas les USA de faire du commerce avec la Russie pour 13 à 15 milliards par trimestre et d’avoir enlevé toutes les sanctions financières envers les banques russes depuis mai 2024 et d’autres sanctions finales à cette fin septembre.
    Tout en finançant la guerre contre la Russie une sorte d’accord toi, moi non plus, comme un couple divorcé qui s’ignore, mais se parle pour se mesurer à ne pas perdre la face envers l’opinion publique et le monde financier qui souscrit aux dettes des USA, afin de sauver les apparences. Qui a gagné ? la Russie incontournable, riche de 50% des ressources mondiales, allié à la Chine et aux BRICS sommet de Kazan bien sûr donc à 120%. Les USA pensaient démanteler ce pays et le contraire s’est passé avec 22 nouveaux pays dans les BRICS. Le sort économique et financier de l’Europe va se jouer et la France est très mal placée en matière de dettes et engagements qui cumulent à 7200 milliards dont dettes de 3400 milliards et engagements de 3800 milliards une inconscience et une pure folie.
    Je vous préviens gentiment nous allons souffrir de défaut de paiement et de descente financière de notre rating. Nous avons perdu 50 % de pouvoir d’achat dans nos économies. A Noël nous allons avoir les boules.
    La suffisance et les mensonges de notre président et ses apprentis sbires depuis 7ans, vont nous mettre dans un embarras économique et financier très très alarment et même au niveau de l’Europe qui s’acharne sur la Russie tout en important 2 fois plus de gaz russe La Russie agressée par l’OTAN l’UE et les USA est dans ses droits à 1000 %.et est très gentille.
    1929 et 2008 associés arrivent come un tsunami et e n’est pas la présidentielle américaine qui va changer la face du monde et de l’Europe encore moins la France. Ils sont eux aussi en crise économique financière en dettes irremboursables et même en secession Est-Ouest et Nord-Sud.

  7. patphil dit :

    orban, le seul dirigeant européen à défendre les siens

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