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La dégringolade du niveau scolaire en France : Une « tiers-mondisation » de l’Éducation nationale ?

Les résultats des évaluations nationales publiés cette année révèlent une situation alarmante : près d’un élève de CM2 sur trois éprouve des difficultés notables en lecture, tandis que la moitié peine à maîtriser les opérations mathématiques de base. À l’heure où l’on parle de l’avenir de la jeunesse française, ces données chiffrées sonnent comme une véritable claque pour notre système éducatif. Ces statistiques ne sont pas sans rappeler les niveaux d’éducation de pays en difficulté, soulevant la question d’une possible « tiers-mondisation » de l’école française.

Des élèves en difficulté dès la primaire

Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale, près de 30 % des élèves de CM2 n’atteignent pas un niveau de lecture fluide. Ce constat intervient au moment où ils s’apprêtent à entrer au collège, sans avoir pleinement assimilé les compétences nécessaires. Pire encore, moins de la moitié des élèves maîtrise des notions grammaticales élémentaires, comme l’accord du verbe conjugué (46,7 %), et un peu plus de la moitié sait lire correctement un texte à voix haute. Le constat est tout aussi accablant en mathématiques, où 50 % des élèves peinent à effectuer des opérations de base comme l’addition, la multiplication ou la soustraction.

Le déclin des fondamentaux : un symptôme du malaise éducatif

Ces difficultés ne sont pas un hasard. Elles reflètent un affaiblissement global du niveau scolaire dans des domaines cruciaux pour l’avenir des élèves. Si les élèves des classes de CP et CE1 ont montré des signes d’amélioration, les efforts ne semblent pas avoir atteint les niveaux supérieurs, notamment le CM2, où les failles restent béantes. Le ministère, après avoir mis l’accent sur le dédoublement des classes en CP et CE1, tarde à prendre des mesures significatives pour les niveaux plus élevés, laissant ainsi des générations entières s’enliser dans des lacunes fondamentales.

Cette situation est exacerbée par les disparités entre les établissements situés en zones prioritaires et ceux hors prioritaire.

Des mesures ministérielles insuffisantes pour enrayer la chute

Face à cet état de fait, la ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet, a annoncé de nouveaux programmes pour les classes de CP à CE2, qui devraient entrer en vigueur à la rentrée prochaine. L’intention est de fixer des repères précis pour les enseignants, mais la question reste de savoir si ces ajustements auront un impact significatif dans les classes de CM1 et CM2, où les lacunes semblent déjà bien ancrées. Les programmes pour les niveaux allant du CM1 à la 3e sont encore en cours d’élaboration, et le temps presse pour redresser une situation qui pourrait s’avérer désastreuse pour l’avenir des élèves.

Et les programmes sont justement désastreux, depuis des années, les élèves arrivant jusqu’en CM2 en apprenant parfois des choses totalement niaises, sans fond, les professeurs étant parfois eux mêmes incapables d’enseigner les fondamentaux : lire, écrire, compter, apprendre son histoire, se situer dans l’espace. Les pédagogues ont massacré l’Education nationale, et cela s’en ressent encore aujourd’hui largement, avec des générations d’enfants prises au piège, sacrifiées, sur l’autel de l’égalitarisme (les professeurs s’adaptent aux plus mauvais, les meilleurs s’ennuient) et de la médiocrité.

En dépit des réformes annoncées, la situation dans les classes de fin de primaire laisse peu d’espoir quant à une remontée rapide du niveau scolaire en France. Si rien n’est fait pour redresser le cap, la France risque de voir son système éducatif s’enliser davantage, rappelant tristement les défis des pays en développement. Cette « tiers-mondisation » de l’éducation pourrait engendrer des conséquences dévastatrices : des élèves non qualifiés, des compétences de base en chute libre et, finalement, une jeunesse de plus en plus en marge des exigences du monde moderne.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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14 réponses à “La dégringolade du niveau scolaire en France : Une « tiers-mondisation » de l’Éducation nationale ?”

  1. Gaï de Ropraz dit :

    Le declin fondamental de l’Education Nationale est une EVIDENCE !!!

    Et cette catastrophe nationale, qui immanquablement entraînera le pays vers l’abîme, n’est due qu’a l’amateurisme et la cécité de la plupart de nos dirigeants politiques qui n’ont jamais voulu reconnaître le danger mortel de l’ouverture béante de nos frontière au tout-venant !!!

  2. Jérôme Lemilan dit :

    Sur le terrain, une part de plus en plus énorme de profs contractuels sans formation, avec un niveau bien en deçà de ce qui est attendu aux concours. De nombreux remplacements non pourvus. Des conditions d’études déplorables dans certaines communes qui n’ont pas l’argent pour réhabiliter les locaux ou permettre aux gosses de faire des sorties pedagogiques.
    Il faut rendre le metier attractifs, les ecoles de prof sont vides. Aujourd’hui il est plus simple de se faire recruter en tant que prof contractuel qu’au Mc Do.
    Cette dégradation est visible d’une année sur l’autre, au ppint qu’on se demande s’il ne s’agit pas d’une volonté d’empêcher les classes moyennes et pauvres de bénéficier de la méritocratie pour prendre l’ascenseur social. L’école publique est sinistrée, les profs broyés… Pour les bac+5 à 2000 euros en milieu de carrière, c’est un véritable sacerdoce de rester… Ah tiens ils nous rajoutent 2 jours de carence pour les fracassés et les atteints épidémies.
    Si le gouvernement en avait qqch à foutre de l’école publique, il mettrait les moyens correspondant à un pays qui est la 7e puissance mondiale et qui est le 3e en nombre de millionnaires. L’argent il y en a, la destruction de l’ecole publique,et des services publics en général, est un choix politique de facto.

  3. kaélig dit :

    Ouarf ! Quand je pense que j’ai été 24 ans prof de lycée jusqu’en 2004, mon départ en retraite !
    A part quelques années de 1992 à 1994, je m’y suis emm…dé à essayer d’apprendre les fondamentaus niveau CM2 pour avancer dans le programme…Certainement la plus mauvaise administration que j’ai pratiquée…Investissement personnel / résultats très décevants et de pire en pire.
    A coté de celà, Entreprises BTP, Bureau d’Etudes, Office d’HLM…Alors là, j’avais l’impression de servir à quelque chose.

  4. Lil dit :

    Il est clair que la France nivelle par le bas. Tous égaux dans la médiocrité ! Enseignant en primaire je vois des élèves qui ne veulent pas travailler, sont vite fatigués et sont mal suivis pas les parents ( qui ne veulent pas s’embêter avec les devoirs). Changer les programmes ne servira à rien, car ce sont les fondamentaux qui ne sont pas maîtrisés. Et baisser encore le niveau pour avoir une illusion de réussite c’est faire l’autruche. C’est triste pour les élèves qui ont du potentiel car ils sont sacrifiés au nom de l’égalité des faibles.

  5. Babar dit :

    Je suis enseignant en lycée et collège. Les élèves sont de plus en plus faibles, de moins en moins concentrés (conséquence des écrans et de la culture hédoniste à laquelle ils sont bercés depuis la naissance), de plus en plus agités (au collège il faut être très sévère, sinon le prof se fait « bouffer »). Ils sont impatients de tout, trop sensibles aux commérages, à la violence, volontiers harceler. Bref, triste tableau auquel se rajoute un nombre croissant et impressionnant de dys (dyslexie,dysorthographique etc…) et de profils autistiques. On passe son temps à préparer des devoirs adaptés. Il faudrait mettre fin au collège unique mais les syndicats sont tellement à gauche qu’ils prétendent que c’est du fascisme ! Hors, c’est urgent et ça découragerait moins les moins bons et on ferait perdre moins de temps et de niveau aux meilleurs. Par ailleurs, le nombre d’enseignants en primaire est très insuffisants. Enfin, il faut d’urgence attribuer un nombre d’heures massives aux matières fondamentales, notamment en primaire, et en consacrer peu aux autres et à toutes les activités périscolaires, souvent niaises et inutiles.

  6. Pe2112 dit :

    Attention il ne faut pas oublier que nos évaluations nationales sont aussi passées par nos élèves relevant de la MDPH ou de l’Ulis ou en attente d’IME ou de SESSAD ..lors de la saisie des résultats nous ne pouvons marquer ou signaler que ces élèves bénéficient d’un GEVASCO ou d’un PAp… Ben oui il faut accepter que l’inclusion tire les résultats vers le bas.
    C’est bizarre que personne ne fasse ce lien ou émette un bémol sur les résultats..

  7. Hugo Bataille dit :

    Prof de collège après plus de 20 ans d’entreprise (de très grosse entreprise), j’ai enfin l’impression de servir à quelque-chose. Mes élèves ne sont pas encore aussi nuls que la plupart de mes anciens collègues du privé, il y a encore un peu d’espoir pour certains. Par contre, tirer à boulets rouges sur les pedagogues et les profs qu’on empêche depuis des dizaines d’années de pouvoir faire leur boulot, c’est pathétique ! Tous les gouvernements de gauche comme de droite se sont amusés à balancer des réformes plus stupides les unes que les autres au lieu d’écouter les sapiteurs ! La télé puis l’Internet lobotomisent les masses avec la complicité des politiques de tous bords comme des multinationales et autres millionnaires à la Bolloré qui prospèrent sur les ruines de ce qui fut la culture et le mérite français. Pour finir, 90% des parents se foutent du niveau réel de leurs enfants et ne sont intéressé que par les apparences. Je ne compte même plus les élèves qu’on pourrait « sauver » en Segpa et dont les parents refusent une orientation qui pourrait les transformer en autre chose qu’en décrocheurs professionnels. Quant aux autres parents qui poussent leurs gamins après le collège dans des filières générales sans avenir au lieu de leur offrir une formation technique ou pro digne de ce nom, c’est juste désolant… On a tué les métiers manuels sur l’autel d’une productivité bidon en appliquant les bonnes vieilles règles du taylorisme au tertiaire qui épuise des générations entières de salariés qui ne tiennent plus que grâce à leurs tranquillisants faute de sens à ce qu’il font tous les jours de leur vie… On ne parlera pas de la culture nationale de la triche dans un pays qui possède les pires scores en terme de corruption à l’échelle de la planète et qui empêche la plupart des enfants d’imaginer un avenir où le sens de l’effort voudrait encore dire quelque-chose ! Les Français sont à l’image de leurs dirigeants, et vive versa. On ne parlera pas des salaires de misère des profs qui correspondent à la moitié (voir plus) des salaires de profs d’il y a plus de 30 ans ou des pays qui aujourd’hui sont en tête de tous les classements !

  8. curiosité dit :

    Si le constat est indéniable ,les causes et les solutions sont beaucoup plus complexes que ce que décrit l’article et les commentaires de certains en particulier celui au pseudo enfantin.
    Le nombre d’élèves par classe ,la différenciation à trente élèves par classe,les réformes sans aucune évaluation, la communication des ministres plutôt que de véritables actions,les injonctions sur tout,les conseils des parents ,la charge de travail….la liste est beaucoup trop longue pour donner de simples recettes.

  9. patphil dit :

    les syndicats sont muets! complices?

  10. Kizora dit :

    Il y a les bons élèves généralement bien accompagnés par leurs parents, les moyens qui sont honnêtes mais ne réfléchissent pas suffisamment pour etre brillantset enfin les déchets qui n’ont ni ambition ni courage ni honnêteté. Quant au système, c’est une garderie et un outil de communication. Les politiques ne s’inquiètent que de leur carriere et de la rentabilité,

  11. Jérome Lemilan dit :

    La petite musique de l’égalitarisme ou du nivellement par le bas n’a aucune réalité sur le terrain.
    Les évaluations permanentes (je ne parle pas que des contrôles de fin de chapitre) permettent d’adapter son enseignement.
    La différenciation est au coeur du métier d’enseignant de primaire.
    En gros on a 3 classes : des galeriens, des autonomes, des en avance. Pour chaque groupe des enseignements adaptés. Parfois, ça m’est arrivé, on fait passer en cours d’année des élèves tres performants au niveau supérieur. L’attention portée aux élèves les plus avancés est aussi importante que celle portée aux élèves en difficulté.

  12. Bersano josepine dit :

    Les enfants, les parents,et le corps enseignant,ne sont pas responsables du système scolaire défaillant,tous les programmes sont à refonder !le niveau des élèves chute ,mais est ce que ceux qui nous font les programmes réalisent que les enfants ne peuvent pas être au minimum 7h/ jour dans une classe et rentrer chez euxpasser encore 3h à faire des devoirs et apprendre des cours qui trop souvent ne leurs serviront à rien dans le monde numérique qu’on leur prépare ! Ayant 4 petits enfants de tous âges, très suivis par toute la famille,je me permets de dire que l’éducation nationale n’est plus du tout adaptée à l’époque dans laquelle les enfants évoluent ! Les enseignants ont un programme à appliquer,ils avancent inexorablement pour le finir , dès le CP la sélection est faite,bon élève ou mauvais élève !!! Rien n’est pris en compte pour que tous les enfants puissent aller à l’école autrement que si ils allaient en galère !!!! Les fondamentaux Lecture et Mathématiques devraient être à eux seuls enseigné toute une année en alternance avec des activités sportives ! Ne pas passer juste quelques heures sur l’apprentissage de chaque opération mais une année ! Les enfants ne lisent plus hors temps scolaire,alors c’est à l’enseignement de prendre en charge cet apprentissage !!!!! Les classes ne devraient jamais compter plus de vingt élèves ,les enseignants ne sont pas les éponges de notre société déviante, même en donnant leur maximum,ils arrivent à bout de souffle !!! Le ministère de l’éducation nationale est responsable de la dégradation de l’apprentissage scolaire,vouloir que des enfants de collège sachent tout sur tout SVT, physique chimie,math , anglais, français, histoire géo, italien,C’EST ACCEPTER ET RECHERCHER QU’ILS NE SACHENT RIEN !

  13. GWENAELLE LECUYER CABIOCH dit :

    Je viens de prendre ma retraite de l’éducation nationale. Je m’y suis pleinement investie pendant 20 ans.
    Je suis outrée de lire des critiques si faciles sur les « pédagogues » qui ne feraient pas correctement leur travail. C’est si facile!
    Je quitte mon métier en ayant confiance dans ces nouvelles générations de pédagogues qui sont eux aussi investis. Je suis profondément indignée quand je lis dans un message le mot « déchets » pour désigner les enfants en difficulté.
    Ne faudrait-il pas prendre du recul et voir qui sont les réels responsables de ces baisses de niveau?
    Le sujet est complexe et devrait être approché sans parti pris même si cela est difficile.
    Il y a avant tout un gouvernement qui n’a pas misé sur cette institution et qui l’a laissée se délabrer parce qu’elle n’est effectivement économiquement pas rentable à court terme. Les profs se débrouillent comme ils peuvent pour faire face aux manquements en dépensant une énergie folle alors que l’institution ne leur propose pas les outils ou ressources nécessaires
    Exemple : le résultat aux évaluations nationales. Vous constatez dans votre classe un item échoué. À juste titre, vous voulez y remédier et travailler avec vos élèves sur ce point précis. Eh bien, à vous de vous creuser la tête pour trouver des outils adéquats, et c’est parfois compliqué.
    Rien n’est proposé!
    Cela n’est qu’un exemple.
    Autre exemple: la formation. Elle reste très insuffisante pour les gens du terrain (par contre, les gens du ministère et de la hiérarchie semblent avoir accès à des formations fort intéressantes).
    Bref, on a une institution et un gouvernement qui ne donnent pasles moyens pour fonctionner de façon efficace et pragmatique.
    Il y a aussi les parents et notre modèle social. Apprendre peut être un plaisir mais pas toujours. Apprendre nécessite un effort constant, du temps, de la rigueur, de l’écoute. Dans une société où la recherche du temps libre et des loisirs est souvent prioritaire, la place des apprentissages dans les familles n’est souvent pas suffisante. Le respect envers le personnel qui s’occupe des enfants est trop souvent mis à mal, les règles de fonctionnement de la collectivité sont discréditées.
    On ne pourra donc remédier à la baisse de niveau de nos élèves qu’en exigeant des moyens réels, concrets et adaptés avec une pleine motivation de notre gouvernement. Les familles doivent aussi avoir leur part de remise en question pour assurer l’avenir de leur progéniture!
    Attention, la situation est grave mais nous avons, heureusement, beaucoup d’enfants très impliqués et très motivés!

  14. Etaix dit :

    Bonjour,
    On met trop la pression en maternelle et en CP pour l’apprentissage de la lecture et des maths. Ils devraient pratiquement savoir lire et écrire en fin de CP ! Cela prend du temps et chaque enfant a son propre rythme ! Ce dont ne se soucient guère l’éducation nationale ! On leur fait apprendre une chanson en italien (en CP) alors qu’ils ne savent pas le français en CP…Avec des immigrés dont les parents ne maîtrisent pas le français écrit et oral, comment voulez vous qu’ils apprennent à bien écrire et parler ? A trop vouloir diversifier, mélanger tout le monde, les jeunes ne savent plus écrire le français sans faire de fautes ! Il faut repenser la sélection des profs et surtout apprendre en deux ans la lecture et l’écriture…un an c’est trop court en CP. Heureusement le redoublement existe !

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