À Pontivy, l’hôpital du Centre-Bretagne est devenu l’emblème d’un phénomène inquiétant qui ronge notre système de santé : la tiers-mondisation des soins en France. Depuis plusieurs mois, le service des urgences de cet hôpital subit des « régulations » fréquentes en raison du manque de personnel médical, une situation qui met en lumière la crise de l’accès aux soins dans les zones rurales.
Le constat est sombre. Les 3 et 4 novembre 2024, de 8 h 30 à 18 h, les portes des urgences de Pontivy seront fermées au public, sauf pour les cas vitaux gérés par le Service mobile d’urgences réanimation (SMUR). Pour toute autre urgence, il est désormais impératif de composer le 15 pour être orienté vers un établissement plus éloigné ou une maison médicale de garde. Cette régulation de jour s’ajoute à celle de nuit, déjà en vigueur depuis mai 2023, et démontre l’incapacité à maintenir un accès aux urgences 24 h/24 dans un hôpital pourtant central pour la population du Centre-Bretagne.
Une situation qui perdure et s’aggrave
Ces fermetures temporaires, euphémiquement qualifiées de « régulations », traduisent un manque de médecins devenu chronique. Cette situation est devenue familière aux habitants, contraints d’alterner entre l’espoir de trouver un service ouvert et l’angoisse de se voir redirigés vers des structures lointaines. La répétition de ces régulations soulève des questions alarmantes sur l’avenir de l’hôpital de Pontivy, qui pourrait, faute de moyens et de personnel, voir ses urgences fermer définitivement.
Le recours systématique au centre de régulation du SAMU, qui oriente les patients vers d’autres établissements ou envoie des équipes du SMUR, témoigne d’une solution provisoire qui ne résout en rien le problème de fond. Cette centralisation à distance met en lumière la fracture entre les métropoles, mieux dotées en personnel médical, et les zones rurales, laissées pour compte.
Des conséquences graves pour les patients
Le manque d’effectifs aux urgences de Pontivy n’est pas sans répercussions sur les patients, en particulier les plus fragiles, pour qui chaque minute compte en cas d’urgence. Avec des distances importantes à parcourir jusqu’à l’hôpital ou une maison médicale de garde, le temps d’attente pour des soins adaptés s’allonge dangereusement. Pour les urgences vitales, le SMUR reste disponible, mais pour des situations graves mais non vitales, les délais d’intervention deviennent critiques. Dans un contexte où les politiques peinent à réagir efficacement, certains patients risquent de se retrouver pris au piège entre des services inaccessibles et une réponse médicale inadaptée.
Les symptômes d’un système de santé à bout de souffle
Les régulations répétées des urgences à Pontivy illustrent le malaise profond de notre système de santé, confronté à une désertification médicale toujours plus marquée. Le phénomène touche de nombreux établissements en zone rurale, où le recrutement de médecins, de spécialistes et de personnels de santé est devenu un défi insurmontable. Le service public hospitalier, autrefois garant d’un accès universel aux soins, vacille face à une pénurie de médecins que des mesures ponctuelles et des régulations ne sauraient résoudre durablement.
Pendant ce temps, dans les grandes villes où la densité médicale reste plus acceptable, les décisions politiques tardent à apporter des solutions concrètes pour ces territoires abandonnés. Les rapports et promesses s’accumulent, mais le quotidien des habitants de Pontivy reste inchangé. L’éloignement des soins de première nécessité accentue les inégalités entre les citoyens et pousse certains, faute d’alternatives, à retarder voire à renoncer aux soins.
Il va vraiment falloir qu’un jour les responsables politiques répondent à la question : Où va l’argent, des charges, des impôts, des taxes, des cotisations sociales ? Pas à l’hôpital en tout cas, qui pourrait former du personnel en urgences (« nous sommes en guerre »), mieux payer celui déjà sur place, accélérer la robotisation de la santé, pour gommer les déficits de personnel…Les idées sont nombreuses !
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Une réponse à “Pontivy ou Soweto ? Les urgences de l’hôpital de nouveau régulées”
Pour les urgences je vais en clinique privée