Les erreurs judiciaires s’accumulent, les tribunaux croulent sous les incohérences, et les décisions de justice en France ressemblent parfois plus à des gestes politiques qu’à des sentences rendues « au nom du peuple français ». Les principes mêmes de la justice, à savoir l’équité, la neutralité et l’égalité devant la loi, semblent dilués dans des idéologies variées et fluctuantes, dans des jugements qui varient d’un tribunal à l’autre, d’une ville à une autre. Aujourd’hui, la machine judiciaire est prise dans des contradictions flagrantes : les crimes de la pensée pèsent parfois plus lourdement dans la balance que les violences physiques, et un système de peines à géométrie variable selon les juges attise la colère d’une population lassée d’une justice erratique. La question se pose alors : et si l’on imaginait des robots, des machines impartiales, capables d’appliquer le code pénal de manière systématique et infaillible, débarrassés des biais, des idéologies et des erreurs humaines ?
Des erreurs judiciaires à répétition : un système en crise
Les faits sont clairs : les erreurs judiciaires en France n’ont rien de rares ni d’exceptionnelles. Entre les condamnations qui frappent des innocents et les libérations prématurées de criminels violents, la machine judiciaire peine à rendre justice. Dans l’affaire Outreau, plusieurs personnes ont vu leur vie ruinée par des accusations infondées, et des années après, des centaines de victimes continuent de se battre pour être réhabilitées. Ces erreurs sont d’autant plus douloureuses qu’elles semblent parfois le fruit d’un système qui, au nom de l’humanité du juge, privilégie l’intuition au détriment des preuves. Un robot, programmé pour appliquer le code pénal avec rigueur, sans interprétation subjective, n’aurait sans doute jamais commis de telles fautes.
De plus, en raison de la complexité et de l’énorme volume de dossiers, des décisions incohérentes naissent d’un manque de temps ou de moyens. Les robots, quant à eux, ne sont jamais fatigués, ne font jamais d’erreurs de jugement, et surtout, n’ont ni préférence ni état d’âme : ils pourraient traiter les dossiers avec une précision qui dépasserait celle de n’importe quel magistrat humain.
L’influence des idéologies sur les jugements : un poison pour la justice
L’impartialité est censée être la pierre angulaire de toute justice digne de ce nom, mais elle reste une fiction, une idée que l’on vante dans les discours et qu’on ignore dans les faits. La réalité est que nombre de jugements sont teintés d’idéologies, de valeurs personnelles, voire de préjugés. La chasse aux opinions « incorrectes » est devenue une priorité, et des condamnations tombent plus vite pour des crimes de pensée que pour des actes de violence physique. D’un côté, on relâche des récidivistes, et de l’autre, on traîne en justice des citoyens pour des propos qui, même s’ils peuvent être choquants, n’ont ni blessé ni tué.
Si les magistrats peinent à juger de manière impartiale, il n’en serait pas de même avec des robots. Ces machines, une fois alimentées avec le code pénal et les données du dossier, rendraient des jugements sans favoritisme, sans biais idéologique. Les robots ne connaissent ni la haine ni la complaisance ; ils connaissent seulement le droit. Un système de ce type permettrait non seulement une justice sans égarement idéologique, mais aussi une égalité réelle dans les peines prononcées.
Des peines inéquitables selon les tribunaux : la loterie de la justice
Les Français assistent régulièrement à un spectacle ahurissant : pour une même infraction, les peines varient largement d’un tribunal à l’autre, créant une inégalité flagrante devant la loi. Ce n’est pas seulement un problème d’incohérence, c’est une trahison de l’idée même de justice. Lorsque deux affaires similaires conduisent à des sentences radicalement différentes, on est en droit de se demander si l’issue du procès ne dépend pas davantage de la personnalité du juge que des faits et de la loi.
L’instauration de juges robots permettrait d’uniformiser les peines et de garantir une égalité totale devant la loi. Ces robots appliqueraient les mêmes règles, de manière systématique, sans laisser place aux variations humaines. L’injustice d’un système où la sentence dépend de la ville où le procès a lieu serait éradiquée. Le « tribunal de la chance » ne serait plus qu’un mauvais souvenir.
Les avantages d’un juge robot : vers une justice rapide, transparente et inflexible
Les opposants à l’idée de robots juges soutiendront sans doute qu’une justice humaine doit être incarnée, qu’elle doit ressentir. Mais n’oublions pas qu’un juge est là pour appliquer le droit, non pour être la conscience morale de la société. En se fondant uniquement sur le droit et les faits, un robot rendrait des jugements dénués de toute interprétation subjective. La notion de « circonstances atténuantes » ou d’empathie n’a pas sa place dans un tribunal, où seuls les faits et le droit doivent compter.
Par ailleurs, la présence de robots dans les tribunaux permettrait de réduire considérablement les coûts de la justice, tout en améliorant son efficacité. Les dossiers pourraient être traités en temps record, les erreurs réduites à néant, et les décisions de justice accessibles en toute transparence. Chaque jugement serait étayé par des raisons claires et précises, basées exclusivement sur le droit.
Actuellement, la justice française souffre d’un engorgement chronique : les délais de jugement s’étirent sur des mois, voire des années, ce qui ne fait qu’aggraver le manque de moyens et de ressources humaines. Les affaires, même simples, s’accumulent, et cette lenteur provoque de nombreux vices de procédure, des détentions provisoires prolongées et parfois l’incarcération de présumés innocents avant même qu’un jugement ne soit rendu. Avec des robots juges, une fois les enquêtes policières terminées, le traitement des affaires pourrait se faire en quelques semaines seulement. L’automatisation des processus de jugement permettrait non seulement de désengorger complètement le système judiciaire, mais aussi d’assurer un traitement rapide, juste et équitable de chaque dossier, supprimant ainsi les pressions exercées par la surcharge de travail et les erreurs dues à la précipitation humaine. Cette accélération du processus judiciaire contribuerait enfin à redonner à la justice son rôle fondamental : protéger les citoyens et faire respecter les lois dans un délai raisonnable.
Une justice libre de toute influence politique et sociale
Il est temps d’admettre que les juges humains, par leur nature même, sont vulnérables aux pressions sociales et politiques. La justice actuelle est largement influencée par des courants de pensée dominants, par des idéologies de circonstance, et, parfois, par des intérêts électoraux. Un robot, lui, n’est influencé par aucune de ces considérations. Sa décision est guidée par un algorithme, basé sur des règles impartiales, notre code pénal, et rien d’autre.
En introduisant des robots dans le système judiciaire, nous donnerions enfin à la justice française l’opportunité d’être réellement indépendante. Une machine n’a rien à gagner ni à perdre en rendant sa décision. Elle ne se soucie ni de sa réputation, ni de son image, ni de l’opinion publique. Son unique mission serait de garantir que la loi soit appliquée sans faille.
Face à une justice qui vacille, qui se laisse influencer et qui peine à appliquer les mêmes règles pour tous, l’introduction de robots dans les tribunaux pourrait bien être la solution audacieuse et radicale dont la France a besoin. L’avenir de la justice ne repose pas dans des institutions obsolètes, mais dans des technologies capables de rendre des décisions impartiales, efficaces et équitables.
Les juges robots ne seraient pas là pour abolir la justice humaine, mais pour garantir que le droit s’applique sans déformation. Une société moderne ne peut plus tolérer une justice au gré des interprétations humaines ; elle mérite une justice transparente et infaillible, une justice qui serve enfin le peuple français et non les idéologies du moment.
Julien Dir
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5 réponses à “Pour une Justice vraiment juste : et si on remplaçait les magistrats par des robots ? [L’Agora]”
Bonne idée …! Le principal avantage serait que personne ne pourra corrompre financièrement un robot…!!!
Mais ..petit inconvénient ..Qui va régler le robot …??? Ami ou Ennemi ?
« village-justice.com » l’IA peut-elle remplacer les avocats ?
On pense sérieusement à remplacer les avocats par l’IA.
Donc pourquoi ne pas remplacer les juges, hors sol, par un robot, à première vue incorruptible ?
Pellerm a tout résumé par sa dernière phrase : « QUI va régler le robot ? »
On le voit très clairement avec « l’intelligence » artificielle : selon les questions que vous posez, selon les noms de personnes que vous mentionnez, les réponses sont totalement biaisées. C’était par exemple, clairement le cas jusqu’à ChatGPT3 quand on l’interrogeait sur Trump ou sur la vaccination covid… (après j’ai cessé de m’y intéresser).
On le voit aussi au travers des résultats obtenus selon le moteur de recherche qu’on utilise pour une requête donnée.
QUI va écrire les algorithmes ?
Ensuite, QUID de l’intégration des jurisprudences ?
Non, ce n’est pas si simple !
Trop de loi tue LA Loi !
Revenons SIMPLEMENT au Décalogue. TOUT y est ! Devoirs et droits fondamentaux. Belle transcription de la loi « naturelle ».
Beaucoup plus simple : collez à la lettre et à l’esprit de l’article 68 de la Constitution, recherchez un fait commis par l’actuel Président de la République, qui reçoive indiscutablement la qualification de » crime de haute trahison « . Or, il y en a un. En effet, un État, c’est trois fonctions régaliennes: le législatif, l’exécutif, le judiciaire. Supprimez l’une de ces trois fonctions, il n’y a plus d’État, le crime de haute trahison est constitué. Pour étalonner votre jugement, il y a actuellement en France 652 neurochirurgiens. En 2012, l’équivalent juridique de 444 neurochirurgiens a été exproprié (préjudice: 1 Md d’€), et remplacé par l’équivalent juridique de 76.624 généralistes, infirmiers et aides-soignants, autorisés à pratiquer sans formation la neurochirurgie. Le désastre est tel que Monsieur DUPONT-MORETTI a fait adopter la loi de programmation de la justice, n° 2023-1059 du 20 novembre 2023, pour un budget de 60 milliards d’euros sur 5 ans. Or, qui est l’auteur de cette réforme ? Mr Emmanuel MACRON. Exposez-le méthodiquement, vous devriez franchir l’obstacle de la recevabilité.
le robot serait programmé pour faire respecter les lois, pas leur préférences partisanes (donc ça n’arrivera jamais)