Du 25 au 27 octobre 2024, Rennes accueillit le festival Marcel Callo, organisé par le diocèse.
Le festival débuta le vendredi 25 octobre 2024 à 20h par une veillée de prières organisée par l’Association Catholique des étudiants rennais et animée par la chorale Exultemus au sein de la Basilique Saint-Aubin. Au programme : la lecture des lettres de Marcel Callo à sa fiancée et à sa famille, des chants, de la harpe.
Au programme également : la procession de la croix d’Immortelles, devant laquelle priait Marcel Callo et ses compagnons de cellule au sein de la prison de Gotha. Les fidèles participant à la veillée de prières purent vénérer la relique.
Le lendemain, samedi 26 octobre 2024, de nombreuses activités furent proposées : spectacle Le Trésor de Marcel, dont trois séances furent honorées, une visite guidée dans les rues de Rennes sur les pas de Marcel Callo, une table ronde dédiée aux missionnaires d’aujourd’hui, etc…
Nous pouvons aussi contempler l’exposition dédiée à Marcel Callo dans la Basilique Notre-Dame de Bonne Nouvelle (l’autre nom de la Basilique Saint-Aubin).
Marcel Callo est né le 6 décembre 1921 et fût baptisé au sein de la Basilique Saint-Aubin, situé place Sainte-Anne, au lendemain de sa naissance, le 7 décembre. La famille Callo était véritablement pieuse et priait en tout temps, le matin, le midi avec le bénédicité, et le soir avec les vêpres. Elle vivait où l’on peut situer le 8 rue des Tanneurs, à Rennes, aujourd’hui.
La façade n’a pas changée depuis l’époque de Marcel Callo.
Marcel Callo fit sa première communion, également appelée communion privée, au sein de la Chapelle des Soeurs de l’Adoration. Il y servit la messe pendant sept années. Désormais, cette chapelle est située au coeur d’une résidence pour seniors.
Marcel Callo devint typographe à l’âge de treize ans, il oeuvra au sein de l’imprimerie Simon située au 14 rue du Pré Botté. Aujourd’hui, l’imprimerie n’est plus et est devenue les locaux de la Star.
La famille Callo était relativement modeste. Le frère de Marcel, Jean, était séminariste et avait besoin d’argent pour ses séminaires. Ainsi, le salaire de Marcel Callo aida vraiment sa famille.
Le Père Jean Callo est décédé le 12 mai 2024 à l’âge de 91 ans.
À ne pas confondre avec la communion privée, Marcel Callo reçut la communion solennelle en la Basilique Saint-Aubin de Rennes, où il avait l’habitude de prier en allant ou en rentrant du travail. Marcel Callo reçut le sacrement de la confirmation à la Cathédrale de Rennes.
Marcel Callo intégra la JOC, l’acronyme de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Il était motivé et déterminé à être un apôtre du Christ. Au sein de la JOC, il rencontra sa petite fiancée, Marguerite Derniaux, qu’il n’épousera jamais puisque la guerre éclata en 1939. Marguerite resta fidèle à Marcel, jusqu’à sa mort, au point de ne jamais se marier.
Après avoir avoué ses sentiments à Marguerite, Marcel s’empressa de confier son foyer à Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Nous savons que Marcel Callo vouait une dévotion particulière à la Vierge Marie.
Marcel Callo fût arrêté par la Gestapo et envoyé au STO, Service de Travail Obligatoire, en raison de sa foi catholique. « Ce n’est pas comme travailleur que je pars mais comme missionnaire », prévint-il ses proches avant de quitter sa Bretagne natale le 19 mars 1943. La même année, la soeur de Marcel, Marie-Madeleine mourut sous les bombes des Américains. En effet, le 8 mars 1943 fût une journée effroyable pour Rennes.
À partir de décembre 1943, toute forme d’Action catholique est strictement interdite en Allemagne dans les rangs du Service du Travail Obligatoire (STO). Au printemps 1944, la Gestapo arrête ainsi de nombreux militants. Parmi eux, Marcel Callo. Celui-ci fût transféré à la prison de Gotha. En août, il est réuni avec onze autres détenus dans une cellule dénommée “la chambre haute” dans laquelle il priait devant une croix d’Immortelles, réalisée par Camille Millet. Il les avait cueillies à l’extérieur, puisque les prisonniers sortaient tous les jours pour travailler dans les fermes avoisinantes, surveillés par leurs gardiens. Cette croix d’Immortelles fut bénie par l’abbé Lecoq et est l’une des seules reliques de Marcel Callo, en plus des lettres qu’il écrivait à Marguerite et sa famille.
Le 25 septembre 1944, Marcel Callo et ses onze compagnons de cellule signèrent leur motif de condamnation : « Par son action catholique auprès de ces Français, pendant son service du Travail obligatoire, a été un danger pour l’Etat et le peuple allemand ».
À l’automne 1944, Marcel Callo est transféré au camp de concentration de Gusen (Camp Gusen II), où il est battu, travaillant dans l’usine souterraine B8 Bergkristall à Sankt Georgen an der Gusen. Bientôt, à bout de force, il est envoyé comme trois mille autres de Gusen II pour mourir à l’infirmerie aux portes de Mauthausen, à deux pas du four crématoire. Le colonel Tibodo, qui avait vu mourir des milliers de prisonniers, témoigna au procès de béatification de Marcel avec ces mots :
« Je n’ai jamais vu chez un moribond un regard comme le sien ».
Marcel Callo meurt de dysenterie le 19 mars 1945 soit à l’anniversaire de son arrestation à Rennes. L’imprimerie Simon, son lieu de travail, situé au 14 rue du Pré Botté, sera le dernier lieu rennais qu’il aura vu.
Le 4 octobre 1987, le pape Jean-Paul II béatifia Marcel Callo comme martyr, déclarant ce dernier Bienheureux.
À l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse de Lisbonne, Marcel Callo a été choisi comme saint patron des jeunes Français présents à Lisbonne, pour ce rassemblement qui a réuni plus d’un million de jeunes pèlerins du 1er au 6 août 2023.
Recommandations littéraires :
- Un exemple : Marcel Callo 1921-1945, Jean-Baptiste Jégo, éditions Simon, 1948.
- Marcel Callo, témoin d’une génération, Cardinal Paul Gouyon, SOS éditions, 1981.
- « En haine de l’Évangile », victimes du décret de persécution nazi du 3 décembre 1943 contre l’apostolat catholique français à l’œuvre parmi les travailleurs requis en Allemagne 1943-1945, éditions Fayard, 1993.
- Martyrs de la résistance spirituelle – Victimes de la persécution nazie décrétée le 3 décembre 1943, Tome I, Charles Molette, éditions François-Xavier de Guibert, 1999.
- La “Mission Saint Paul” traquée par la Gestapo, Charles Molette, éditions François-Xavier de Guibert, 2003.
- Beaucoup trop catholique : le bienheureux Marcel Callo, Francine Bay, éditions Téqui, 2004.
- Marcel Callo, Fanch Morvannou, 2007.
- Résistances chrétiennes dans l’Allemagne nazie, Fernand Morin, compagnon de cellule de Marcel Callo, Dominique Morin, éditions Karthala, 2014.
- Entre les mains du Christ. Marcel Callo, apôtre de la fraternité, Pierre d’Ornellas, éditions Salvator, 2023.
Recommandation cinématographique :
- Marcel Callo – une empreinte indélébile, film documentaire de Tanguy Louvel et Emmanuel Massou, Les Productions du Regard, 2023 (52 minutes).
Crédit photo : wikipedia (cc)
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Une réponse à “Le diocèse de Rennes a célébré Marcel Callo le temps d’un week-end”
Superbe et passionnant article. On ne le soulignera jamais assez, Le nazisme fut violemment anti catholique . En Bavière notamment, Land particulièrement catholique, les croyants furent persécutés. Stauffenberg, qui fallit assassiner Hitler le 20 juillet 1944 était très croyant et toute sa famille aussi. Tous les mouvements de la jeunesse catholique furent interdits. Le mouvement des Roses Blanches à Munich était un mouvement de résistants catholiques.