Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 30 octobre c’est la Saint Hernin
Saint Hernin vient en Bretagne armoricaine en 528 lors de l’émigration des bretons.
Il s’installe sur la paroisse de Duault, lieu de la future paroisse de Locarn. Le seigneur de Quelen accepte sa présence sur ses terres, en demandant à Hernin de délimiter son ermitage par un fossé. Hernin ne dispose que d’une journée pour cela et réalise un fossé d’une demi-lieue de périmètre, en laissant son bâton traîner à terre.
Il y passe sa vie et y décède. Les habitants l’enterrent sur son lieu de vie et une grosse pierre marque son tombeau.
Son culte est lié à plusieurs événements miraculeux postérieurs à sa mort, rapportés par Albert Le Grand: un comte de Poher, chassant un cerf, accule son gibier sur le lieu de l’ancien ermitage, dont le souvenir était perdu de la plupart des gens. Ses chiens, arrivés près du cerf qui s’est couché sur la tombe d’Hernin, ne peuvent plus ni avancer et reculer. Le comte, arrivé avec ses gens, essaye de pousser ses chevaux à avancer, mais eux aussi sont frappés du même immobilisme. Après avoir relâché le cerf, le comte apprend des habitants qu’il s’agit de l’ancien ermitage de Hernin. Il décide alors de construire une église sur ce lieu. Au moment de la construction, une nuée d’oiseaux construit un dôme à l’emplacement de la tombe du saint.
Crédit photo : Wikipedia
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