Pour Viktor Orbán, 2025 sera une année charnière pour la Hongrie

Le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, a présenté ses ambitions pour 2025 lors de son passage à l’émission « Good Morning Hungary! » sur Kossuth Radio, promettant une année de croissance économique, de renforcement des alliances stratégiques et d’un rôle central pour la Hongrie en Europe.

Une année de compétitivité européenne

Orbán a annoncé que 2025 marquera un tournant pour la Hongrie, qui accueillera le sommet de la Communauté politique européenne. Cette présidence hongroise de l’Union européenne sera centrée sur la compétitivité, un objectif partagé avec le président français Emmanuel Macron. « Macron joue un rôle central dans la création d’une Europe compétitive », a affirmé Orbán, positionnant Budapest comme lieu stratégique de discussions cruciales. Les résultats de ce sommet pourraient aussi être influencés par l’élection présidentielle américaine, selon le Premier ministre, surtout si un changement de direction en politique étrangère américaine venait à se produire.

Orbán a insisté sur l’importance d’une voie économique propre à la Hongrie. Bien que des inspirations aient été tirées des modèles occidentaux, il reste convaincu qu’adopter une stratégie purement orientale, comme celle de la Chine, ne conviendrait ni à la culture ni à l’économie hongroises. « La Hongrie doit suivre son propre chemin », a-t-il déclaré. Avec cette approche, Orbán espère créer un modèle économique qui répond aux besoins spécifiques de son pays, en évitant de reproduire des stratégies qui pourraient entrer en conflit avec les valeurs hongroises.

Neutralité dans le conflit russo-ukrainien

Abordant la question de la guerre en Ukraine, le Premier ministre a réitéré la position de neutralité de la Hongrie. Orbán soutient que cette position de neutralité, y compris au niveau économique, est essentielle pour préserver la stabilité de la Hongrie. Alors que plusieurs nations européennes adoptent des « guerres économiques », la Hongrie, selon Orbán, s’efforce de rester à l’écart de ces affrontements pour éviter les conséquences néfastes des politiques économiques conflictuelles. Cette approche permettrait à la Hongrie de rester à l’écart des tensions similaires à celles de la Guerre froide et de protéger ainsi ses intérêts nationaux.

Les relations tendues avec Bruxelles

Orbán a également critiqué ce qu’il a qualifié d’« agenda de Bruxelles », qu’il accuse de chercher à imposer un gouvernement complaisant en Hongrie. « Ils veulent un gouvernement marionnette », a-t-il déclaré, établissant un parallèle avec la Pologne, un autre pays où l’UE aurait tenté d’exercer une influence. Orbán a souligné que céder aux pressions de Bruxelles aurait des conséquences économiques désastreuses : hausse des impôts, suppression des aides telles que la réduction des coûts des services publics et la pension de 13e mois. Son gouvernement s’opposera fermement à ces changements, qu’il juge contraires aux intérêts des citoyens hongrois.

Objectifs économiques pour 2025 et espoir d’une paix avec le retour de Trump

Le Premier ministre prévoit une croissance du PIB de 3 % en 2025, tout en précisant que cette stabilité économique dépendra aussi de l’évolution des relations avec les États-Unis. Orbán a laissé entendre que le retour potentiel de Donald Trump pourrait signifier la fin des conflits actuels, notamment en Ukraine, et apporter ainsi la paix nécessaire à la résilience économique hongroise. « Si Trump revient, la guerre ne continuera pas », a-t-il déclaré, affirmant que la paix serait un facteur clé de la prospérité future.

Pour renforcer ses décisions, Orbán a annoncé une consultation nationale afin de valider ses politiques auprès des citoyens. En mettant l’accent sur la souveraineté et l’autodétermination, il a conclu : « C’est la volonté du peuple, et nous la défendrons ». Cette consultation doit permettre à la Hongrie de conserver une voix forte au sein de l’UE, tout en assurant la croissance économique et l’unité nationale.

Avec une vision claire pour 2025, Viktor Orbán semble déterminé à positionner la Hongrie comme une puissance européenne influente, respectant sa souveraineté et forgeant son propre chemin dans un contexte international incertain.

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6 réponses à “Pour Viktor Orbán, 2025 sera une année charnière pour la Hongrie”

  1. Pschitt dit :

    On admire la langue de bois orbanaise : « Si Trump revient, la guerre ne continuera pas ». En clair : Poutine asservira l’Ukraine ! On comprend qu’Orban soit tenté de faire ami-ami avec Poutine. Comme le montre cet article, il donne la priorité à l’économie, or sur le plan économique, la Hongrie a intérêt à entretenir de bonnes relations avec la Russie. Choisir Poutine, c’est favoriser ces relations aujourd’hui. Ce n’est pas forcément un bon plan pour l’après-guerre : Poutine est septuagénaire, et si son successeur n’est pas dans la même ligne, choisir Poutine aujourd’hui pourrait nuire aux relations politico-économiques futures.
    Et puis, si 2025 met Orban en valeur avec la présidence hongroise de l’Union Européenne, 2026 sera plus difficile avec la commémoration de l’insurrection de 1956. Les héros hongrois de 1956 ont obéi à des valeurs qu’Orban reproche aujourd’hui à l’Ukraine de défendre. Il a entamé une démarche révisionniste en commençant à réinterpréter 1956 comme un désir de réformes en bonne entente avec l’URSS et non comme une aspiration à la liberté — mais il aura du mal à faire avaler ça aux Hongrois !

  2. Gaï de Ropraz dit :

    La Hongrie, est un des rares pays de l’Europe ex-communiste, sur lequel il faudra compter.
    Et c’est, en grande partie, grâce à Viktor Orbàn.

  3. Jean-Yves dit :

    Orban a un grand mérite : assurer la sécurité intérieure de son pays. A Budapest, la nuit, les femmes peuvent se promener en toute sécurité, et il n’y a pas de policiers à tous les coins de rue… Pas comme chez nous.

  4. jcm78 dit :

    quand on voit les resultats economiques de l ue on s interroge de son utilite
    a part la corruption qui rapporte a certains

  5. JLT dit :

    Espérons que les Hongrois se rendront compte de la chance qu’ils ont d’avoir encore un pays européen

  6. patphil dit :

    pschitt :  » il aura du mal à faire avaler ça aux Hongrois ! » et pourtant il est réélu périodiquement !

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