Alors que la conclusion des négociations de l’accord commercial UE-Mercosur approche lors du G20 à Rio de Janeiro, une nouvelle proposition de « fonds de compensation » pour les agriculteurs européens vient d’émerger à Bruxelles. Ce mécanisme, censé atténuer les impacts économiques de l’accord sur le secteur agricole européen, est pourtant largement critiqué. Les secteurs agroalimentaires, représentant une partie importante de l’économie européenne, dénoncent ce dispositif comme une solution superficielle ne répondant pas aux véritables préoccupations.
Un accord controversé
L’accord UE-Mercosur, qui vise à faciliter les échanges commerciaux entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine (dont le Brésil, l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay), suscite depuis plusieurs années des débats houleux. En cause, les standards de production très différents entre les deux blocs. Les produits importés issus du Mercosur, notamment dans le domaine agroalimentaire, n’obéissent pas aux mêmes exigences en matière de sécurité alimentaire, de bien-être animal ou encore d’utilisation de pesticides que ceux imposés aux producteurs européens.
Selon de nombreuses associations agricoles européennes, cet accord mettrait en péril les filières locales en instaurant une concurrence jugée déloyale. « Cet accord commercial est dépassé et incohérent », estiment-elles. L’importation de produits agricoles ne respectant pas les normes européennes entraînerait une baisse des prix qui impacterait fortement les agriculteurs européens, déjà fragilisés par des conditions climatiques et économiques difficiles.
Un fonds de compensation, solution ou provocation ?
Pour apaiser les inquiétudes des agriculteurs européens, la Commission européenne propose désormais un « fonds de compensation ». Ce dispositif consisterait en des aides financières pour les producteurs affectés par l’accord. Cependant, ce « chèque de compensation » est perçu comme une véritable provocation par les organisations agricoles, qui dénoncent une tentative de détourner le débat sans apporter de réponses aux problèmes fondamentaux de l’accord.
Les critiques fusent également concernant l’absence de réciprocité dans les normes de production. En effet, les produits importés du Mercosur ne seraient pas soumis aux mêmes standards environnementaux et sociaux que ceux produits en Europe, aggravant les risques de dégradation écologique dans les pays concernés.
Quelles alternatives ?
Plutôt que de proposer des mesures palliatives, les organisations agricoles appellent à une révision complète des stratégies de négociations de la Commission européenne. « Une véritable réciprocité dans les normes de production est indispensable pour protéger nos filières et l’environnement », soulignent-elles. Ce débat s’inscrit dans un contexte où la transition écologique et la protection des écosystèmes sont au cœur des préoccupations européennes.
Alors que le secteur agricole européen exprime de plus en plus son malaise face à cet accord, les décisions qui seront prises lors des prochains mois pourraient bien déterminer l’avenir des filières agricoles et des paysages ruraux de l’Union européenne. Jamais personne ne se pose toutefois la question : les agriculteurs doivent-ils produire pour nourrir leur peuple, à une échelle locale, ce qui fût le cas durant une bonne partie de notre histoire, ou doivent-ils se faire la guerre entre pays, entre continents, pour satisfaire les appétits de quelques ogres ?
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7 réponses à “Accord UE-Mercosur : un fonds de compensation qui suscite plus de préoccupations que d’apaisement”
L’ Europe est prête à payer pour nous importer des produits agro alimentaires avec des normes de sécurité beaucoup plus laxistes et dangereuses pour la santé. On paye pour le droit à polluer et on paye pour le droit à empoisonner la population ! Il faut impérativement que les consommateurs arrêtent d’acheter les yeux fermés et boycottent tous les produits venant de ces accords UE/ Mercosur……pas si sûr que ça !!
De mieux en mieux ! L’UE se fout ouvertement de nos paysans en leur jetant un chèque à la figure comme on jette un os à un chien. Le tout pour faire vendre des bagnoles allemandes en Amérique du sud. Comme si la concurrence intra-européenne ne suffisait pas, nos agriculteurs et éleveurs vont devoir se battre contre cette situation déloyale ou disparaitre.
des dernières usines sui nous restes.Effectivement Hadrien…J’achète vos produits agricoles à bas-coût sans être trop regardant sur les nomes écologiques et sanitaires et vous achetez nos produits manufacturés des dernières usines qui nous restent.
Outre les règles de production qui n’ont strictement rien à voir avec celles en vigueur au sein de l’Europe : coût de production, pesticides etc, cet accord sera bien plus bénéfique à l’Allemagne avec, comme point d’orgue la vente de voiture et autre industrie lourde que nous ne produisons pas en France…
Cet »accord » est la mort de l’Agriculture Française au profit de l’industrie Allemande…
On ne va pas sacrifier quelques poulet de Loué pour l’automobile d’outre Rhin!
Nos politiciens européens assassinent nos agriculteurs, et rendent malades nos peuples avec leurs accords d’importation de produits agricole étrangers qui ne respectent pas les mèmes normes pour les engrais et les traitements à base de pesticides divers Cela avec leurs accords internationaux, souvent très intéressants pour leur politique de réduction des prix de vente, et donc de popularité électorale. Et puis ils sont Mondialistes et pas Étatistes (au sens réel de ces mots).
L’accord UE MERCOSUR ubuesque est absolument pas nécessaire, inutile, sinon vendre nos inutilités industrielles de voitures des usines nucléaires de l’armement contre des denrées céréalières viandes et tout le reste avec antibiotiques pesticides et tout un bazar d’autres produits interdits en Europe. Tout cela pour concurrencer les USA et la Chine qui vend 5 fois moins cher car l’Amérique du Sud va bientôt faire entièrement partie des BRICS. Brésil échangeant avec la Chine en monnaie locale. Mais le politico business veut étendre les exportations subventionnées à n’importe quel prix. Pourvu que l’on satisfasse le business politico médiatique politique d’une Europe à la déroute économique et financière, des dettes irremboursables. La France médaille d’or de l’UE en dettes et utopie de gestion.
allez les bretons, continuez à voter pour la macronie et les gauches