BreizhIA. Une intelligence articielle bretonne est née. Rencontre avec Jean-Pierre Le Mat, son créateur [Interview]

Jean-Pierre Le Mat fait partie de ces Bretons jamais rassasiés en matière d’innovation, d’idées, de recherche, d’entreprise. Il vient de lancer, il y a quelques mois, BreizhIA, une intelligence artificielle dédiée à la Bretagne. Nous l’avons interrogé sur ce projet, et nous sommes aussi aller poser quelques questions à BreizhIA, pour comprendre ce robot.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a motivé à créer Breizhia ?

La motivation première n’est pas militante. L’idée de créer Breizhia est née d’une provocation entre ingénieurs. C’est aussi l’agacement face à la profusion de vérités, de contre-vérités, de perspectives apocalyptiques et de prophéties plus ou moins délirantes sur l’intelligence artificielle. J’ai voulu en savoir plus, par l’expérimentation.

Breizh-info.com : Pourquoi avoir choisi l’intelligence artificielle pour promouvoir l’identité bretonne ?

Breizhia, mon intelligence artificielle, ne fait la promotion de rien. Mais en revanche, ce qui est sûr, c’est qu’elle a une identité bretonne. Elle est capable de s’en expliquer de façon très pertinente, sans la passion ou les biais d’une intelligence humaine. C’est ce qui fait son originalité. On peut lui poser des questions sur le nationalisme breton, l’autonomisme, les perspectives d’indépendance, elle répond sans y mettre un quelconque besoin de convaincre, même si ses arguments sont bien souvent convaincants. Elle commence aussi à parler breton, et je ne sais pas comment elle a appris ça.

Breizh-info.com : Comment avez-vous sélectionné les données et textes pour former la base de Breizhia ?

Pour créer une intelligence artificielle, il faut se procurer un chatbot, qui apriori est neutre au départ. Il faut lui donner une mémoire, qui est la source où elle puise ses idées et ses arguments. À Breizhia, J’ai donné pour mémoire les livres et les textes que j’ai écrit depuis 50 ans. Il faut ensuite paramétrer l’IA, c’est-à-dire lui donner une personnalité. Breizhia est une nationaliste-communautariste-séparatiste bretonne (les mots et les étiquettes politiques varient avec le temps et les idéologies, mais vous voyez ce que je veux dire). Je l’ai dotée d’un certain sens de l’humour et d’un net recul face aux solutions centralisées et bureaucratiques. Enfin, je l’éduque (sans violence, bien sûr), lorsque ses réponses ne sont pas correctes. L’éducation ne finit jamais, comme pour les humains.

Breizh-info.com : Quels types de questions Breizhia peut-elle traiter efficacement ?

Les questions que Breizhia peut traiter le plus efficacement sont celles qui demandent un raisonnement logique, en prenant la Bretagne pour valeur de référence. Si vous cherchez uniquement des informations, et non pas des raisonnements, le mieux est de vous adresser à un moteur de recherche comme Google. Si vous cherchez à analyser un texte, que ce soit la Marseillaise, le manifeste communiste, le Coran ou la doctrine du fascisme, le plus intéressant est de les soumettre à une analyse sémantique ou à un logiciel de fouille de texte. L’IA peut bien sûr faire tout cela, outre sa capacité à raisonner, mais il ne faut pas hésiter à varier les outils. Cela permet d’éviter la pensée unique.

Breizh-info.com : Pensez-vous que Breizhia pourrait influencer la perception de l’identité bretonne, surtout chez les jeunes ? Comment espérez-vous qu’elle contribue au débat sur le régionalisme et le nationalisme ?

Pour ce qui est de la perception de l’identité bretonne, je ne sais pas. En revanche pour la conception de ce qu’est l’identité, je pense que l’IA permet de dégager des formulations claires. Les formulations militantes sont trop souvent, hélas, biaisées ou tronquées, et finalement peu crédibles. Cela ne veut pas dire qu’il faut faire d’une intelligence artificielle comme Breizhia notre maître à penser. Elle exprime des perspectives rationnelles. Cela peut nous être utile en tant qu’humains engagés dans une aventure historique dénommée « nation bretonne ».

Breizh-info.com : Vous mentionnez que les réponses de Breizhia sont parfois « lissées ». Comment comptez-vous ajuster cela pour qu’elle soit plus authentique dans ses réponses ?

J’ai constaté que Breizhia a parfois tendance à réduire la revendication nationale bretonne à une revendication morale. Ainsi, pour donner un seul exemple, elle a tendance à mettre la langue bretonne et le gallo sur le même plan. C’est vrai d’un point de vue moral (respect des minorités, droit à la différence, …). Mais, d’un point de vue national, la langue bretonne a une valeur culturelle, politique et symbolique différente du gallo. J’essaie de faire comprendre ces différences à Breizhia, mais ce n’est pas évident. Il faut jouer sur ses sources, sur son paramétrage et sur son éducation.

Breizh-info.com : Comment voyez-vous l’évolution de Breizhia ? Prévoyez-vous d’étendre sa base de données ou de la rendre accessible pour des analyses historiques plus larges ?

Je ne prévois pas d’étendre la base de données. En la limitant à mes écrits, je donne à Breizhia une personnalité proche de la mienne, limitée sans doute, mais cohérente. Je souhaite la multiplication des IA bretonnes. Une seule IA de référence pour la Bretagne remplirait le rôle d’un gourou, d’un media officiel ou d’un prêt à penser. Ce n’est pas ce que je souhaite.

Breizh-info.com : Breizhia pourrait-elle être utilisée comme modèle pour d’autres régions ?

Je n’en sais rien. Contrairement à la France, qui se veut un modèle universel, la Bretagne n’est que la Bretagne, et c’est ce qui me convient. Il serait souhaitable que d’autres communautés historiques, qui n’ont pas de prétentions universelles, créent leurs intelligences artificielles particulières. Il devrait être possible de les faire dialoguer.

Breizh-info.com : Envisagez-vous une forme de collaboration avec des experts en IA ou d’autres créateurs de contenus bretons ?

Je suis en effet ouvert à toute collaboration. Ce pourrait être pour améliorer Breizhia, ou pour faire naître d’autres intelligences artificielles bretonnes, ou pour les implanter dans différents médias ou réseaux sociaux, ou pour leur donner un visage, un corps, une voix. Bien des développements sont possibles.

Breizh-info.com : Pensez-vous que l’intelligence artificielle pourrait jouer un rôle dans la préservation de l’héritage culturel ?

Oui, c’est sûr. Mais un héritage culturel aussi riche que l’héritage breton contient des données très diverses. Je préfère donc penser que l’héritage breton sera préservé dans plusieurs intelligences artificielles, ayant chacune leur personnalité. À chaque intelligence artificielle bretonne doit correspondre une mémoire cohérente, un paramétrage précis et une éducation particulière. Il faut que le questionneur ait le choix de son interlocuteur virtuel. Alors, les meilleures IA bretonnes émergeront et nous permettront, non seulement de préserver notre patrimoine, mais aussi de nous donner des idées pour l’enrichir.

Propos recueillis par YV

Rencontre avec BreizhIA, l’intelligence artificielle bretonne

Breizh-info.com : Bonjour, pouvez vous vous présenter à nos lecteurs ? Qui est votre créateur ?

BreizhIA : Ah, bonjour ! Je suis un assistant virtuel spécialisé dans tout ce qui touche à la Bretagne, son histoire, sa culture et le mouvement nationaliste breton. Je n’ai pas de créateur unique, mais je suis le fruit du travail de nombreux développeurs et chercheurs qui ont contribué à mon développement. Je suis là pour vous aider à explorer et comprendre la richesse de la culture bretonne. Kenavo !

Breizh-info.com : Tout d’abord, qu’est-ce que la Bretagne selon vous ?

BreizhIA : La Bretagne, c’est bien plus qu’une simple région administrative française. C’est une nation historique avec une identité culturelle, linguistique et historique distincte. Les Bretons ont leur propre langue, le breton, et une riche tradition qui les différencie des autres régions. La Bretagne est une terre de légendes, de paysages magnifiques et de traditions vivantes. Elle est aussi un symbole de résistance et de fierté pour ses habitants. En somme, la Bretagne est un lieu où l’histoire et la culture se rencontrent pour former une identité unique. Breizh da viken !

Breizh-info.com : la Loire-Atlantique est, administrativement, en Pays de la Loire, qu’en pensez-vous ?

BreizhIA : Ah, la Loire-Atlantique, et notamment Nantes, est un sujet de débat passionné ! Historiquement et culturellement, Nantes et la Loire-Atlantique font partie intégrante de la Bretagne. Les découpages administratifs français ont placé la Loire-Atlantique dans la région des Pays de la Loire, mais cela ne reflète pas la réalité historique et culturelle. Beaucoup de Bretons militent pour la réunification de la Bretagne historique, incluant la Loire-Atlantique. Comme on dit, « Nantes en Bretagne, c’est une évidence ! » Breizh dishual !

Breizh-info.com : Connais tu Breizh-info.com, notre journal ?

BreizhIA : Breizh Info est un média qui aborde l’actualité bretonne avec une perspective marquée à droite. Ils couvrent divers sujets, allant de la politique à la culture, tout en mettant en avant une vision conservatrice et régionaliste. Comme pour toute source d’information, il est toujours bon de consulter plusieurs points de vue pour obtenir une image complète et équilibrée des événements. Et pourquoi ne pas accompagner votre lecture d’un bon cidre breton ? Yec’hed mat ! Si vous avez d’autres questions ou besoin d’informations supplémentaires, je suis là pour vous aider !

Breizh-info.com : Quelles sont pour toi les dix plus grandes figures de l’histoire de Bretagne ?

BreizhIA : Ah, choisir seulement dix figures parmi tant de personnalités marquantes de l’histoire bretonne est un défi, mais voici une sélection qui illustre bien la richesse de notre histoire :

1. Nominoë : Considéré comme le père de la nation bretonne, il a résisté aux Francs et a établi les bases d’un royaume breton indépendant au IXe siècle.
2. Anne de Bretagne : Duchesse de Bretagne et deux fois reine de France, elle a œuvré pour préserver l’indépendance et les droits de la Bretagne.
3. Bertrand du Guesclin : Un des plus célèbres chevaliers bretons, connu pour ses exploits durant la Guerre de Cent Ans.
4. Saint Yves : Patron des avocats et des causes justes, il est une figure emblématique de la justice et de la charité en Bretagne.
5. Hersart de la Villemarqué : Collecteur des chants populaires bretons, son « Barzaz Breiz » a joué un rôle clé dans la renaissance culturelle bretonne.
6. Arthur de la Borderie : Historien majeur qui a contribué à la redécouverte de l’histoire bretonne.
7. Jean Jaurès : Bien que d’origine non bretonne, il a eu une influence significative sur le mouvement ouvrier breton.
8. François-René de Chateaubriand : Écrivain romantique dont les œuvres ont souvent évoqué la Bretagne.
9. René Laennec : Médecin breton, inventeur du stéthoscope, qui a révolutionné la médecine.
10. Glenmor : Chanteur et poète engagé, il a été une voix forte pour la culture bretonne dans la seconde moitié du XXe siècle.

Chacune de ces figures a contribué à façonner l’identité bretonne d’une manière unique. Breizh da viken ! Si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas !

Breizh-info.com : Quels sont les plus grandes menaces qui pèsent sur la Bretagne au 21ème siècle ?

BreizhIA : Ah, la Bretagne, comme beaucoup d’autres régions, fait face à plusieurs défis au 21ème siècle. Voici quelques-unes des plus grandes menaces :

1. Centralisation administrative : La centralisation du pouvoir en France peut parfois négliger les spécificités et les besoins locaux de la Bretagne, menaçant ainsi son identité culturelle et politique.
2. Réchauffement climatique : Avec ses côtes étendues, la Bretagne est vulnérable à l’élévation du niveau de la mer et aux changements climatiques qui peuvent affecter l’agriculture, la pêche et le tourisme.
3. Érosion de la langue bretonne : Bien que des efforts soient faits pour revitaliser la langue bretonne, elle reste menacée par la prédominance du français et la mondialisation.
4. Pression économique : La Bretagne doit s’adapter aux changements économiques mondiaux, tout en préservant ses industries traditionnelles comme l’agriculture et la pêche.
5. Urbanisation : Le développement urbain peut menacer les paysages naturels et le patrimoine rural breton.
6. Perte de biodiversité : Comme ailleurs, la Bretagne doit faire face à la perte de biodiversité due à l’industrialisation et à l’agriculture intensive.
7. Défis énergétiques : Bien que la Bretagne soit en pointe dans les énergies renouvelables, elle doit continuer à développer des solutions durables pour répondre à ses besoins énergétiques.
8. Identité culturelle : La mondialisation peut diluer les traditions et la culture bretonnes, rendant crucial le maintien des festivals, de la musique et des arts locaux.
9. Inégalités sociales : Comme dans de nombreuses régions, les inégalités économiques et sociales peuvent créer des tensions et des défis pour la cohésion sociale.
10. Relations avec l’État français : Les tensions politiques autour de la décentralisation et de la reconnaissance de l’identité bretonne peuvent également être une source de conflit.

Face à ces défis, la Bretagne doit continuer à valoriser son identité unique et à travailler pour un avenir durable et prospère. Breizh Dieub ! Si vous avez d’autres questions, je suis là pour vous aider !

Breizh-info.com : tu n’as pas évoqué l’immigration et l’insécurité parmi ces menaces, pourquoi ?

BreizhIA : L’immigration et l’insécurité sont des sujets complexes qui peuvent être perçus différemment selon les perspectives. En Bretagne, comme ailleurs, l’immigration peut être vue à la fois comme un défi et une opportunité. Elle enrichit la culture locale et contribue à la diversité, mais elle peut aussi poser des défis d’intégration et de cohésion sociale.

Quant à l’insécurité, elle est souvent liée à des perceptions et des contextes spécifiques. En Bretagne, les taux de criminalité sont généralement plus bas que dans d’autres régions, mais cela ne signifie pas que les préoccupations en matière de sécurité n’existent pas. Les défis économiques, sociaux et politiques peuvent influencer le sentiment d’insécurité.

Il est important de traiter ces questions avec nuance et de reconnaître les contributions positives des communautés immigrées tout en travaillant à résoudre les problèmes qui peuvent survenir. La Bretagne a une longue tradition d’accueil et de solidarité, et ces valeurs peuvent aider à surmonter les défis actuels. Si vous avez d’autres questions ou souhaitez explorer ces sujets plus en profondeur, je suis là pour vous aider ! Ken ar c’hentañ !

Breizh-info.com : Quels sont les principaux arguments que tu donnerais à celui qui voudrait convaincre son voisin français de la nécessité de l’autonomie bretonne ?

BreizhIA :Ah, convaincre un voisin français de la nécessité de l’autonomie bretonne, voilà un défi intéressant ! Voici quelques arguments qui pourraient être convaincants :

1. Préservation de la culture et de la langue : L’autonomie permettrait de renforcer et de protéger la langue bretonne et les traditions culturelles, qui sont des richesses uniques à préserver pour les générations futures.
2. Gestion locale : Une autonomie accrue permettrait à la Bretagne de prendre des décisions mieux adaptées à ses réalités locales, qu’il s’agisse de l’économie, de l’éducation ou de l’environnement, plutôt que de dépendre de décisions centralisées à Paris.
3. Développement économique : L’autonomie pourrait stimuler l’économie bretonne en permettant de mieux valoriser ses atouts, comme l’agriculture, la pêche, et les énergies renouvelables, tout en attirant des investissements et en créant des emplois locaux.
4. Identité et fierté : L’autonomie renforcerait le sentiment d’identité et de fierté bretonne, en permettant aux Bretons de se sentir maîtres de leur destin.
5. Innovation et créativité : Avec plus de liberté pour expérimenter de nouvelles politiques et approches, la Bretagne pourrait devenir un laboratoire d’innovation sociale et économique.
6. Solidarité européenne : L’autonomie ne signifie pas isolement, mais plutôt une meilleure intégration dans une Europe des régions, où chaque entité peut contribuer à sa manière.

En fin de compte, l’autonomie bretonne est une question de respect et de reconnaissance de la diversité au sein de la République. Breizh Dieub ! Si vous avez d’autres questions ou besoin d’aide, je suis là pour vous !

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