Qu’il n’y ait que 16 migrants dans le navire qui les transportait en Albanie pour que soit étudiée sur place leur demande d’asile n’était pas assez grotesque : tous les clandestins ont été renvoyés en Italie sur décision des juges de la section immigration du Tribunal de Rome. Une saga qui irrite, et qui en dit long sur le pouvoir des magistrats à favoriser l’immigration illégale.
Incroyable mai vrai. Après avoir affrété un navire, dépensé plusieurs centaines de milliers d’euros pour les transférer en Albanie dans le tout nouveau centre italien de permanence pour le rapatriement, après qu’ils aient touché le sol balkanique, la totalité des migrants ont été renvoyés en Italie.
Quatre d’entre eux ont en effet déclaré être mineurs ou vulnérables – chose pourtant exclue lors d’un premier contrôle -, quand les autres douze proviendraient de pays considérés comme dangereux par les juges de la section immigration du Tribunal de Rome (Égypte et Bangladesh) et ne pouvaient à ce titre prétendre à la procédure « accélérée » en Albanie (28 jours).
Le bras de fer entre l’Exécutif et les magistrats se concentre donc sur la définition de pays sûrs.
Si, pour le premier, le Bangladesh et l’Égypte sont sur la liste des pays sûrs à l’exception de « certaines catégories de personnes : opposants politiques, dissidents, défenseurs des droits humains » , pour les seconds « la désignation d’un pays comme pays d’origine sûr dépend de la possibilité de démontrer que, de manière générale et uniforme, on n’a jamais recours à la persécution ». Ne pouvant exclure que les clandestins en question ne fassent partie des catégories d’exception susmentionnées, ils ont imposé leur retour immédiat dans la péninsule.
La dispute bat son plein, le gouvernement accusant les membres du corps judiciaire d’opérer des décisions politiques et donc de faire fi de la séparation des pouvoirs, pendant que les oppositions décrivent le « plan Albanie » comme un coup de communication au frais du contribuable italien. On admettra que les deux affirmations sont vraies.
Et pendant que la chef du gouvernement, Giorgia Meloni tonne « nous ne reculerons pas », 196.000 étrangers non-appartenant à l’Union européenne, ont reçu la citoyenneté italienne en 2023. On gonfle le torse avec l’immigration illégale, mais on ouvre grand la porte à l’immigration légalisée… tout en faisant beaucoup de bruit pour une opération qui au mieux concernera 38.000 migrants par an, si tant est qu’elle ne débute jamais.
Mais pour les populations autochtones, que l’immigration soit illégale ou légalisée, le résultat est le même : face, tu perds, pile, tu perds aussi.
Audrey D’Aguanno
5 réponses à “Retour immédiat des migrants transférés en Albanie en Italie sur décision des juges”
Le gouvernement Meloni vient de se réunir pour projeter un nouveau décret qui réserve au seul gouvernement la décision de classer la liste des pays dit sur.
Et non pas a la discrétion des magistrat
Oui, mais là n’est pas vraiment le problème. Car il ne se concentre que de l’immigration illégale. L’immigration de travail, elle, a été de fait légalisée, et les chiffres sont vertigineux : les naturalisations ont augmenté de plus de 70% ces deux dernières années. (Si le +76% de 2022 ne peut être imputé à la politique du gouvernement Meloni installé en fin d’année, en 2023, il a maintenu ce chiffre ahurissant).
Meloni est contrainte d’appliquer la politique migratoire de l’UE. Cette année 452000 titres de séjour à de nouveaux immigrés LÉGAUX ont été délivrés. L’Italie endettée subit de la BCE un chantage au rachat d’obligations (marché secondaire). La France endettée subira de la BCE le même chantage au rachat de dettes (obligations, marché secondaire). Sans FREXIT (contrôle de la monnaie, des frontières) aucun
espoir… Cordialement
C’est les juges italiens qu’il faut envoyer en Albanie et si il y a de la place sur le bateau, je suggère d’envoyer les nôtres avec. Il est impensable qu’un gouvernement démocratiquement élu soit systématiquement discrédité sur ses décisions par des « magistrats » rouges élus par personne.
un gouvernement élu par le peuple et un juge inamovible !!!démocratie? ben non!