Un jour, il faudra s’interroger sur la responsabilité des associations de parents d’élèves dans la montée de l’islam politique dans les écoles à coups « d’accommodements raisonnables » et de petits arrangements avec la laïcité.
Alors que des établissements scolaires publics sont régulièrement renommés « Rosa-Parks », « Angela-Davis » ou « Mélinée et Missak Manouchian » sans que les associations de parents n’y trouvent à redire, le nom « Samuel Paty » semble poser problème aux trois associations de parents d’élèves du collège de Conflans-Saint-Honorine où travaillait l’enseignant martyr décapité par un musulman tchétchène le 16 octobre 2020.
C’est ainsi que la FCPE (classé à gauche), la PEEP (normalement classée moins à gauche) et l’ALPEC (une association locale) se sont fendues d’une lettre commune expliquant à quel point ce changement de nom « décidé » d’en haut les avait chagriné car il aurait fallu « associer l’ensemble des parents du collège. » au processus de prise de décision. Avant d’ajouter « Nous déplorons que le concept de communauté, et plus particulièrement celui de communauté éducative, n’ait pas prévalu. »
Est-ce que les trois associations concernées étaient derrière Samuel Paty quand les rumeurs infondées qui ont conduit à son assassinat ont couru parmi les parents d’élèves du collège du Bois d’Aulne ? Est-ce que la FCPE, normalement gardienne de la laïcité la plus « orthodoxe », ne joue pas régulièrement (et ici) avec ses propres principes réputés « laïcards » quand il s’agit de l’abaya ou du voile islamique ? Sur ces sujets, la PEEP aura été beaucoup plus claire mais constitue-t-elle pour autant un fer de lance de la lutte contre l’entrisme islamiste à l’école ? Pas vraiment…
Le fait d’ergoter sur la « manière de faire » choisie pour décider du changement de nom du collège de Conflans-Sainte-Honorine et de déplorer le manque de considération du « ressenti » des élèves quant à ce changement de nom peut prêter à sourire. Pourquoi une telle démarché ? Ces collégiens étaient-ils si profondément attachés à la valeur toponymique du nom « collège du bois d’Aulne » ? Ou fallait-il tout simplement ménager les susceptibilités de certains élèves et de certains parents d’élèves ? Si le collège avait été renommé « Collège Samuel-Paty-mais-surtout-non-au-racisme-et-à-l’islamophobie », le « ressenti » des familles aurait-il été respecté ? Les trois associations de parents d’élèves ne précisent d’ailleurs pas quelle aurait été leur propre proposition pour renommer ce collège…
Dans le naufrage actuel de l’enseignement public et privé en France les gouvernements successifs et les syndicats d’enseignants ont une grande part de responsabilité de par leur aveuglement, mais les associations de parents d’élèves ne sont pas, non plus, exemptes de reproches.
Crédit photo : copie d’écran site internet de la PEEP Conflans-Sainte-Honorine
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