Il y eu Philippine, jeune fille qui n’avait pas encore la vingtaine, qui fût violée, puis assassinée par un marocain. Philippine ne pourra jamais témoigner de ces atrocités qu’elle a vécu. Il nous reste Gisèle Pélicot, morte à l’intérieur et vivante en apparence. Dame âgée de soixante-et-onze ans, victime de viols perpétrés par une cinquantaine d’hommes, entre 2011 et 2020. Madame Pélicot peut témoigner, malgré la douleur qui la ronge.
La différence entre le coupable et la victime est très fine.
Le coupable
Un individu, lorsqu’il commet un crime, un délit, il est mis en prison, cela va de soi. Il doit purger sa peine. Taha Oualidat, celui qui a tué notre chère sœur de cœur Philippine, coule des jours heureux en Suisse. Il s’est donc enfui, comme un lâche, ne souhaitant pas faire face à la justice ainsi que ne pas avouer son crime. Une demande d’extradition a été faite par la France mercredi, a indiqué ce jeudi 10 octobre 2024 le ministre de la Justice, Didier Migaud, sur BFMTV.
Dominique Pelicot, lui, est jugé devant la cour criminelle de Vaucluse, pour avoir drogué, violé et fait violer son ex-épouse Gisèle Pelicot par des dizaines d’hommes pendant 10 ans. Il encoure 20 ans de réclusion criminelle. Le procès durera jusqu’au mois de décembre 2024.
En prison, on enferme le corps de l’individu criminel et délinquant, on enferme le corps du coupable. Pour ne pas qu’il récidive, pour ne pas qu’il mette, une nouvelle fois, la vie d’autrui en danger. D’autre part, on punit l’âme de cet individu, on châtie l’âme du coupable. Il doit réfléchir au mal qu’il a commis, en quoi l’action qu’il a faite est mauvaise, et pourquoi il ne doit pas la reproduire.
Le but d’un prisonnier, c’est qu’après avoir purgé sa peine, il puisse se réinsérer au sein de la société, dans la mesure du possible. En effet, cela dépend de la gravité du délit, du crime. Par exemple, dans le cas de Philippine, selon l’article 221-1 du Code Pénal : “Le fait de donner volontairement la mort à autrui constitue un meurtre. Il est puni de trente ans de réclusion criminelle.” ou encore, selon l’article 221-3 du Code Pénal : “Le meurtre commis avec préméditation ou guet-apens constitue un assassinat. Il est puni de la réclusion criminelle à perpétuité.” Puis, selon l’article 222-25 du Code Pénal : “Le viol est puni de trente ans de réclusion criminelle lorsqu’il a entraîné la mort de la victime.”
Et dans le cas de Gisèle Pélicot, selon l’article 222-23 du Code Pénal : “Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle.”. Ou encore, selon l’article 222-37 du Code Pénal : “Le transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi illicites de stupéfiants sont punis de dix ans d’emprisonnement et de 7 500 000 euros d’amende.”
La victime
Les victimes créent leur propre prison. Elles se cloîtrent chez elles. Elles s’enferment elles-mêmes, de peur de subir une nouvelle fois leur agression. Les victimes vivent constamment dans la crainte. La crainte que leur agression ne se reproduise, si par malheur elles sortaient dehors, en dehors de chez elles.
Nous avons vu l’analogie entre l’enfermement du corps du coupable et celui de la victime. Qu’en est-il de l’âme de la victime ?
Les victimes ressassent leur agression, en boucle, sans cesse. Comme si cette agression ne s’arrêtait jamais, et n’allait jamais s’arrêter. Comme si les victimes vivaient constamment cette agression, elle s’est produite, elle se produit (dans leur esprit), elle se (re)produira (dans leur esprit, et peut-être réellement). Leur agression, un traumatisme, souvenir douloureux, remontent à la surface encore et toujours. Pire qu’un souvenir, les victimes s’imaginent (re)vivre la scène, comme si elle se produisait en temps réel.
Les victimes, en ruminant et en ressassant leur agression, se demande : “Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Pour avoir subi cette agression? Quel mal ai-je pu commettre ? Pour recevoir à mon tour le mal ?”
Conclusion
Allez savoir ce que les coupables pensent de leur action… En sont-ils fiers ? C’est probable. Dans tous les cas, la prison est présente pour leur faire gommer cette fierté liée à l’agression qu’ils ont faite subir à leur victime. Les coupables doivent avoir honte de ce qu’ils ont fait. Tel que l’a prononcé Maître Stéphane Babonneau, l’un des deux avocats de Gisèle Pélicot, désormais en instance de divorce, du principal accusé (Dominique Pélicot) : « il faut que la honte change de camp ».
Une prise en charge psychologique et psychiatrique du coupable est nécessaire, afin que l’on comprenne les motivations de l’individu, ce qui l’a poussé à commettre cette agression.
Les victimes ont également besoin d’un soutien psychologique, pour réparer et oublier ce qu’elles ont subi. Leur faire comprendre que ce n’est pas de leur faute, qu’elles n’y sont pour rien. Le but des psychologues est d’essayer que ces victimes vivent avec leur agression. Pour que les victimes puissent aller de l’avant. Les victimes doivent se libérer de ce fardeau qu’est leur agression.
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3 réponses à “De Philippine à Gisèle Pélicot…La différence entre coupable et victime”
Il est trop tôt pour juger de l’affaire Pélicot
Dominique Pélicot est suspecté dans des cold case et il a déjà eu affaire à la police pour une affaire de tentative de viol dans le passé. Etonnant que sa femme n’ait rien su du passé trouble de son mari depuis le temps.
Bonjour,
Pleurniche guimauvée qui ne permettra jamais d’éviter que de telles situations se reproduisent à nouveau.
Cdt.
M. Durandal