Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 18 octobre, c’est la St Lukaz
Saint Luc (gr: Λουκᾶς Loukas) est un médecin syrien parmi les premiers convertis au christianisme et à l’évangélisation de l’Empire romain par l’apôtre évangéliste saint Paul dont il devient le disciple. Il est collecteur de témoignages oculaires de la vie de Jésus Christ qu’il n’a pas connu personnellement et un des quatre évangélistes en grec ancien de la Bible chrétienne.
Son évangile selon saint Luc est le troisième du Nouveau Testament qui fait partie des trois évangiles dits « synoptiques » avec l’évangile selon saint Matthieu et l’évangile selon saint Marc.
Luc donne le récit le plus détaillé de la naissance et de l’enfance de Jésus de Nazareth et est généralement considéré comme l’auteur du livre des Actes des Apôtres qui suit les quatre évangiles dans le Nouveau Testament.
Selon la tradition, Luc serait né à Antioche en ancienne Syrie et actuelle Turquie dans une famille païenne. Plus tard, il fait partie des premiers chrétiens convertis à la parole du Christ et à la mission d’évangéliser le monde en rencontrant saint Paul parti fonder l’Église chrétienne et évangéliser la partie grecque antique de l’Empire romain après la mort et la résurrection du Christ.
Ils font ensemble une partie du second voyage de l’apôtre Paul aux environs de l’an 49, puis se retrouvent quelque temps après à Philippes en Macédoine. Luc suit saint Paul à Rome où il assiste à son martyre puis à sa décapitation par les autorités romaines. C’est ainsi du moins que la tradition explique la présence de passages en « nous » au sein du livre des Actes des Apôtres, très vraisemblablement écrit par le même auteur que le troisième Evangile. Néanmoins, de nombreux traits de la théologie de Luc développée dans ses oeuvres témoignent d’une certaine distance d’avec la théologie paulinienne, et font plutôt penser que Luc disposait pour écrire son oeuvre de traditions sur Paul, et peut-être même d’un carnet de voyage d’un compagnon de l’apôtre, mais qu’il n’a vraisemblablement pas partagé ses voyages.
Il quitterait alors Rome et poursuirait sa mission d’évangélisation de l’Empire romain. Il n’aurait eu ni femme, ni enfants et serait mort à 84 ans en Béotie en Grèce.
Tradition Catholique
Dans la tradition catholique Luc est considéré comme le saint patron :
- des médecins et des services de santé, du fait de sa profession,
- des artistes peintres et sculpteurs ; c’est pour celà que de nombreuses académies des Beaux-Arts ainsi que des guildes d’artistes s’appellent ou se sont appelées « Saint-Luc ». Dans la tradition chrétienne, saint Luc a représenté en peinture plusieurs fois la Vierge. Bien que leurs datations soient de périodes plus récentes, un certain nombre d’icônes lui sont dévotement attribuées. Ce sont les vierges dites de Vladimir, de Jérusalem, de Tikhvine, de Smolensk,de Częstochowa. Elle sont majoritairement de style hodiguitria, litt. « qui montre le chemin ».
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2 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 18 octobre, c’est la St Lukaz”
« Sant Lukaz » serait mort en Béotie… La Béotie, c’est là qu’étaient les Béotiens, non ? Ils ont dû émigrer depuis, car seul un Béotien pourrait considérer que Luc est un « saint breton » !
Nous n’allons pas engager une querelle de Béotiens…Simple souvenir, souvenir d’une famille associée à une famille dominante, les Lukas, à la suite d’un naufrage de 1948…qui vit disparaître le père et l’aîné (non pas Lainé militant breton…)les deux jeunes fils étaient d’une fidélité absolue ils passaient tous les soirs pour demander à ma grand-mère si elle avait besoin de quelque chose pour son souper, voilà un bel exemple de fidélité ancestrale en Pays Bigouden qui n’existe plus! C’était jadis!