Depuis hier lundi 14 octobre, le monde politique est en ébullition en Italie. D’un côté, le gouvernement se félicite de la concrétisation du plan Albanie qui prévoit le transfert des migrants illégaux dans la nation balkanique, de l’autre, les oppositions fustigent. Et pour cause… il n’y aurait que 16 clandestins dans le navire.
Le premier navire chargé de clandestins arrivés illégalement sur les côtes italiennes après avoir traversé la Méditerranée vient de quitter le port de Lampedusa, direction Schengjin, dans le nord de l’Albanie. De là, ils seront ensuite convoyés à Gjader, où un centre d’accueil pour demandeurs d’asile d’une capacité d’environ 1.200 places a été construit à l’intérieur d’un ancien site de l’Armée de l’air albanaise. Ils y seront soumis à un contrôle plus approfondi pour juger de leur élection ou non au statut de réfugié, un premier contrôle ayant déjà opéré pour ne sélectionner que des hommes adultes non-vulnérables et provenant de pays considérés comme sûrs (les familles, les mineurs non-accompagnés et les femmes étant débarqués à Lampedusa).
Nous avions déjà dit que ce projet équivalait à appliquer un micro-pansement sur une plaie béante. Mais nous ne connaissions pas encore la portée de cette affirmation : si les données fournies par le quotidien La Repubblica sont exactes, la réalité dépasse de loin nos prévisions : seuls 16 migrants seraient actuellement dans le navire en direction de l’Albanie. À titre de comparaison, rappelons qu’entre 2013 à 2022, 29 millions d’immigrés sont entrés sur le territoire de l’Union européenne, dont 13,4% clandestinement. Et sur ces 3,876 millions de clandestins, 860 568 ont débarqué en Italie. À titre de comparaison, en France, 326 954 premiers titres de séjour ont été délivrés en 2023. Et les visas délivrés pour motif économique sont au nombre de 255 118 pour la seule année 2022. Des centaines de milliers d’immigrés dont on sait pertinemment qu’ils resteront sur le sol européen. Ces chiffres vertigineux aident à prendre la mesure des volumes de l’immigration. Des chiffres officiels, facilement accessibles, mais dont l’appareil politico-médiatique ne parle pas, se concentrant sur les dizaines de milliers de migrants qui arrivent par la mer Méditerranée ou par la route balkanique, plus facilement exploitables que les centaines de milliers d’immigrés qui arrivent par avion.
À l’heure où nous écrivons, 16 migrants provenant d’Égypte et du Bangladesh se trouvent dans un navire en direction de l’Albanie pour désengorger les centres d’accueil italiens. 16 individus pour une traversée qui coûtera entre 250.000 et 290.000 euros, soit 18.000 euros par tête, toujours selon La Repubblica.
Au vu de ces chiffres, toute ultérieure considération semble superflue. Si les oppositions crient – avec justesse – au scandale dénonçant un insensé gaspillage d’argent public, le gouvernement italien de Giorgia Meloni, défend l’accord avec l’Albanie ayant reçu les félicitations de la Présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen qui invite les chefs de gouvernement à s’en inspirer.
Or, même si ce plan tenait ses promesses et que 36.000 clandestins par an passaient effectivement par l’Albanie, il ne s’agirait toujours que d’une – coûteuse – solution de fortune qui ne parviendra pas à enrayer le raz-de-marée. En effet, un petit détour par les Balkans découragera difficilement les trafiquants d’êtres humains et les candidats au départ prêts à tout pour rejoindre l’El Dorado européen.
Des mesures dures et sans concessions, tel un blocus naval en Méditerranée et la fermeture des frontières ouest de l’Europe (chose tout à fait faisable, comme nous l’ont prouvées les années Covid), sont nécessaires. Mais ce qu’il faut est avant tout un changement de paradigme en matière d’importation de travailleurs à bas prix et de populations de substitution pour combler le déficit des naissances, qui n’est déficit que parce qu’il a été décidé que seul le modèle de la retraite par répartition était viable.
Changeons de paradigme.
Audrey D’Aguanno
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2 réponses à “Scandale transfert des migrants en Albanie : seulement 16 individus à bord”
L’Italie doit intercepter des bateaux en mer, elle ne peut les inventer. Ce que l’on oublie de dire, c’est que le simple fait d’annoncer la création d’un centre d’accueil en Albanie a déjà eu des effets sur les courants migratoires. Il y a un important déplacement vers la péninsule ibérique, ce n’est pas un hasard. Il s’agira de mettre en place un dispositif pour surveiller les mers et il y a encore du travail à ce niveau. Le même jour où 16 migrants étaient acheminés en Albanie, il en arrivait 41 dans ma commune de domicile, Marsala (TP). Laissons un peu de temps à l’Italie, elle prouvera le bien-fondé de son action.
Tant qu on fera appel d air en promettant des logements , de l argent et des retraites sans travailler + les soins medicaux gratuits : il ne faut pas compter que l immigration extra europenne , qui est un enorme poid pour la France , a tous les points de vue
: STOP .