Le décès, le 5 octobre dernier, de Samuel « Uel » Cooke, à 59 ans, marque la fin de la vie d’un homme tristement célèbre pour sa violence au sein de l’Ulster Volunteer Force (UVF), une organisation loyaliste impliquée dans de multiples meurtres sectaires en Irlande du Nord. Condamné à perpétuité en 1994 pour l’assassinat brutal d’Anne-Marie Smyth, Cooke reste une figure controversée, même au sein des cercles loyalistes, pour sa participation à cette violence et à ces crimes.
Un héritage de violence durant les Troubles
Les Troubles en Irlande du Nord, qui ont fait des milliers de morts de la fin des années 1960 à la fin des années 1990, sont tristement marqués par une violence extrême entre républicains et loyalistes. Ces groupes paramilitaires ont mené une guerre de terreur où meurtres, attentats, et répressions marquaient le quotidien des habitants. L’UVF, soutenue par les loyalistes protestants pro-britanniques, s’est engagée dans cette lutte contre l’IRA, organisation républicaine catholique qui militait pour la réunification de l’Irlande.
Samuel Cooke, surnommé « Cookie », est l’un de ces acteurs violents de la scène paramilitaire nord-irlandaise, auteur d’au moins six meurtres. Son crime le plus notoire fut l’assassinat d’Anne-Marie Smyth en 1994. D’origine catholique, cette jeune mère de deux enfants, attirée dans un piège dans un quartier loyaliste de Belfast, y fut sauvagement tuée. Ce meurtre choqua même une population habituée aux atrocités des Troubles, et isola Cooke de ses propres soutiens au sein de l’UVF, certains ne tolérant pas cette barbarie.
Une carrière sanglante et un parcours controversé
Outre le meurtre d’Anne-Marie Smyth, Cooke est suspecté d’avoir éliminé plusieurs figures de l’IRA, dont le chef Brendan ‘Ruby’ Davison en 1988. Son parcours sanglant au sein de l’UVF en fait l’un des tueurs les plus redoutés de l’organisation.
Après avoir purgé plusieurs années de prison, Cooke bénéficia d’une libération anticipée en 2000, grâce aux accords de paix du Vendredi Saint, signés en 1998, qui visaient à instaurer une paix durable. De retour à Belfast, il tenta de se réintégrer mais resta toujours en marge, même parmi ses anciens camarades de l’UVF, certains considérant son meurtre de Smyth comme injustifiable.
Un changement tardif
Vers la fin de sa vie, Cooke, affecté par une longue maladie, chercha le pardon et adopta la foi, un changement que beaucoup de ses anciens compagnons loyalistes perçoivent comme une tentative de rachat pour son passé. Sa mort a suscité des réactions mitigées, certains anciens de l’UVF refusant d’assister à ses funérailles, une rareté dans cette culture paramilitaire où la loyauté au groupe demeure un pilier central.
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