Sanofi, le groupe pharmaceutique français, est en négociation pour céder une part de sa filiale Opella, incluant le Doliprane, au fonds d’investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R). Cette annonce, faite le 11 octobre, a déclenché une vague de réactions politiques en France, les responsables de tous bords demandant au gouvernement d’intervenir pour bloquer cette opération, perçue comme une menace pour la souveraineté sanitaire française.
Qui est CD&R ?
Fondé en 1978, Clayton, Dubilier & Rice est un fonds d’investissement basé à New York, spécialisé dans l’acquisition et la restructuration d’entreprises, souvent pour optimiser leur performance et maximiser leur rentabilité. Avec plus de 26 milliards de dollars d’actifs sous gestion, CD&R est déjà actif en France, ayant pris des parts dans des entreprises comme Conforama, Rexel et Spie. Ce fonds est reconnu pour ses acquisitions dans des secteurs variés, mais son implication dans le domaine de la santé pourrait susciter des inquiétudes en raison de la nature stratégique et essentielle des produits concernés.
Opella et le marché des médicaments sans ordonnance
Opella, filiale de Sanofi, regroupe plusieurs marques populaires de médicaments en vente libre, dont Doliprane, Mucosolvan, Maalox et Novanuit. Avec une part importante du marché, elle est devenue un acteur clé dans les médicaments sans ordonnance. En 2023, Opella a généré un chiffre d’affaires de 5,2 milliards d’euros, mais la France ne représente qu’environ 10 % de ses ventes, le marché américain étant son principal débouché. Sanofi explique cette vente partielle par sa volonté de se concentrer davantage sur l’innovation en immunologie, laissant à Opella une dynamique plus orientée vers les produits de consommation courante.
Des inquiétudes pour l’avenir de la production en France
L’accord avec CD&R soulève des préoccupations en matière d’emploi et de maintien de la production sur le territoire français. Sanofi a tenté de rassurer le public en investissant ces dernières années dans le site de production de Lisieux, où est fabriquée la majorité du Doliprane vendu en France. Toutefois, ces promesses de maintien en France des sites de production et de la recherche n’ont pas encore reçu de garanties légales.
Pour de nombreux élus et syndicats, la vente de Doliprane à un groupe étranger pose un risque pour la souveraineté sanitaire de la France. En période de crise sanitaire et de pénuries de médicaments, les produits de santé essentiels comme le Doliprane devraient rester sous contrôle national, estiment-ils. Des députés de divers partis ont ainsi demandé au gouvernement d’utiliser la procédure de contrôle des investissements étrangers pour bloquer cette transaction.
Face à l’inquiétude, Antoine Armand, ministre de l’Économie, accompagné de Marc Ferracci, ministre de l’Industrie, se rendra sur le site de production de Lisieux (Calvados), où le Doliprane est fabriqué, ce lundi. Le gouvernement souhaite obtenir des assurances quant au maintien de la production et de l’emploi en France. Armand a affirmé son engagement pour que la production de Doliprane demeure en France, considérant cette filière stratégique pour la souveraineté sanitaire.
Les députés PS et d’autres responsables appellent le gouvernement à bloquer cette acquisition étrangère, jugeant que le Doliprane, symbole de la santé publique française, ne doit pas être placé sous contrôle étranger. La vente pourrait affaiblir l’autonomie de la France en matière de médicaments essentiels, surtout après la pénurie de paracétamol en 2022. Ce transfert de contrôle vers un groupe étranger pourrait être perçu comme une menace pour la souveraineté sanitaire, à moins que des engagements clairs ne soient pris pour garantir la sécurité d’approvisionnement et l’emploi en France.
Cette vente potentielle illustre les tensions croissantes entre les impératifs économiques des grandes entreprises et les préoccupations de sécurité nationale. Alors que Sanofi cherche à optimiser sa croissance et sa position dans le secteur, ce transfert de propriété à un fonds américain pourrait être perçu comme un compromis risqué pour l’indépendance sanitaire de la France. Entre le Doliprane et la Vaseline…il n y a pas beaucoup de rayons à la pharmacie…
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7 réponses à “Doliprane sous contrôle américain : la souveraineté sanitaire française en jeu”
Question de béotien : quid de l’Efferalgan ? Evidemment c’est dommage que le Doliprane passe sous contrôle américain mais il existe probablement d’autres labos français qui produisent des anti-douleur à base de paracétamol.
Bradons! bradons! Si seulement on pouvait vendre aux américains notre ENA et nos Sciences po , la France pourrait enfin se relever!
Quand Foutriquet Macron ( qui nous a bradé Alstom au ricains) affirme qu’il n’y a pas de crainte à avoir quand au futur de l’entreprise à Lisieux, grand danger puisque ça parole n’a en ce domaine,comme comme dans beaucoup d’autres situations, strictement aucune valeurs.
Il suffirait que nous achetions du paracétamol et non la marque « doliprane »et que les médecins ne le prescrivent plus. Sanofy ne pourrait plus vendre et les futures bénéfices du repreneur ne seraient plus garantis.
le ministre clame qu’il s’y opposera, que ce produit sera protégé, paroles verbales bien sur il ne fera rien
Je ne comprends pas une chose, pourquoi les mutuelles n’investissent pas dans ces médocs ?
La première cause de greffe du foie est la surutilisation de paracétamol.
À mon avis il est grand temps d’éliminer cette molécule de nos rayons pharmaceutiques, de même que des produits comme le Maalox, bourré en mon temps d’aluminium qui, lui, déclenche le Parkinson.
Contre certaines douleurs, allez voir les huiles essentielles comme celle de la gaulthérie, mais pas seulement.
Contre l’acidité, arrêtez de manger des produits laitiers, des choux (sauf brocolis), des bananes, du sucre et de boire des sodas.