C’est par un appel à la confiance que les maires et présidents finistériens des communautés de communes de la seconde région rurale de France, aujourd’hui menacée par la ZAN ( Zone Artificielle Nette) se sont adressés à un Etat « par trop omnipotent et devenu impotent ».
Certains d’entre eux, en ce 10e anniversaire du Carrefour des communes du Finistère à Brest les 3 et 4 octobre 2024, se sont même faits lanceurs d’ alertes non seulement parce que « le dernier espace de liberté sur la terre, c’est la mer »- et que la Bretagne est un modèle en ces domaines – mais aussi pour la reconnaissance de ce qu’ils sont et de ce qu’ils font pour ces deux éléments fondamentaux de notre globe ; partagés qu’ils sont entre impératifs législatifs et attentes des habitants – en particulier pour la sécurité, le logement, les soins… – se qualifiant de « funanbules » sur une corde raide au quotidien à la recherche d’ un balancier que le Président du Sénat celui de la « la Chambre Haute » Gérard Larcher, a semblé leur apporter en conclusion de ces 2 journées de rencontres.
Ses recommandations : combattre le mille-feuilles territorial, mutualiser les moyens avec les intercommunalités afin de contrebalancer le pouvoir parisien dans l’attente d’une décentralisation tant attendue, reconnaître financièrement et administrativement la gestion des territoires, nullement responsable des déficits publics mais victimes des conséquences de la crise dévastatrice du covid, mais aussi de l’alignement sur l’Europe et de la généralisation de la « dette écologique ».
Ces élus, « digues de la République », mais sous-traitants du préfet local, espèrent le vrai statut qu’ils demandent, sans « statufication» de leur fonction, mais qui nécessitent – avec ou sans humour ?- d’être du niveau Bac +20 ! Nos Bretons se souviennent-ils d’avoir quelque peu « chouanné » en un autre temps ?
Quant au Président de la Région Bretagne , de rappeler l’essentiel : « Produire pour nourrir… le combat à assumer ».Ceci afin de conserver notre indépendance alimentaire face à la mondialisation sans âme d’une Europe castratrice qui menace notre agriculture de la signature du Mercosur mais aussi du déclenchement d’une « tempête » budgétaire non justifiée . Une encore possible journée de solidarité a été évoquée , supprimant un jour férié, pour pallier les fragilités dues au vieillissement de la population car les plus de 65 ans auront doublé en 2050 en Finistère.
Est-ce pour cette raison qu’un atelier définissait , comme un recours reconnu et souhaité, l’immigration d’où qu’elle vienne pour remplacer le déficit démographique par un « net élan vers l’Ouest de la créolisation » ! Les interpellations à ce sujet furent interdites car supposées … politiques.
En ce département qui connait le plus grand nombre de suicides en France, les dessins du caricaturiste NONO vinrent mettre sur écran spontanément une note d’humour indispensable lors des séances plénières pour illustrer le « sacerdoce » de ces « premiers soldats de la République » comme certains se définissent tout en réclamant « le pouvoir d’agir » en conservant une autonomie fiscale confisquée par la disparition de la taxe d’habitation et la limitation d’ installation de PME.
La créativité ne fut pas à l’écart puisque le meilleur journal communal ou communautaire fut récompensé !
Le parrain de ce carrefour, l’écrivain breton et prix Goncourt, Yan Queffelec, vint rappeler qu’il était issu de « ce peuple que le bonheur rend triste mais que les malheurs n’empêchent pas de sourire » laissant à l’orchestre Matheus d’interpréter que l’une des saisons … des « Quatre saisons » de Vivaldi… celle de l’actualité ! La musique n’est elle pas une belle parenthèse à l’engagement et à la nécessaire reconversion qu’impliquent vie professionnelle et vie privée tant l’engagement citoyen de nos édiles est mis en péril par les incivilités et l’absence de reconnaissance conduisant à la professionnalisation de la fonction qui bien entendu n’est pas celle d’un fonctionnaire.
Gouverner, c’est prévoir et ces édiles , éloignés du jacobinisme de la capitale se veulent capables de faire et exigent qu’on se fient à eux « pour tenir le cap ! »
Pour l’anecdote , un cadeau fut offert aux auditeurs de cette manifestation : un agenda « laïciste » et « non sexué » puisque saints et saintes ne sont plus reconnus dans leur identité propre ! L’Etat de Droit a-t-il le « droit » d’effacer notre civilisation fondatrice au nom d’un catéchisme laïc ?
Claudine Dupont-Tingaud
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Une réponse à “Les élus finistériens en quête de reconnaissance et d’autonomie : le Carrefour des communes au cœur des défis locaux”
Encore un evenement bien franmac ! Comme il se doit