Une récente et importante enquête menée par le Pew Research Center révèle des attentes croissantes parmi les catholiques d’Amérique latine et des États-Unis pour un renouvellement de l’Église sur des questions sensibles. Dans une enquête menée auprès de 5 676 catholiques, les fidèles appellent de plus en plus à une évolution des positions de l’Église sur la contraception, le rôle des femmes, la sexualité, et le mariage des prêtres. Ce désir de changement met en lumière les tensions entre les doctrines originelles et les aspirations actuelles, fortement influencées par le gauchisme sociétal, mais aussi par le Pape François lui même depuis des années.
Des attentes fermes pour la contraception et l’ordination des femmes
Les résultats du sondage montrent un soutien significatif pour que l’Église autorise l’usage de la contraception. Les catholiques de sept pays, dont les États-Unis, le Brésil, et l’Argentine, expriment une nette préférence pour une ouverture en ce sens. Les opinions favorables atteignent des niveaux impressionnants : 86 % en Argentine et 63 % au Brésil, montrant que les fidèles souhaitent davantage de contrôle dans leur vie personnelle sans que cela soit en conflit avec leur foi.
L’ordination des femmes, autre point de débat, reçoit également un appui majoritaire dans la plupart des pays étudiés. Ce désir de voir les femmes accéder à la prêtrise reflète un changement de mentalité parmi les catholiques.
Mariage des prêtres : des avis partagés selon les cultures
Sur la question du mariage des prêtres, les opinions sont plus divisées. Alors que deux tiers des catholiques d’Argentine, du Chili et des États-Unis souhaitent cette réforme, les catholiques mexicains et péruviens s’y montrent plus réservés, jugeant que le célibat sacerdotal fait partie intégrante de la tradition ecclésiastique.
L’enquête révèle que l’ouverture à la reconnaissance du mariage des couples homosexuels varie selon les pays. Les catholiques d’Argentine, du Chili et, dans une moindre mesure, des États-Unis, sont favorables à cette reconnaissance. À l’inverse, la majorité des catholiques mexicains, péruviens, et colombiens se montrent réticents à envisager cette mesure, traduisant une certaine résistance au gauchisme sociétal en matière de mœurs au sein de l’Église.
Le pape François : une figure appréciée, mais en déclin
Premier pape latino-américain, François continue de bénéficier d’une large popularité. Cependant, sa cote d’amour connaît un recul dans plusieurs pays. En Argentine, son pays natal, la popularité de François est passée de 98 % en 2013 à 74 % en 2024. Aux États-Unis, où il était fortement apprécié lors de son élection avec un taux de popularité de 85 %, il ne recueille plus que 75 % d’avis favorables. Malgré tout, il demeure une figure de changement pour de nombreux catholiques. La majorité des fidèles considèrent son pontificat comme une étape importante dans l’évolution de l’Église, qu’ils jugent plus marquée par un tournant social que doctrinal.
L’étude met également en évidence une différence d’opinion entre les catholiques selon leur degré de religiosité. Ceux qui prient quotidiennement, par exemple, se montrent généralement moins favorables aux changements souhaités par leurs pairs moins pratiquants, que ce soit sur le mariage des prêtres, l’ordination des femmes ou la reconnaissance des couples de même sexe. En parallèle, les jeunes catholiques se montrent souvent plus progressistes : en Colombie, 65 % des catholiques de 18 à 39 ans soutiennent l’ordination des femmes, contre seulement 49 % chez les plus âgés.
Depuis 2013, l’opinion des catholiques latino-américains évolue, notamment en faveur de l’ordination des femmes. En Argentine, les partisans de cette réforme sont passés de 51 % en 2013-2014 à 71 % en 2024. Dans certains pays comme le Mexique, cependant, les avis n’ont que peu changé. Sur la contraception, les résultats montrent une stabilité, bien que des fluctuations soient notées : au Pérou, le soutien à la contraception a augmenté de 12 points, tandis qu’il a chuté d’autant au Brésil.
Le sondage du Pew Research Center révèle des fidèles manifestement en attente de réponses et de changements. Qu’est-ce que l’Eglise et ses dirigeants auront à leur répondre dans les prochaines années ?
L’étude complète à retrouver ici
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7 réponses à “L’Église face aux attentes des fidèles en Amérique latine et aux USA : les catholiques réclament du changement”
Oui on sait par ailleurs que même parmi les 1 % de la population qui pratique encore la grande majorité est favorable à ces changements de la religion catholique et par ailleurs ce sont les mêmes qui ne croient plus à la Présence Réelle et qui ne se confessent jamais.
Moi j’en tire que ces personnes n’ont plus la foi catholique, tout simplement. Dont acte !
Élire un papa athée et mondialiste révélait déjà que le naufrage se précisait. Par qui etait initié Vatican II ?
C’est bien de demander aux fidèles (encore faut il qu’ils soient vraiment fidèles ) ce qu’ils pensent, mais c’est l’église et son magister qui doit décider de tout ça, le laïque lambda qui n’a pas de formation théologique et qui n’a pas une vie de prière très sérieuse, n’est pas apte à décider quoique ce soit
d’accord ; d’ailleurs, sur toute l’Amérique latine, qui sont les 6 000 personnes interrogées ? en nombre et en qualité ?
Hélas, on connaît les positions des fidèles « modernes » qui sont encore (toujours!) déçus par la révolution conciliaire.
Si je comprends bien, les « catholiques modernes » exigent les réformes encouragées par les protestants. Qu’ils se précipitent donc dans les sectes protestantes. Quant à mes amis traditionalistes, ils maintiennent la foi traditionnelle, méprisée par les chefs de la nouvelle Eglise conciliaire.
J’imagine le Christ procédant à un sondage parmi les Apôtres pour savoir ce qu’il devait révéler…
L’église… elle veut faire oublier qu’elle est vieille depuis qu’elle a oublié qu’elle est immortelle.