Les Scarlets de Llanelli, club emblématique gallois, plaident pour une fusion entre la Premiership anglaise et l’United Rugby Championship (URC). Simon Muderack, président du club, voit cette initiative comme une solution pour revitaliser les rivalités entre équipes galloises et anglaises et ainsi assurer l’avenir du rugby dans la région. Le dirigeant s’exprime sur l’urgence de cette refonte, estimant qu’une telle fusion offrirait une meilleure visibilité et attirerait davantage de spectateurs.
Une fusion pour sauver le rugby gallois
Muderack voit dans la fusion des deux championnats l’opportunité de ramener des rencontres historiques et populaires avec les clubs anglais, capables de remplir les stades. Selon lui, ce rapprochement permettrait d’assurer une stabilité financière indispensable pour les clubs gallois, dont la survie dépend en grande partie de recettes supplémentaires et d’une audience plus large. Il estime qu’une conférence anglo-galloise au sein de l’URC, où les équipes galloises et anglaises se rencontreraient régulièrement, pourrait générer un véritable engouement populaire, comparable aux rivalités de la Premiership anglaise.
Des défis financiers et logistiques
Le contexte économique difficile du rugby européen pousse les instances à envisager de nouveaux modèles. CVC Capital Partners, société de capital-investissement présente dans les deux ligues, semble également favorable à ce type de réorganisation pour améliorer la rentabilité. Le modèle pourrait s’inspirer du système de conférence, avec une conférence « anglo-galloise » et une autre impliquant les équipes d’Irlande, d’Écosse, d’Italie et d’Afrique du Sud. Muderack souligne les bénéfices potentiels de cette fusion : des déplacements réduits, un alignement des plafonds salariaux et des matchs inter-conférences qui aboutiraient à des play-offs unifiés.
Un calendrier 2026 pour une transformation
Muderack vise un lancement de cette fusion dès 2026, une échéance qui coïncide avec la fin des contrats télévisés actuels de la Premiership. Le dirigeant espère ainsi éviter un « cycle médiatique » sans vision claire, en garantissant aux diffuseurs une compétition à la hauteur des attentes du public. Cependant, il reconnaît les difficultés que cette restructuration pourrait poser pour les compétitions européennes actuelles, notamment la Champions Cup, qui pourrait voir son rôle réduit au profit de la nouvelle ligue.
Pour Muderack, l’attrait des confrontations avec des équipes anglaises est une évidence. Le président évoque l’enthousiasme des fans des Scarlets, qui se préparent déjà pour des déplacements comme celui contre Gloucester en European Challenge Cup. En connectant les Scarlets à des clubs anglais historiques comme Bath et Leicester, Muderack espère attirer des foules plus importantes, renouant ainsi avec l’esprit des grands derbys d’antan. À terme, il ambitionne de remplir le Parc y Scarlets, rappelant que, juste avant la pandémie, le club attirait régulièrement plus de 10 000 spectateurs.
Malgré l’intérêt pour une réorganisation, Muderack redoute que l’indécision règne. Selon lui, le rugby ne peut plus se permettre de tergiverser sur des projets de réformes majeurs. « Ma plus grande crainte, c’est que nous n’agissions pas », déclare-t-il. Il insiste sur le fait que l’inertie pourrait être dévastatrice pour un sport déjà en difficulté sur le plan financier. Le dirigeant des Scarlets prône une action décisive pour garantir la pérennité du rugby gallois et anglais dans un cadre unifié et attractif.
Alors que la Welsh Rugby Union et les autres clubs gallois, comme les Ospreys, Cardiff et les Dragons, pourraient avoir leur mot à dire, il semble de plus en plus évident que le rugby gallois envisage sérieusement cette fusion comme une voie de sortie face aux défis actuels. Une chose est sûre : les supporters des Scarlets, ainsi que les passionnés de rugby, espèrent un retour des grandes rivalités anglo-galloises pour redonner au rugby son éclat d’antan.
Le rugby Gallois en pleine refondation
Le rugby gallois connaît actuellement son plus grand bouleversement depuis des années, avec des ligues redessinées depuis cette saison au niveau inférieur.
Le Super Rygbi Cymru (nom officiel de la compétition remplaçant l’Elite Domestic Competition) deuxième échelon derrière l’URC, a débuté le deuxième week-end de septembre (samedi 14 septembre) et voit les clubs disputer 18 matches de championnat à domicile et à l’extérieur au cours de la saison régulière avant de passer à trois tours de play-offs et à une grande finale. Chaque équipe est assurée de disputer au moins un match de barrage et quatre autres matchs dans le cadre de la compétition de coupe qui se déroulera pendant la période du tournoi des 6 nations, ce qui donne à chaque équipe un minimum de 23 rencontres au cours de la saison.
Ce championnat a pour but de créer plus de liens et de ponts entre les 4 franchises d’URC (Ospreys, Cardiff, Dragons, Scarlets) et les clubs gallois. Jouent dans la ligue, Carmarthen Quins – Swansea – Ebbw Vale – Aberavon – Newport – Bridgend – Pontypool – Llandovery – RGC – Cardiff
Les rencontres de ce championnat sont diffusées à la télévision galloise
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