MA : voici le communiqué du groupe ultra historique de Lyon, les Bad Gones, au sujet de ces évènements.
— Bad Gones 1987 – Officiel (@BG1987Officiel) October 8, 2024
Les incidents survenus après le match OL-Nantes du 6 octobre 2024 entre des membres du groupe historique du virage Nord Bad Gones et des membres d’un nouveau groupe de supporteurs 69 Pirates laissent planer un doute : et si cette affaire relevait d’une stratégie politico-médiatique pour déstabiliser les groupes de supporters historiques de l’Olympique Lyonnais ? Les récents événements rappellent la manipulation Tigris Mystic au PSG dans les années 1990, dont la création avait eu, en 1993 pour objectif de contrer l’influence du kop de Boulogne, une tribune réputée agitée et nationaliste, ce qui ne plaisait pas aux promoteurs du football moderne.
[#OLFCN] 🤦♂️ Incidents en marge du match – via RMC ⤵️
« Des incidents ont eu lieu entre les Bad Gones et les Six Neuf Pirates. […]
De sources concordantes, ces violences interviennent en raison d’un antagonisme naissant entre le nouveau groupe de supporteurs (Six Neuf Pirates)… pic.twitter.com/klKBZq5DLf
— Social Gones (@SocialGones) October 6, 2024
À Lyon, les virages sud et nord sont des bastions bien établis depuis des décennies. Les Bad Gones au nord, le Virage sud et sa ribambelle de groupes ultras de l’autre côté qui se renouvellent (regroupés aujourd’hui derrière l’appellation Lyon 1950). Certes, ces virages ont parfois été le théâtre de débordements, mais ils ont su maintenir une relation d’équilibre et de confiance avec le club.
Aujourd’hui, la venue de nouveaux groupes, qui semblent être promus par certains médias et soutenus en coulisses (un article évoque même l’influenceur Bassem derrière tout ça) pourrait marquer une volonté de bouleverser cet équilibre. Certains observateurs s’interrogent : pourquoi ces nouveaux acteurs débarquent-ils subitement, à l’instar des « Six Neuf Pirates » aux codes manifestement proches de ceux des cités (ce qui n’est pas franchement dans la culture des tribunes lyonnaises) et peu connu (ou pas du tout) dans le paysage des tribunes lyonnaises ? D’autant plus que certaines informations recueillies font mention d’un groupe qui revendique ouvertement vouloir faire venir beaucoup de jeunes de cité pour rivaliser avec les groupes historiques.
{ OL 2-3 Marseille }
Rendez vous demain face à l’Olympiakos pour notre premier match européen en bloc 439 ! 🔴🔵@sixneufpirates 🏴☠️ pic.twitter.com/5CIud5Mnwu
— SNP – Six Neuf Pirates (@sixneufpirates) September 25, 2024
6-9 pirates, 3 mois d’existence et ils foutent déjà le bordel dans les tribunes, ne respectent rien de l’histoire du club, des KOP lyonnais historiques mais ils sont défendu ardemment…je les ai croisé en train de taguer et de sticker contre les autres KOP ..des racailles..
— team OL (@ju_tfra) October 6, 2024
Un contexte politique et une volonté de contrôle ?
Le communiqué de presse diffusé après le match par plusieurs députés du Rhône s’en prend ouvertement aux groupes qualifiés de « violents » et « d’extrême droite », appelant à des mesures contre leur présence au stade. Or, l’amalgame entre ultras et violences idéologiques est un raccourci facile, souvent utilisé pour justifier une répression accrue. En réalité, les supporters historiques de l’OL, malgré leurs désaccords avec la direction et certains incidents, n’ont jamais laissé la situation dégénérer à un point critique.
L’affaire de Lyon-Nantes fait penser à un coup monté politico-médiatique, l’idée centrale de certains étant manifestement de faire monter un petit groupe politisé à gauche et inconnu de tous dans les tribunes lyonnaises pour finir par en chasser les groupes historiques de… https://t.co/agnjZrIUdt
— Breizh-Info (@Breizh_Info) October 8, 2024
La mise en garde contre une « implantation des groupuscules d’extrême droite » par certains élus de gauche pourrait servir d’argument pour restructurer le soutien populaire au sein du stade, en favorisant des groupes plus dociles ou idéologiquement alignés. Les supporters lyonnais, attachés à leur indépendance, voient en cela une manœuvre visant à faire taire ceux qui osent afficher un esprit critique vis-à-vis des décisions internes du club.
D’autant plus que les groupes lyonnais historiques n’ont, et cela depuis des années, jamais fait de politique, même si des médias mal intentionnés voient quasiment dans une Marseillaise chantée ou des drapeaux français exhibés une appartenance à l’extrême droite. Personne n’a jamais nié à Lyon par ailleurs qu’il y avait des militants d’extrême droite, y compris au stade. Mais jusqu’ici, et bien que la société orwellienne se profile, il n’est pas interdit de l’être. Les groupes officiels de supporteurs (groupes ultras) eux, n’ont jamais rien revendiqué, c’est un fait aussi.
Une enquête qui alimente les suspicions
L’interpellation d’un jeune supporter de 21 ans, originaire de Bron et connu des services de police, ne fait que renforcer le flou autour de cette affaire. Ce supporter serait un membre des 69 Pirates (et non pas des Bad Gones contrairement à ce qui a été affirmé au départ) qui aurait tenté de se débarrasser d’un cutter lors de l’intervention policière. Il a été placé en garde à vue pour violences aggravées et port d’arme dans une enceinte sportive. De plus, bien que des rapports fassent état d’un potentiel blessé, aucune victime ne s’est encore manifestée, ce qui laisse penser à une instrumentalisation des faits.
C’est bien un membre de 69 Pirates qui avait un cutter et non un Bad Gones :https://t.co/kW2VyTcqyt
— RedBlue 🇨🇵 ⚜️ (@redblue_gone) October 7, 2024
Une tentative de reprise en main des tribunes ?
L’histoire récente des supporters parisiens, où les Tigris Mystic avaient été introduits dans les années 1990 pour contrer le Kop Of Boulogne (KOB) montre à quel point les autorités et les clubs peuvent se mêler de la gestion des tribunes pour tenter de les contrôler. Cependant, ce type de manipulation se termine souvent en fiasco, et les supporters ne s’y trompent pas. À Paris, les violences entre supporteurs ont amené du sang, des morts (dont celle de Yann Lorence, lynché à mort par des membres du virage Auteuil), des larmes, et au final, une épuration en règle des supporteurs historiques du KOB au profit d’ultras plus « Qatari-compatibles ».
A Lyon, le souvenir de cette manœuvre parisienne reste dans les esprits, et la méfiance est de mise concernant une tentative similaire de renverser le cours de l’histoire des fans historiques de l’Olympique Lyonnais. Les groupes de supporters lyonnais sont une force enracinée et diverse, qui n’accepte pas les ingérences. La volonté apparente de promouvoir de nouveaux groupes pourrait bien se retourner contre ses initiateurs. Il appartient désormais aux supporters, au club, de rester vigilant.
Le mouvement ultra à Lyon : une synthèse non exhaustive
Les mouvements ultras de l’Olympique Lyonnais (OL) ont une histoire riche, marquée par des groupes influents qui ont contribué à façonner l’ambiance dans les tribunes du stade de Gerland, puis au Groupama Stadium depuis 2016. Voici un aperçu historique de l’évolution des groupes de supporters ultras à Lyon :
Les mouvements ultras à l’OL ont commencé à se structurer dans les années 1980, à une époque où le club évoluait en division inférieure. À l’époque, les matchs se déroulent à Jean Bouin (où apparait la première bâche Bad Gones) puis lors du changement de stade, les groupes de supporters se concentrent principalement dans le Virage Nord du stade de Gerland, le côté populaire. L’ambiance est animée mais encore peu organisée. Les Bad Gones voient le jour en 1987. Leur nom vient d’une fierté d’appartenance à Lyon (le terme « Gone » désignant un enfant en argot lyonnais). Ce groupe ultra devient rapidement le principal acteur du Virage Nord, prônant un soutien inconditionnel à l’OL. Ils se distinguent par leur ferveur, leur organisation, et leur capacité à produire des tifos impressionnants, mais aussi par une capacité à tirer les bretelles des joueurs lorsque nécessaire pour leur rappeler quelques valeurs du football populaire.
Les années 1990 marquent la structuration des tribunes lyonnaises avec la création de nouveaux groupes dans le Virage Sud. Ces groupes ne partagent pas forcément la même vision que les Bad Gones, mais ils apportent une diversité dans le soutien et créent une complémentarité dans les tribunes. On retrouve ainsi la Cosa Nostra Lyon, les Hex@gones, puis les Ludgunums, les Nucléo, et Lyon 1950 dans les années 2000 qui est une sorte de fusion de tous les groupes ayant existé au préalable dans le Virage sud (pour ne parler que des Ultras) et qui anime encore le virage sud aujourd’hui.
YV
PS : en complément , il est intéressant de noter que les articles à charge qui servent de source pour la presse mainstream concernant les supporteurs lyonnais proviennent de journaux d’extrême gauche ou d’informations guidées par l’extrême gauche (comme le fait de dire que SOS Calvaires serait une association d’extrême droite, ce qui est factuellement faux), Streetpress en tête
https://www.streetpress.com/sujet/1718200980-kop-documentaire-enquete-sur-ultras-extreme-droite-lyon-marseille
https://www.streetpress.com/sujet/1728320041-lyon-supporters-violemment-agression-couteaux-bad-gones-1950-six-neuf-pirates-ol-olympique-football-ligue
https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/01/16/a-l-olympique-lyonnais-une-atmosphere-nationaliste-perdure-parmi-les-fervents-supporteurs_6211032_3242.html
https://www.20minutes.fr/sport/football/ligue-1/4089051-20240430-ol-bad-gones-fait-don-association-liee-extreme-droite
https://www.lyonfoot.com/article/4098/c-est-quoi-cette-histoire-de-virage-sud-de-bassem-braiki
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Une réponse à “Affaire OL-Nantes : un coup monté politico-médiatique pour affaiblir les supporters historiques de Lyon ? [MAJ : le communiqué des Bad Gones]”
Eh oui , les gauchistes voient l’ « extrême droite » , pour ne pas dire les nazis , partout et tout le temps . C’ est très pénible de constater que certains se laissent manipuler par des gauchistes professionnels.