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Immigration : Bruno Retailleau dénonce le rôle ambigu des associations d’aide aux migrants

Depuis son arrivée au Ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau affiche une volonté claire de durcir la politique migratoire française. Dans le cadre de cette stratégie, il souhaite reconfigurer les dispositifs d’aide aux migrants en centres de rétention administrative (CRA) pour réaffirmer le rôle de l’État. Cette réforme envisagée intervient dans un contexte tendu, marqué par le viol et le meurtre de Philippine, une jeune femme retrouvée assassinée au bois de Boulogne fin septembre. Le principal suspect dans cette affaire est un ressortissant marocain de 22 ans, sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), mais toujours présent sur le sol national.

Retailleau met en avant la nécessité de transférer les services d’aide juridique et sociale des associations vers l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii). Il accuse certaines associations d’être « juge et partie », estimant qu’elles se livrent à un activisme incompatible avec leurs missions. Selon le ministre, l’assistance juridique destinée aux migrants devrait être assurée par un service d’État, sans influences militantes susceptibles de contrecarrer l’expulsion des individus en situation irrégulière. « Il est temps de clarifier la situation pour redonner aux CRA leur mission première : l’éloignement des clandestins du territoire national », a-t-il déclaré.

Redonner à l’État un monopole sur l’assistance juridique

Le transfert des compétences d’aide juridique des associations vers l’Ofii impliquerait un passage législatif. L’Ofii a déjà préparé un rapport, soulignant que cette réforme est techniquement possible, à condition d’instaurer une nouvelle loi. Le directeur de l’Ofii, Didier Leschi, soutient cette approche, rappelant que dans d’autres pays européens, cette aide juridique est gérée directement par l’État ou ses représentants.

En Europe, l’État prend généralement en charge l’assistance juridique pour éviter des interventions extérieures. En France, les associations actives dans les CRA sont souvent perçues comme des obstacles à la politique d’éloignement, exploitant l’assistance juridique pour contester la légitimité des procédures d’expulsion, et créant une confusion entre défense des droits et opposition militante à la politique migratoire. L’aide juridique accordée se transforme aujourd’hui en opposition systématique à l’exercice de l’autorité de l’État.

Renforcement des contrôles aux frontières et rétablissement du délit de séjour irrégulier

Retailleau entend également renforcer la politique migratoire au-delà des CRA. Il a annoncé vouloir réintroduire le délit de séjour irrégulier, une mesure supprimée en 2012, et renforcer les contrôles aux points de passage frontaliers stratégiques. Ce durcissement vise à limiter les flux migratoires irréguliers et à garantir une meilleure sécurité pour les citoyens français.

Pour  Bruno Retailleau, ces mesures sont nécessaires pour répondre à la montée de l’insécurité liée à l’immigration clandestine et à l’incapacité actuelle de l’État à faire appliquer les OQTF. Sa démarche reflète une volonté de restaurer la souveraineté nationale face à une pression migratoire qu’il juge incontrôlée et de redonner aux institutions françaises la capacité d’agir directement et efficacement.

Il sera jugé par ses actes, pas pour ses annonces.

Crédit photo : DR

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5 réponses à “Immigration : Bruno Retailleau dénonce le rôle ambigu des associations d’aide aux migrants”

  1. Georges S dit :

    Tant que l’AME ne sera pas supprimee completement, il y aura des migrants qui vont tenter de passer en France et il n’y aura aucun service de douane (meme avec 200 000 agents) qui pourra les arreter. (sans parler des juges qui continueons a poursuivre les victimes au lieu de poursuivre les criminels).

  2. Pschitt dit :

    Toutes les aides aux étrangers, quelles qu’elles soient (hébergement, soins médicaux, éducation, interprétariat, assistance juridique, frais de justice, billets d’avion lors des éloignements, accompagnement policier, frais d’incarcération…), devraient être attribuées via un service administratif unique. Les étrangers désireux d’en bénéficier devraient ainsi sortir de la clandestinité. Ils disposeraient d’une carte de paiement biométrique afin d’assurer que les aides aillent aux vrais bénéficiaires. L’OFII tiendrait une comptabilité de ces aides, considérées comme une dette des bénéficiaires. Toute régularisation, tout visa ultérieur, supposerait leur remboursement préalable.
    Cela n’exclurait pas l’intervention d’associations aux côtés des migrants. Elles en seraient alors solidaires au sens juridique, c’est-à-dire qu’elles seraient aussi responsables de leurs dettes.
    Ce système humanitaire permettrait aux étrangers en situation irrégulière de faire face à leurs besoins essentiels sans tomber dans la dépendance d’associations aux buts pas toujours nets. Il les considérerait comme des individus responsables de leurs actes sans les enfermer dans un système d’assistance. Et il en ferait réfléchir plus d’un.

  3. Franck dit :

    Bruno Retailleau ne sera pas en mesure de mettre en place le dixième des mesures qu’il envisage, il y a trop d’interêts financiers et politiques en jeu.Il aura beaucoup de monde contre lui et sera obligé de démissionner ou alors retourner sa veste et se mettre dans le sens du vent.

  4. Prétet Yvette dit :

    Je veux préciser que  »l’Etat français est très généreux avec l’argent des autres » si on crée une association POUR LES ETRANGERS!..

  5. Poulbot dit :

    Qu’il commence par interdire les associations de type S*S machin chose et compagnies qui ne sont en fin de compte que des trafiquants d’êtres humains.
    Par la même occasion qu’il fasse revoir l’AME et toutes les aides aux migrants car pendant ce temps la ce sont les « autochtones » qui doivent ce serrer la ceinture , ne pas pouvoir ce soigné correctement.

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