Mercredi 9 octobre 2024, à 13h, la Cour d’Appel de Rennes accueillera un rassemblement peu commun : des familles, des associations et des citoyens se réuniront pour soutenir une famille de Loire-Atlantique victime des pesticides. À l’initiative de l’association Phyto-Victimes et du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, cette mobilisation vise à sensibiliser le public à un problème de santé majeur : les effets dévastateurs des pesticides sur les enfants exposés dès la période prénatale.
L’exposition in-utero aux pesticides, un fléau silencieux
Depuis 2013, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a mis en évidence le lien entre l’exposition aux pesticides et diverses pathologies pédiatriques graves. Ces maladies incluent des tumeurs cérébrales, des leucémies, des malformations comme l’hypospadias et la fente labio-palatine, ainsi que des troubles neurodéveloppementaux pouvant impacter la communication, l’apprentissage et le comportement des enfants. Pour les familles concernées, le constat est accablant : les produits phytosanitaires, utilisés à grande échelle dans le secteur agricole, ont des répercussions sur la santé des plus vulnérables, notamment les enfants exposés in-utero.
Malgré la reconnaissance scientifique de ces effets, le parcours pour obtenir une indemnisation est un véritable parcours du combattant. À ce jour, le Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides (FIVP) n’a reconnu que six dossiers d’enfants exposés in-utero, sur les vingt-deux déposés entre 2021 et 2023. Seuls cinq de ces dossiers ont obtenu une évaluation favorable, alors qu’une majorité reste en suspens en raison de dossiers incomplets ou de la complexité des critères d’évaluation. Les familles, souvent laissées seules face aux démarches administratives, éprouvent des difficultés à faire reconnaître l’impact de ces expositions sur la santé de leurs enfants.
Le combat poignant d’une famille de Loire-Atlantique
La mobilisation à Rennes fait suite à l’histoire tragique d’une famille de Loire-Atlantique dont la petite fille, exposée aux pesticides in-utero, a développé une leucémie aiguë lymphoblastique. La fillette, qui a grandi dans un environnement agricole, a malheureusement perdu sa bataille contre la maladie après une lutte longue et éprouvante. Soutenue par le cabinet d’avocats TTLA et par Phyto-Victimes, cette famille a déposé un dossier de reconnaissance auprès du FIVP, espérant faire reconnaître officiellement le lien entre l’exposition aux pesticides et la maladie de leur enfant. Leur combat illustre les difficultés auxquelles sont confrontées de nombreuses familles françaises.
L’enjeu dépasse le cas particulier de cette famille. Phyto-Victimes appelle ainsi à une prise de conscience collective et à une amélioration des dispositifs d’indemnisation pour les victimes des pesticides. « L’exposition in-utero doit être reconnue comme un facteur de risque spécifique, justifiant un traitement particulier de ces dossiers », plaide l’association, qui milite depuis plusieurs années pour une protection accrue des enfants et des femmes enceintes vivant dans des zones d’utilisation intensive de pesticides.
Appel à mobilisation : une bataille pour le droit à la santé
Le 9 octobre, les associations espèrent mobiliser un maximum de citoyens pour soutenir la famille devant la Cour d’Appel de Rennes. Cet événement est l’occasion de dénoncer les obstacles auxquels se heurtent les victimes dans leur quête de justice et d’indemnisation. Pour Phyto-Victimes et le Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest, il est crucial que les autorités publiques prennent la mesure de la gravité de cette situation et accordent aux familles l’accompagnement nécessaire pour faire valoir leurs droits.
L’audience, publique et ouverte à tous, se tiendra à 14h. Au-delà du soutien à une famille en deuil, cette mobilisation vise à rappeler l’urgence d’une réglementation plus stricte en matière de pesticides, notamment pour protéger les populations les plus vulnérables. Le sort des enfants exposés in-utero reste un sujet trop souvent ignoré, malgré les risques avérés pour leur santé.
Crédit photo : DR
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3 réponses à “Les enfants exposés in-utero : des victimes silencieuses des pesticides en quête de justice”
C’est malhonnête d’illustrer l’article avec une photo d’un épandage utilisé en Asie, mais interdit en France! Ce n’est pas honnête , mais avec les verts, c’est sytematique ce genre d’intox
Vous avez raison, la photo d’illustration a été modifiée
On vous montre la lune et vous regardez le doigt !!!
On vous parle d’un sujet majeur qui est l’empoisonnement d’enfants pendant leur vie intra-utérine, qui peut conduire jusqu’à leur décès
On vous dit que l’Etat préfère indemniser les victimes (et encore, il faut qu’elles se battent devant les tribunaux) qu’évaluer sérieusement ces toxiques et les retirer du marché
ET vous, vous critiquez la photo !
On s’en tape de la photo, lisez plutôt cet arrêté que le gouvernement a publié au JO sur le sujet :
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044993676
téléchargez l’arrêté du 7 janvier 2022 sur Légifrance.fr