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Comment protéger ses activités numériques de la surveillance et de la malveillance ? Un aperçu des solutions alternatives à la portée de tous

Dans un monde de plus en plus connecté, les risques pour notre vie privée se multiplient. Comme l’exprime une jeune chercheuse hongkongaise dans le reportage d’Arte, « Nos libertés sont en train de s’évaporer sous nos yeux. » À chaque instant, nos données personnelles sont collectées par des géants du numérique tels que les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Qu’il s’agisse des messageries instantanées, des réseaux sociaux, des navigateurs, des moteurs de recherche ou encore des services de géolocalisation, l’utilisation quotidienne de ces outils expose les utilisateurs à une surveillance constante et à de multiples dangers : hacking, espionnage commercial, cyberharcèlement et surveillance étatique.

Une menace croissante pour la vie privée

Dans cette ère numérique, les activités en ligne génèrent un volume colossal de données. Les informations que nous laissons derrière nous à chaque recherche Google ou publication sur les réseaux sociaux deviennent des ressources précieuses pour les entreprises et les gouvernements. Ces données sont utilisées pour personnaliser des publicités, suivre nos déplacements, et parfois, elles sont même vendues à des tiers. Mais ce n’est pas tout : en ligne, nous sommes également vulnérables aux cyberattaques et à la malveillance, que ce soit à travers le piratage de comptes, le vol de données ou le harcèlement en ligne.

Le reportage diffusé par Arte met en lumière ces enjeux majeurs en s’appuyant sur des témoignages variés, comme celui d’un artiste berlinois qui souhaite se libérer de Facebook, ou encore d’une jeune Hongkongaise menacée par les autorités chinoises. À travers ces récits, il devient évident que la surveillance en ligne n’est plus une fiction, mais bien une réalité à laquelle il faut faire face.

Se protéger contre la surveillance : des solutions pratiques

Heureusement, il existe des solutions pour limiter la collecte de nos données et protéger notre vie privée en ligne. Le documentaire d’Arte propose plusieurs alternatives pratiques pour échapper à la surveillance omniprésente des algorithmes.

  1. Utilisation d’outils de navigation privés : Les navigateurs classiques, comme Google Chrome, collectent un grand nombre de données sur vos habitudes de navigation. Pour éviter cela, des solutions comme Tor ou Brave permettent de naviguer de manière anonyme et de bloquer les traqueurs publicitaires.
  2. Moteurs de recherche alternatifs : Google est le moteur de recherche le plus utilisé, mais il enregistre vos requêtes et vos habitudes. Des moteurs de recherche respectueux de la vie privée comme DuckDuckGo ou Qwant offrent une alternative en garantissant l’absence de traçage de l’historique de navigation.
  3. Messageries chiffrées : Les messageries traditionnelles, comme WhatsApp ou Facebook Messenger, sont souvent critiquées pour leur manque de protection des données. En revanche, des applications comme Signal ou Telegram utilisent un chiffrement de bout en bout, garantissant que seuls l’expéditeur et le destinataire peuvent lire les messages.
  4. VPN et anonymisation des connexions : Les réseaux privés virtuels (VPN) permettent de masquer votre adresse IP et de sécuriser vos communications. Cela empêche les hackers ou les agences gouvernementales de suivre votre activité en ligne. Les VPN deviennent ainsi un outil essentiel pour ceux qui cherchent à éviter la surveillance.
  5. Sensibilisation au harcèlement en ligne : L’un des enjeux majeurs de la protection des données est de se protéger contre le cyberharcèlement. Dans le documentaire, des enseignants du lycée français de Casablanca expliquent l’importance d’éduquer les jeunes sur les risques en ligne et sur les bonnes pratiques pour se protéger. La cybervigilance est cruciale pour éviter d’être victime de ce type de comportement nuisible.

La protection des sources journalistiques

Un autre aspect important souligné dans ce reportage est la protection des sources pour les journalistes d’investigation. Dans un environnement numérique où tout peut être tracé, il devient vital pour eux de protéger leurs communications. Des outils comme Tails (un système d’exploitation sécurisé) ou des plateformes de partage de fichiers chiffrés comme ProtonMail permettent de communiquer de manière sécurisée et d’éviter que des informations confidentielles ne tombent entre de mauvaises mains.

Enfin, le documentaire se penche sur la question de la surveillance étatique, en particulier dans des régimes autoritaires où les citoyens sont régulièrement surveillés. La situation en Hong Kong, par exemple, met en lumière comment les activistes doivent constamment innover pour protéger leur vie privée face à une surveillance gouvernementale accrue. L’utilisation de cryptomonnaies et de messageries chiffrées est essentielle pour échapper à la censure et à la répression.

Le reportage d’Arte propose une réflexion essentielle sur la protection de la vie privée à l’ère du numérique. En mettant en avant des outils et des solutions accessibles à tous, il offre des moyens concrets de se protéger des dangers croissants liés à la surveillance en ligne. Face à des algorithmes toujours plus intrusifs et à des gouvernements de plus en plus attentifs à nos moindres mouvements, il est crucial de reprendre le contrôle de nos données personnelles. Que ce soit en adoptant des navigateurs plus sécurisés, des messageries chiffrées ou des VPN, chacun peut, à son échelle, contribuer à la protection de sa vie privée sur le Web.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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6 réponses à “Comment protéger ses activités numériques de la surveillance et de la malveillance ? Un aperçu des solutions alternatives à la portée de tous”

  1. Georges S dit :

    J’utilise brave et duckduckgo depuis au moins 8 ans mais je me suis apercu depuis un an que mes recherches n’aboutissaient pas des qu’ils s’agissaient d’evenements critiques. Par exemple j’ai fait une recherche sur le canibalisme a Haiti et je n’ai rien trouve. J’ai fait la meme recherche utilisant brave et yandex point com et j’ai trouve toutes sortes de liens. Si pour les recherches ordinaires je continue avec duckduckgo, mes recherches plus politiquement a droite j’utilise yandex. De plus je ne fais aucune recherche sur mon telephone. N’ayant pas de ligne fixe je connecte mon laptop au telephone. Quand j’ai termine ma connection est ferme et personne ne peut se connecter a mon laptop. Pas meme Windows. C’est un peu plus de travail mais mes donnees bancaires ne sont pas ouvertes a tous les vents. Je ne paie qu’en especes dans les magasins et hormis quelques achats en ligne, je ne me sers jamais de ma carte banquaire.

  2. Durandal dit :

    Bonjour,

    L’anonymat des messageries est le plus difficile à obtenir. Protonmail a livré des informations sur ses utilisateurs. Et ce n’est pas un hasard que Pavel Durov ait été arrêté en france : c’était une des seules messageries qui résistait encore aux pressions gouvernementales. C’est d’ailleurs fini pour telegram qui collabore étroitement avec les autorités publiques désormais.

    Quant aux moteurs de recherche, ils sont tous TRES orientés politiquement, si bien qu’il est parfois difficile d’accéder à des informations de base. yandex.com , le moteur de recherche russe est un des meilleurs en termes de liberté d’expression. Cependant, nos fonctionnaires ont réussi à le bloquer et à le ralentir notamment grâce à des navigateurs qui collaborent désormais avec les gouvernements, si bien qu’il faut trouver des astuces pour y accéder, même avec un VPN.

    Il est plus que temps de se réveiller.

    M.D

  3. Georges S dit :

    Petit oubli ayant pourtant une grande signification: Je n’ai aucune carte de fidelite sur mon telephone. Les ifnormations de ces cartes sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont la plupart du temps liees a google. Quand on me demande si j’ai une carte de fidelite dans un magasin, je reponds toujours que je ne fidele qu’a moi-meme.

  4. sympathisant44 dit :

    Voilà plus de 10 ans, je suis passé de Windows à Linux, parce que ce système d’exploitation m’intriguait. Après l’avoir essayé sur un petit portable trop faiblard pour Windows, je l’ai installé définitivement sur mon PC de bureau. Ce système est beaucoup moins racoleur que Windows et évite le traçage par Microsoft (et tous ses « partenaires »).

    Evidemment, devoir parfois taper des lignes de commande dans le « terminal » en découragerait plus d’un (dont moi) mais dans l’usage quotidien on n’en a pas tellement besoin. Et presque tous les sites web consacrés à Linux donnent des lignes de commande à copier/coller pour réaliser des opérations plus techniques. Ça marche même si on ne comprend presque rien aux commandes lancées !

    Comme le disent Georges S et Durandal, il vaut mieux utiliser duckduckgo ou un autre.
    Proton mail, dans sa version gratuite, offre trois pays pour son VPN : Hollande, Japon et USA. Je me fais régulièrement Hollandais ou Japonais pour aller consulter certains sites.
    Ma femme (dont le PC est toujours sous Windows), laisse par ailleurs souvent son e-mail dans des magasins de fanfreluches (oh, pardon, de vêtements). Résultat : plein de mails de promotions.

    Je me méfie aussi beaucoup du téléphone, sous Android. A part quand on utilise Waze, il vaut mieux ne jamais laisser la localisation active.

    Il existe une application très efficace pour bloquer les publicités et le traçage sous Android : Personal DNS Fighter. Je l’ai téléchargé sur F-Droid (un concurrent du Playstore de Google) qui présente des applications intéressantes mais dont certaines n’ont pas été mises à jour depuis plusieurs années.
    J’ai cependant été très surpris de la retrouver dans le Playstore alors qu’elle est faite pour empêcher la plupart des publicités dans les autres applications et le traçage. Google pense probablement que la relative complexité de Personal DNS Fighter dissuadera ceux qui l’auront essayé.
    Je tiens à préciser que « j’achète » régulièrement des applications sur le Playstore, pensant bien que leurs créateurs méritent une rétribution, pour le prix d’une bière dans un café.

    Une autre app très intéressante pour Android : SD Maid (= la femme de ménage de la carte SD). Pour quelques euros, la version Pro vous nettoiera le téléphone (aussi bien la mémoire interne que la carte SD).
    Attendez 30 secondes, je fais l’essai, après quelques jours sans l’avoir lancée… 223 Mo de supprimés.
    Chaque appli conserve dans sa mémoire un tas de choses sur nous !

    Certains sites ou certaines applis proposent de consulter la liste de leurs « partenaires » (pour la publicité, évidemment). Souvent la liste énorme !

  5. kaélig dit :

    Bravo à ces experts de la bidouille informatique.
    Pour ma part, moi, vieux du bâtiment, je suis largué. Heureusement mon fiston m’éclaire un peu à ce sujet.

  6. Ronan dit :

    Reportage très intéressant ma foi ; Yandex ok mais il me demandait une mise à jour quotidienne pour des raisons obscures et je me suis déconnecté de ce navigateur ; depuis Firefox et duck duck go me suffisent mais j’en doute ; quant à nos données numériques bancaires pour payer 50 balles, cela devient un sacré casse-tête avec des codes de sécurité d’authentification sans arrêt envoyés sur portable et par mail pour contrer les pirates du web et de changer régulièrement de mot de passe compliqué et au CMB un virement est plafonné. Peut-être que d’envoyer simplement un chèque par la Poste à nos fournisseurs ou associations serait plus simple et bien plus sécurisé ? Oui le paiement par espèces ( cash) est à insérer dans notre Constitution car je suis horrifié de voir mon fils payer son pain avec son portable…

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