Ce mardi 1er octobre 2024, Michel Barnier, nommé Premier ministre il y a un mois, a prononcé son discours de politique générale devant une Assemblée nationale divisée. Mais derrière les mots bien calibrés, une question demeure : les actes suivront-ils ? Les Français, qui subissent déjà les effets dévastateurs d’un État déconnecté de leurs préoccupations, ne se contenteront pas d’un simple exercice de style.
Face à l’absence de majorité absolue et à une situation financière tendue, le chef du gouvernement a dévoilé les grandes lignes de son programme politique pour les années à venir. Au cœur de son intervention : la réduction du déficit public, des réformes sur l’immigration, la sécurité, et la simplification administrative.
L’urgence économique : un déficit à combler
Sur le plan économique, Michel Barnier a dressé un tableau alarmiste, parlant d’une dette « colossale » et d’un déficit qui pourrait atteindre 6 % du PIB cette année. Mais sa réponse est loin d’être convaincante. Annoncer la réduction des dépenses publiques est une chose, encore faut-il s’y tenir. On ne peut que douter de sa capacité à réellement diminuer les dépenses, tant les gouvernements successifs ont multiplié les promesses sans les tenir.
Quand Barnier parle de réduire le déficit à 5 % en 2025, puis à 3 % d’ici 2029, il oublie que les Français sont déjà étranglés par les impôts et les taxes. Plutôt que de réellement s’attaquer à la surabondance de dépenses publiques inutiles et à une administration obèse, il choisit la solution facile : une taxation supplémentaire des grandes entreprises et des « Français les plus fortunés ». En d’autres termes, ceux qui réussissent seront une fois de plus pénalisés pour financer un État toujours plus vorace.
Immigration et sécurité : des priorités réaffirmées
Sur la question de l’immigration, Michel Barnier a tenté de rassurer en annonçant des mesures « plus strictes » concernant les visas pour les pays refusant de reprendre leurs ressortissants expulsés de France. Cela fait des années que les gouvernements successifs font de telles promesses, sans jamais obtenir de résultats concrets. Les Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) sont rarement exécutées, et Michel Barnier n’a proposé aucune solution concrète pour changer cet état de fait. Il parle de prolonger la rétention des étrangers en situation irrégulière, mais les Français attendent des actions fermes et immédiates, pas des ajustements symboliques.
Il a promis une politique migratoire plus stricte, avec des restrictions supplémentaires sur les visas pour les pays refusant de reprendre leurs ressortissants expulsés de France. Il a également insisté sur la nécessité de faciliter l’expulsion des étrangers en situation irrégulière et de prolonger exceptionnellement la rétention administrative dans certains cas.
En matière de sécurité, Michel Barnier a réitéré son engagement à construire davantage de places de prison, une nécessité face à la surpopulation carcérale. Il a également annoncé vouloir proposer des peines de prison courtes, particulièrement pour certains délits mineurs, et accélérer les procédures judiciaires, notamment pour les jeunes délinquants. Mais sans une véritable politique de tolérance zéro et une réforme judiciaire qui limiterait les aménagements de peine systématiques, les délinquants continueront de se sentir intouchables. Les Français attendent que l’État rétablisse l’ordre dans les zones de non-droit, pas qu’il multiplie les annonces sans suite.
Retraites et dialogue social
Autre point sensible de son discours : la réforme des retraites. Michel Barnier a appelé à « reprendre le dialogue » avec les partenaires sociaux pour aménager la réforme adoptée en 2023. Il a proposé des ajustements raisonnables, notamment sur les questions des retraites progressives, de l’usure professionnelle et de l’égalité entre hommes et femmes face à la retraite.
Quant à la revalorisation de 2 % du Smic, elle ressemble davantage à un pansement sur une plaie béante. Avec une inflation galopante et un pouvoir d’achat en berne, les Français sont loin d’être rassurés par ces mesures timides. Ce qu’il faudrait, c’est une refonte complète de la fiscalité pour permettre aux travailleurs de profiter pleinement du fruit de leur travail.
Michel Barnier a annoncé que la santé mentale serait la grande cause nationale de 2025, rappelant qu’un Français sur cinq souffre de problèmes de santé mentale. Le Premier ministre a souligné l’importance de la prévention et de l’accompagnement des malades, tout en promettant des actions concrètes pour améliorer la prise en charge des patients.
Michel Barnier a tenté de jouer l’équilibriste lors de son discours de politique générale, cherchant à contenter tous les camps avec des mesures symboliques et des promesses vagues. Mais les Français ne sont pas dupes. Derrière ce discours de façade, ils attendent des actions concrètes pour répondre à l’insécurité, à l’immigration incontrôlée, et à l’effondrement économique. Seul l’avenir dira si Barnier saura tenir parole, ou s’il rejoindra la longue liste des Premiers ministres oubliés par manque de résultats.
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5 réponses à “Discours de politique générale de Michel Barnier : Que retenir ?”
Commencez par réduire le train de vie royal de l’Elysée et donnez pour l’exemple un grand coup de ciseau aux folies de grandeurs de Brigitte Macron, payées avec l’argent de nos impôts.
Comment dire que les Français sont étranglés par les impôts et les taxes ? Les taxes, certes, mais 50 % des Français ne paient pas l’impôt. La mesure serait peut-être plus coûteuse qu’elle ne rapporterait, mais j’estime que tous les Français devraient être assujettis à l’impôt, quand bien même il ne s’agirait que de 10 euros l’an.
Déjà, si nous devons dans l’avenir nous contenter de l’oublier, ce sera un moindre mal par rapport au cas d’anciens premiers ministres qu’il faut ne pas oublier pour mieux se rappeler à quel point ils ont été néfastes.
Parce qu’il y en encore qui croient que barnier croit ce qu’il raconte ? Ce n’est pas encore clair pour tout le monde que les promesses n’engagent que ceux qui y croient ? Le système peut dormir sur ses deux oreilles.
Vous oubliez en passant sa declaration de soumission totale à Bruxelles et son soutien à l’accord UE-Mercosur