Le 1er janvier 2025 marquera une nouvelle étape dans l’extension de la Zone à Faibles Émissions (ZFE) du Grand Paris. À cette date, ce sont près de 1,2 million de véhicules qui seront interdits de circulation dans cette zone urbaine (les amendes tomberont dès 2026), selon les données récentes du ministère de la Transition écologique. Une mesure jugée socialement injuste et largement méconnue, qui affectera gravement les propriétaires de véhicules plus anciens, classés Crit’Air 3, 4, 5 ou NC (non classés).
Une consultation publique… sans effet
L’aspect le plus frappant de cette nouvelle restriction est sans doute la manière dont elle est imposée. Une consultation publique, lancée depuis le 19 septembre jusqu’au 14 octobre 2024, semble relever plus de la façade démocratique que de l’écoute citoyenne. En effet, malgré la demande officielle de l’avis du public, il est clair que les élus n’ont aucune intention de revoir cette décision, qui est déjà actée. L’interdiction des véhicules Crit’Air 3 touchera environ 842 000 conducteurs supplémentaires, portant à 23 % la part des véhicules interdits dans la ZFE du Grand Paris.
Ce durcissement de la ZFE pose un réel problème pour les citoyens à revenus modestes, pour qui l’achat d’un véhicule plus récent n’est tout simplement pas envisageable. La plupart de ces propriétaires de Crit’Air 3, 4, 5 ou NC n’ont pas conservé leurs véhicules par plaisir, mais par nécessité économique. Les subventions mises en place pour accompagner cette transition sont manifestement insuffisantes pour les 1,2 million de véhicules concernés. « Les conducteurs qui ont besoin de leur voiture tous les jours, qui n’ont pas d’alternative satisfaisante, entendent déjà dire que c’est mal. Que leur budget restreint devienne un facteur supplémentaire d’ostracisation est déjà scandaleux« , dénonce Nathalie Troussard, secrétaire générale de l’association Ligue de défense des conducteurs.
Un débat démocratique inexistant
La consultation publique actuelle illustre l’absence totale de communication et de transparence autour de cette décision. En sept jours, seulement 51 contributions ont été enregistrées, un chiffre ridiculement bas, représentant à peine 0,003 % des 7,2 millions d’habitants du Grand Paris. Ce manque de participation n’est pas surprenant, compte tenu du peu d’information relayée sur ce sujet crucial. Pire encore, l’avis des citoyens n’aura aucun poids sur la décision finale, la ZFE étant déjà « effective », rendant son application obligatoire.
Alors que d’autres métropoles, comme Strasbourg, ont assoupli leurs règles en reportant l’interdiction des Crit’Air 3 à 2027, Paris semble hermétique à toute forme de dialogue ou de compromis. Cette intransigeance contribue à renforcer l’injustice sociale que cette mesure entraîne.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “Grand Paris : 23 % des véhicules exclus de la ZFE dès 2025, les élus restent sourds aux protestations”
la mairie est en faillite alors toutes idées comme celle çi pour ponctionner les français seront bien reçu signé : a hidalgo
L’objectif d’Hidalgo est clair, à terme elle ne veut plus aucune voiture à moteurs thermiques. Il reste deux ans aux électeurs de la capitale pour se réveiller et arrêter le délire. Mais vu le mode de scrutin spécifique de Paris, c’est pas gagné !