D’après un sondage réalisé par l’institut CSA pour Europe 1, CNews et le Journal du Dimanche, une large majorité des Français, soit 78 %, se déclarent favorables à l’incarcération systématique des individus faisant l’objet d’une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF). Cette position massive fait suite à une affaire récente où le suspect du meurtre de Philippine, un jeune Marocain sous OQTF, a quitté un centre de rétention administrative (CRA) avant l’expiration du délai légal, soulevant de vives réactions.
Le cas du suspect du meurtre de Philippine
Selon Europe 1, ce ressortissant marocain de 22 ans, soupçonné du meurtre de Philippine, était sous le coup d’une OQTF. Cependant, il a été libéré prématurément du CRA de Metz avant la fin de la période maximale de rétention. Ce drame relance les débats sur l’efficacité des mesures d’expulsion et l’exécution des OQTF en France. Mais aussi sur la responsabilité des magistrats et des fonctionnaires qui prennent ces décisions.
Le sondage indique que 78 % des personnes interrogées soutiennent l’idée d’emprisonner systématiquement et sans limite de temps les individus sous OQTF, en attendant leur expulsion. À l’inverse, 21 % des sondés se disent opposés à cette mesure, tandis qu’un faible pourcentage de 1 % ne se prononce pas.
Des soutiens transversaux, sauf chez LFI
Ce consensus dépasse largement les clivages politiques habituels, à l’exception des sympathisants de La France Insoumise (LFI), qui restent majoritairement opposés à 55 %. Par ailleurs, la mesure d’incarcération des individus sous OQTF est soutenue par 64 % des électeurs de gauche, 86 % du camp présidentiel, et de manière encore plus prononcée par les sympathisants de droite (89 %) et d’extrême droite (92 %).
Les résultats varient également en fonction des tranches d’âge et du statut socio-professionnel. Les plus jeunes (25-34 ans) sont les moins enclins à soutenir cette mesure, avec 64 % de réponses favorables. En revanche, les plus de 65 ans y sont majoritairement favorables à 86 %. En termes de statut, les inactifs (85 %) soutiennent cette mesure davantage que les catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) à 76 % et les catégories populaires (CSP-) à 72 %. Enfin, l’avis ne diffère presque pas entre hommes (79 %) et femmes (77 %).
Méthodologie
Ce sondage a été réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1 010 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas prenant en compte les critères de sexe, d’âge, de profession, ainsi que la répartition géographique et la taille de l’agglomération. Les résultats ont ensuite été ajustés pour garantir leur représentativité statistique.
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