Le deuxième trimestre 2024 a marqué une stabilisation de l’emploi en Bretagne, selon le dernier rapport de l’Insee. Alors que certains secteurs montrent des signes de redressement, d’autres, comme l’intérim et la construction, continuent de connaître des difficultés. Cet article analyse les principaux indicateurs économiques de la région, mettant en lumière les évolutions positives et les défis persistants.
Stabilisation de l’emploi
L’emploi salarié total en Bretagne est resté stable au deuxième trimestre 2024, un contraste par rapport à la légère augmentation du trimestre précédent (+0,5 %). Fin juin 2024, la région comptait environ 1,33 million d’emplois salariés. Cependant, la situation est contrastée : tandis que le secteur public a enregistré une augmentation de 2 200 emplois (+0,7 %), le secteur privé a vu une légère diminution, avec 1 700 postes supprimés (-0,2 %).
Secteurs performants
Le tertiaire non marchand continue de croître avec la création de 2 600 emplois, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’action sociale et de l’administration publique. Ce secteur affiche une croissance annuelle de 2,2 %, soit 9 500 emplois supplémentaires sur l’année écoulée, une dynamique supérieure à la moyenne nationale (+1,2 %).
Le secteur industriel a également montré des signes positifs avec une augmentation de 400 emplois (+0,2 %) au deuxième trimestre. En particulier, l’industrie agroalimentaire, qui représente 40 % des emplois industriels en Bretagne, a vu une stabilisation de ses effectifs. L’emploi dans les secteurs de l’énergie et de la fabrication de matériels de transport est également en progression, soutenant ainsi la performance de l’industrie régionale
Défis dans la construction et l’intérim
Le secteur de la construction reste en difficulté avec une perte de 400 emplois au deuxième trimestre 2024 (-0,5 %). Sur un an, la baisse est encore plus marquée, atteignant 1 100 emplois (-1,3 %). Les mises en chantier et les permis de construire sont cependant en hausse, ce qui pourrait annoncer une reprise dans les mois à venir.
L’intérim, un secteur clé pour la flexibilité du marché du travail, a connu une contraction significative, perdant 900 emplois (-2,1 %) au cours du trimestre. Cette baisse, observée pour le sixième trimestre consécutif, touche particulièrement les secteurs de l’industrie et de la construction. Sur un an, l’intérim a chuté de 6,3 %, confirmant une tendance nationale.
Chômage et demande d’emploi
Le taux de chômage en Bretagne est resté stable à 5,9 % au deuxième trimestre 2024, ce qui en fait la deuxième région avec le taux de chômage le plus bas de France, juste derrière les Pays de la Loire (5,8 %). Toutefois, la situation varie selon les départements : l’Ille-et-Vilaine affiche un taux de 5,7 %, tandis que les Côtes-d’Armor atteignent 6,2 %.
Le nombre de demandeurs d’emploi a légèrement augmenté, en particulier en Ille-et-Vilaine (+1,2 %), alors que les autres départements ont connu une stabilité relative. En parallèle, le nombre d’offres d’emploi collectées a diminué de 3,8 %, traduisant une certaine prudence des entreprises.
Création et défaillance d’entreprises
Le dynamisme entrepreneurial de la Bretagne a légèrement fléchi au deuxième trimestre, avec une baisse de 3,2 % des créations d’entreprises par rapport au trimestre précédent. Cependant, sur un an, les créations ont augmenté de 12,4 %, en particulier grâce aux micro-entrepreneurs. Parallèlement, les défaillances d’entreprises ont augmenté de 21,7 %, un chiffre moins élevé que la moyenne nationale (+25,6 %), mais qui reste préoccupant, notamment dans la construction et l’hébergement-restauration
Malgré une stabilisation de l’emploi et certains secteurs en croissance, la Bretagne fait face à des défis persistants, notamment dans l’intérim et la construction. Toutefois, avec un taux de chômage relativement bas et des signes de reprise dans les mises en chantier, la région pourrait retrouver une dynamique plus positive dans les trimestres à venir.
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