Malgré une économie globalement résiliente au premier semestre 2024, les entreprises de Bretagne administrative (B4) font face à des pressions accrues sur leurs marges en raison de la hausse des coûts de production et des tensions sur les trésoreries. Bien que certains secteurs montrent des signes de reprise, les défis sont nombreux dans la région.
Une résilience tempérée par la baisse des marges
En 2024, l’économie bretonne, à l’instar du reste du pays, continue de résister aux incertitudes économiques. Cependant, selon l’enquête de la Banque de France publiée en ce mois de septembre, les entreprises bretonnes subissent de plein fouet une baisse de leurs marges, notamment dans des secteurs phares comme l’agroalimentaire. Ce secteur, véritable pilier de l’économie régionale, doit faire face à l’augmentation des coûts des matières premières, entraînant une érosion des marges malgré une production globalement stable.
L’agroalimentaire n’est pas le seul à ressentir cette pression. La production industrielle bretonne en général a connu un ralentissement en août, notamment dans la transformation de la viande. Les chefs d’entreprises signalent une dégradation des carnets de commandes et des stocks élevés, limitant la croissance potentielle.
Les services marchands, moteurs de reprise
Malgré les difficultés rencontrées par l’industrie, les services marchands offrent un tableau plus optimiste. Après plusieurs mois de baisse, ce secteur a montré des signes de redressement en août 2024 dans la région. Ce rebond a été particulièrement marqué dans l’hébergement-restauration, où la demande s’est stabilisée avec la saison estivale après des mois incertains. Cependant, la trésorerie des entreprises du secteur reste fragile, et les marges sont sous pression.
Malgré tout, les perspectives sont globalement positives pour la rentrée, avec une hausse anticipée de la demande dans des secteurs comme l’information, la communication et les services spécialisés. Néanmoins, les difficultés de recrutement persistent, particulièrement pour les profils techniques et qualifiés, limitant la capacité de certaines entreprises à répondre à l’augmentation de la demande.
Bâtiment : contrastes et défis à venir
Le secteur breton du bâtiment présente pour sa part des dynamiques contrastées. Alors que le gros œuvre maintient une certaine stabilité en 2024, le second œuvre peine à maintenir son activité, particulièrement durant la période estivale marquée par les congés. Les carnets de commandes restent en deçà des attentes, et les prix des devis dans le gros œuvre ont légèrement baissé, entraînés par la baisse des coûts des matières premières telles que l’acier et le béton. Toutefois, les prévisions pour la fin d’année suggèrent une contraction de l’activité dans le secteur, avec une réduction attendue des effectifs.
Enfin, les entreprises du bâtiment sont confrontées à un défi de taille : maintenir l’activité tout en gérant des marges réduites. Malgré un léger rebond dans les travaux publics, les entreprises anticipent un ralentissement à partir du troisième trimestre 2024.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine