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Reinhild (Lukreta) : « Le féminisme moderne a déclenché une guerre des sexes, mais il ne défend plus les femmes » [Interview]

Le collectif féministe et identitaire Némésis a son cousin allemand : Lukreta est en effet une initiative militante créée pour les droits des femmes et contre l’éviction des femmes de l’espace public. Notre correspondant en Allemagne a rencontré l’une de ses militantes et responsables locales, Reinhild, pour qu’elle nous parle de son engagement et de cette initiative.

Breizh-info.com : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous parler de votre parcours jusqu’à votre engagement dans le mouvement Lukreta ?

Reinhild (Lukreta) : Je suis née en 1998 à Bonn et je peux dire que je fais partie de la troisième génération à être politiquement orientée à droite. Mon grand-père et mes deux parents étaient impliqués depuis des décennies dans les cercles de la “Nouvelle Droite”. Tous trois écrivent, par exemple, depuis le début pour le journal Junge Freiheit. La politique m’a été inculquée dès mon plus jeune âge, et j’ai toujours été une personne intéressée par la politique. Cependant, c’est la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne en 2015/2016 qui m’a poussée à devenir active. En 2016, j’ai rejoint le mouvement Identitäre Bewegung Deutschland et j’ai participé à plusieurs actions de protestation, notamment contre la loi sur la régulation des réseaux sociaux (2017) et contre le Pacte mondial sur les migrations de l’ONU en 2018 à Bonn. En 2019, j’ai fondé avec d’autres jeunes femmes de ma région le groupe Lukreta pour aborder des sujets tels que la violence sexuelle importée et la critique du féminisme moderne d’un point de vue féminin. À peu près au même moment, j’ai commencé à écrire pour le magazine Krautzone.

Breizh-info.com : Quelles sont actuellement les priorités politiques de Lukreta et comment travaillez-vous pour les réaliser ?

Reinhild (Lukreta) : Depuis sa création, Lukreta s’est concentrée sur la violence sexuelle importée, un sujet qui nous préoccupe profondément en tant que femmes engagées politiquement. Nous tentons de sensibiliser le public aux conséquences de la migration massive non contrôlée à travers des campagnes en ligne et des actions commémoratives. Toutefois, nos priorités ont légèrement évolué ces dernières années, car nous nous efforçons désormais de créer des réseaux de femmes partageant les mêmes idées. Nous voulons être un point de contact pour celles qui ne se sentent plus représentées par la politique actuelle et qui, à cause de cela, se heurtent à des conflits ou sont même exclues de leur cercle social. Nous voulons offrir à ces femmes un nouvel espace où elles peuvent se retrouver et se lier d’amitié avec d’autres femmes partageant leurs convictions. Nous avons également organisé des congrès de femmes et des événements de mise en réseau à l’échelle européenne. Nous nous consacrons par ailleurs aux thèmes de la politique des femmes et de la famille, mais aussi au Transagenda, qui est massivement promu par les autorités allemandes.

Breizh-info.com : Quelle est la réalité quotidienne des femmes en Allemagne aujourd’hui, notamment en ce qui concerne les différences entre l’Est et l’Ouest du pays ?

Reinhild (Lukreta) : La sécurité intérieure s’est gravement détériorée depuis 2015. Les agressions au couteau, les agressions sexuelles et les viols collectifs sont devenus monnaie courante, et de plus en plus de femmes évitent certains endroits la nuit. En 2023, plus de 126 000 viols ou agressions sexuelles ont été enregistrées (+5,5 % par rapport à 2022). L’inflation, les infrastructures insuffisantes comme le manque de places en crèche, ainsi que la législation sur l’autodétermination sont d’autres problèmes majeurs. En RDA, les femmes travaillaient au même titre que les hommes, ce qui explique pourquoi leur pension moyenne est aujourd’hui plus élevée en Allemagne de l’Est qu’en Allemagne de l’Ouest

En Allemagne, il n’y a pas d’allègements fiscaux pour les familles, mais seulement pour les couples mariés, même ceux qui n’ont pas d’enfants ou ne peuvent pas en avoir (depuis 2017, « mariage pour tous »). Par rapport à la France, le taux de natalité est également nettement plus faible en Allemagne. En 2023, il était de 1,35 par femme et d’à peine 1,26 par femme de nationalité allemande.

Comme il était courant en RDA que les hommes et les femmes travaillent de manière égale, le niveau des retraites des femmes est nettement plus élevé en Allemagne de l’Est qu’en Allemagne de l’Ouest. En 2022, par exemple, la pension moyenne d’une femme de l’ex-RDA s’élevait à 1.155€ par mois, contre 789€ à l’ouest de la République fédérale. En RDA, les femmes étaient intégrées au marché du travail dès le début. En Allemagne de l’Ouest, les femmes mariées restaient à la maison. Au lieu de cela, des millions de travailleurs immigrés sont arrivés en Allemagne de l’Ouest dans les années 1950 et 1960, principalement d’Italie et de Turquie. Ce dernier groupe en particulier marque encore aujourd’hui fortement la démographie de certaines villes ouest-allemandes, comme dans ma ville natale de Königswinter sur le Rhin, où vivent énormément de Turcs de la troisième et quatrième génération.

Alors que l’émancipation de la femme était très avancée en RDA, ce n’est qu’en 1977 que le « mariage des femmes au foyer » a été aboli en République fédérale. Ce n’est qu’à partir de cette date que les femmes ont pu signer un contrat de travail sans l’accord de leur mari. Cette évolution tardive se fait encore sentir aujourd’hui. L’activité professionnelle des femmes semble être mal vue, surtout par les générations plus âgées. A cela s’ajoute le manque de places dans les crèches, qui s’élève à plus de 400.000 en Allemagne. Parallèlement, il devient de plus en plus difficile pour les familles avec plusieurs enfants de vivre avec un seul revenu en raison de l’inflation.

Breizh-info.com : Pensez-vous que les femmes en Allemagne sont en danger ? Si oui, de quelles menaces s’agit-il et qui en est responsable ?

Reinhild (Lukreta) : Depuis la crise de l’asile de 2015, marcher dans l’espace public est devenu un parcours du combattant pour les femmes. Les délits sexuels augmentent et les auteurs étrangers sont surreprésentés. Ceux qui dénoncent ce problème sont stigmatisés comme “nazis” ou “racistes”.  La prochaine loi sur l’autodétermination, qui entrera en vigueur en novembre, va encore brouiller les frontières entre les sexes. Avec la loi sur l’autodétermination, toute personne peut changer son inscription de sexe une fois par an par une simple demande verbale auprès de l’administration. Ainsi, même les hommes biologiques qui « se sentent » femmes pourront être accueillis dans des structures pour femmes. Les responsables derrière tout cela sont avant tout notre ancienne chancelière Merkel, qui n’a pas protégé les frontières extérieures, ainsi que l’UE et bien sûr le gouvernement fédéral actuel, qui continuent de forcer aussi bien la migration de masse que le transagenda.

Breizh-info.com : Quelle est votre vision du féminisme et comment les hommes peuvent-ils y contribuer ?

Le féminisme moderne a déclenché une guerre des sexes, mais il ne défend plus les vraies femmes. Nous voulons réconcilier les deux sexes et défendre la femme qui jongle entre travail et famille, mais ne peut pas se payer un taxi pour rentrer chez elle en sécurité. Nous encourageons les femmes à se battre pour leurs droits et à se soutenir mutuellement.

Nous voulons être un point de contact pour toutes les femmes qui ne se sentent plus représentées par la politique actuelle et qui souhaitent s’engager au-delà du courant dominant. Les temps sont durs et c’est pourquoi il est important que nous, les femmes, défendions nos droits. C’est pourquoi il faut être courageux, se défendre pour soi et ses enfants et se mettre en réseau avec des personnes partageant les mêmes idées. Nous sommes de plus en plus nombreuses !

Breizh-info.com : Quelles réformes ou changements politiques souhaiteriez-vous voir adoptés afin d’améliorer les conditions des femmes en Allemagne ?

Au niveau de la famille, je pense qu’il est nécessaire de changer des choses : les personnes qui ont des enfants et qui travaillent doivent enfin bénéficier d’allègements fiscaux et il faut inciter les couples à faire des enfants. En outre, les parents devraient avoir plus de liberté de choix en ce qui concerne la garde des enfants. Par exemple, la garde de leurs propres enfants devrait être davantage reconnue.

En matière de politique migratoire, il est nécessaire de protéger les frontières extérieures et d’expulser systématiquement les migrants délinquants et les demandeurs d’asile sans permis de séjour. La remigration protège les femmes et les enfants !

Breizh-info.com : Quelle est votre vision de la remigration et comment pensez-vous qu’elle pourrait être mise en œuvre efficacement ?

Il est essentiel de sécuriser les frontières extérieures de l’Europe et de créer des incitations pour encourager le retour dans les pays d’origine, en particulier pour les personnes sans droit de séjour et les délinquants.

Breizh-info.com : Serait-il bénéfique de créer un réseau européen pour renforcer les liens entre Européens ?

Absolument. Unir nos forces à travers des congrès internationaux, des manifestations et des campagnes transfrontalières est crucial pour lutter contre la mondialisation et préserver notre culture européenne. En tant qu’organisation féminine, nous entretenons déjà de bons contacts avec la France, l’Autriche et la Suisse. Pour nos derniers congrès de femmes, nous avons pu faire venir des orateurs d’Autriche, de Flandre, de République tchèque, de France et de Roumanie. Nous défendons toutes notre Europe, notre patrie, notre culture, notre tradition ! Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons faire bouger les choses.

Propos recueillis par Matisse Royer

Crédit photo : DR
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3 réponses à “Reinhild (Lukreta) : « Le féminisme moderne a déclenché une guerre des sexes, mais il ne défend plus les femmes » [Interview]”

  1. Georges S dit :

    Encore une autre femme intelligente qui, tel Marion Marechal, va se faire tirer dans les jamabes par ceux qui refusent toutes les politiques de rassemblement republicain avec toutes sortes de pretextes d’individualite. Contre un ennemi global, il est nessecaire, je dirai meme vital que les peuples s’unissent.

  2. marco dit :

    Guerre des sexes ,feminisme ,,gaucharderies ,m ont gonflé 50ans ,,,Désolé ,,ni oubli ni pardon .Que les tanches assument ,,

  3. patphil dit :

    le féminisme ne défend plus les femmes, on le voit avec les affaires Lola et philippine, mais en plus il s’attaque systématiquement aux hommes s’ils sont blancs, muet s’ils sont de la diversité

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